mars 23, 2023

Afrique du Sud / Cinq pays éliminés sur un total de six : C’est clair, la compétition n’est pas encore une affaire d’Africains

Photo : DR
N’eut été le Ghana, l’Afrique n’aurait pas de représentant pour la suite de la coupe du monde 2010, en Afrique du Sud. A l’issue du premier tour, sur un total de six pays made in Africa, cinq ont dit adieu à la compétition. L’Afrique du Sud, le pays hôte est même passée à la trappe, faussant le cours de l’histoire en devenant par ailleurs la première équipe à être éliminée dès la phase de poule en tant que pays organisateur. Le maître de cérémonie ayant abandonné ses convives, pas question pour certains natifs du continent de poursuivre le tournoi, solidarité ou Union africaine oblige. C’est ainsi que le Cameroun, le Nigeria, l’Algérie et la Côte d’Ivoire vont plier bagages. Tout un symbole, ce naufrage à l’africaine. L’Afrique n’a-t-elle pas les joueurs capables de rivaliser avec leurs homologues des autres continents ? Pour tout dire, le continent africain est à part. Et ce n’est pas un tournoi de football dit coupe du monde qui pourra le sauver de ses problèmes congénitaux. A y voir de près, l’on a l’impression que tout est difficile pour les « enfants » de ce continent sur tous les plans. En coupe du monde, le parcours des Africains est décevant. Seule période de satisfaction, le quart de finale du Cameroun en 1990 et celui du Sénégal en 2002. Rien de plus. Le comble, après ces exploits inédits, Lions Indomptables et Lions de la Teranga offrent un visage hideux. Si le Cameroun participe néanmoins au tournoi, il ne sort jamais de la phase de poule. Cette année en en Afrique du Sud, le constat est catastrophique : les Lions ont terminé à la dernière place sans le moindre point au compteur après trois sorties. Le Sénégal, quant à lui, broie du noir depuis 2002. On parle du présent. Et l’actualité, c’est l’élimination de la Côte d’Ivoire au premier tour. Ça devient une routine à Abidjan. Parce que la génération dorée du fait des joueurs de qualité que sont Yaya Touré, Drogba Didier etc. n’arrive pas à gagner le moindre trophée. Mieux à faire sensation à la coupe du monde. Et pourtant, les sportifs du continent misaient beaucoup sur le Cameroun d’Eto’o et de la Côte d’Ivoire de Drogba, deux monuments du foot du continent qui portent à tour de bras leur club respectif en Europe. Mauvaise vision parce que la réalité est tout autre. Camerounais et Ivoiriens sont pasés à côté de la plaque, il lui fallu l’ogre ghanéen pour recadrer les choses. Ayew André, Gyan Asamoa et les Black Stars ont été capables de s’offrir les huitièmes de finale de la 19e édition de la coupe du monde 2010. Coup de chance ? On peut le dire parce que les Ghanéens se sont faits peur lors de la dernière journée face à l’Allemagne. Ils se sont inclinés mais les choses ont penché de leur côté, puisque la Serbie qui n’avait besoin d’une victoire face à l’Australie dans le groupe, s’est fait surprendre par son adversaire, battue 2-1. Terminant à la seconde place derrière l’Allemagne, le Ghana a pu maintenir en vie l’Afrique grâce à un coup du sort. Cependant, il faut féliciter les joueurs venus d’Accra pour leur début de tournoi parfait. Chose qui a manqué aux autres pays africains, obligés de plier bagages. Mais il faut le reconnaître, la présence du Ghana dans la compétition ne saurait masquer la mauvaise santé du football africain.

L’Asie encore devant l’Afrique

Retard au niveau du développement et retard au plan sportif. L’Afrique est en fait une malédiction. Le continent africain connaît bien ses domaines dans lesquels, il excelle à merveille. Guerres, corruption, mal gouvernance, dictature, élections truquées et tous les autres maux. L’Asie dompte à la surprise générale l’Afrique sur ses propres terres. Pour cette édition sur le continent, La Corée du Sud et le Japon joueront les 8èmes. Deux équipes asiatiques qui, comme par un fait exprès, sont passées devant deux équipes africaines. Si la Corée a contraint le Nigeria au nul 2-2, le Japon a battu le Cameroun 1-0. Tout un symbole… Incroyables les progrès de ces deux équipes asiatiques qui ont confirmé l’embellie de 2002 où elles avaient passé le premier tour (Japon stoppé en 8ème, et Corée finissant à la 4ème place), en terre asiatique. Honte à l’Afrique ! L’heure de l’Afrique n’est pas encore arrivée. Pour un tournoi qui arrive pour la première fois, ici, les joueurs africains n’ont pas eu la motivation nécessaire pour écrire une histoire, leur histoire. Et pourtant, on le redit, l’Asie partait de très bas, comparée à l’Afrique. Historiquement avec moins de participants que l’Afrique en Coupe du Monde (4 pour l’Asie contre 6 pour l’Afrique en 2010), l’on pouvait douter de la bonne santé des Asiatiques. Erreur, parce sur le rectangle vert, ce sont les pays d’Asie qui se comportent le mieux. Japonais et Sud Coréens surprennent plus d’un parce que sur un autre volet, l’Afrique a pris les devants. Ce volet, c’est bien, la représentativité des joueurs des deux zones en Europe. Comme dirait l’autre, il n’y a pas photo. L’Afrique anime avec brio les joutes européennes grâces à ses chers fils. Malheureusement, l’effet escompté ne se produit guère sur les sélections nationales au moment de la coupe du monde. Aussi bizarre que cela puisse paraître, l’Asie et l’Afrique bénéficient des mêmes efforts de la FIFA pour développer le football dans leurs différents pays. Si l’aide financière apportée par l’instance mondiale du ballon rond porte ses fruits en Asie, pourquoi a-t-elle du mal à marcher en Afrique ? Tout est une question de planification et de gestion. Parce que les équipes africaines se rejoignent sur un point : l’importation des « sorciers » blancs comme sélectionneur. Autre détail important, c’est que les techniciens étrangers à qui elles font appel, ne restent pas sur une longue période. De la Côte d’Ivoire au Ghana, en passant par le Cameroun, le Nigeria, tous les coaches présents en Afrique du Sud ont été enrôlés à quelques semaines du coup d’envoi de la coupe du monde 2010. Pour quel résultat ? L’élimination au premier tour. Parce que le football, ce n’est pas de la magie et ne relève d’uncun miracle. Les Eléphants et leurs supporters rêveurs font l’amère expérience : ce n’est pas parce que le Portugal a gagné 7-0 que la Côte d’Ivoire va l’emporter sur la Corée 9-0. Pour ceux qui ne le savent pas la Corée du Sud et le Japon sont coachés par des locaux respectivement, Huh Jong-Moo et le stratège Takeshi Okada. Alors pourquoi, l’Afrique doit aller à la recherche des « mercenaires » guidés par le gain. La Côte d’Ivoire pourra-t-elle conserver Eriksson dont le salaire reste une chimère ? Un perpétuel recommencement au moment où les nations comme la Slovaquie, le Japon, la Corée du Sud, les Etats-Unis créent des sensations à la coupe du monde, au grand dam des sportifs africains qui ne rêvent plus mais vivent des cauchemars en pleine journée. L’Afrique sera toujours, une terre de peur, de l’amusement et ce n’est pas la coupe du monde qui changera la donne.

Le Mondial, une affaire des pays organisés

Le Brésil a tiré sa renommée de la coupe du monde. C’est d’ailleurs un spécialiste au même titre que l’Italie. Tout se prépare et l’improvisation ne paie guère. Les équipes qui ne sont pas au top, ont déjà plié bagages. La France dont les joueurs ont animé la chronique faits insolites des journaux en Afrique du Sud sont vite repartis à la maison tout comme cinq pays africains motivés après que les carottes soient cuites et les jeux faits. Un regard sur le parcours des Africains en Afrique du Sud, l’on tombe des nus. Tous jouaient de la même façon : lenteur, manque de lucidité devant les buts, vocation à danser tant bien même éliminé malgré l’ouverture du score et jeu pas convaincant. Des stars en perte d’imagination et de vitesse et un manque de réalisme, le tout chapeauté par des coachings approximatifs. Tout était difficile chez les Africains. L’Algérie qui a pourtant éliminé l’Egypte a été incapable d’inscrire un but en Afrique du Sud. C’est donc clair, la coupe du monde est une affaire des pays organisés, ambitieux et des fédérations nationales qui sont sérieuses dans leurs objectifs fixés sur de longs termes. On ne se lève pas de ce fait un bon matin pour affirmer avec des griots à l’appui qu’on peut battre le Brésil, le Japon, la Corée du Sud, les Etats-Unis etc. sachant bien que l’on ne s’est pas donné les moyens de tels objectifs surréalistes. Les Africains sont tous ainsi. Malheureusement après la coupe du monde, certains pays africains vont renouer avec leur quotidien stressant. Le Mondial ne pouvant jamais cacher les misères et les handicaps des pays africains. En définitive, l’heure de l’Afrique en coupe du monde ne sonnera pas si vite, même si le Ghana est encore en course pour tirer le wagon made in Africa

Le point de la phase de poule (11 au 25 juin 2010)

Total de pays : 32

Afrique (6 pays).

Qualifié : Ghana.

Europe (13 pays).

6 qualifiés : Hollande, Portugal, Allemagne, Slovaquie, Angleterre, Espagne

Amérique du Sud (5 pays).

5 qualifiés : Brésil, Paraguay, Argentine, Uruguay, Chili (100%)

Asie (4 pays).

2 qualifiés : Japon, Corée du Sud(50%)

Zone concacaf (3 pays).

Qualifiés : Etats-Unis, Mexique

Océanie (1 pays) :

Nouvelle-Zélande. Qualifié : Aucun

Les 16 équipes qualifiées

Uruguay, Mexique (groupe A)

Argentine, Corée du Sud (groupe B)

Etats-Unis et Angleterre (groupe C)

Allemagne et Ghana (groupe D)

Pays-Bas et Japon (groupe E)

Paraguay et Slovaquie (groupe F)

Brésil et Portugal (groupe G)

Espagne et Chili (Groupe H)

Les 16 équipes éliminées

Danemark et Cameroun (groupe E)

Côte d’Ivoire et Corée du Nord (Groupe G)

Honduras et Suisse (Groupe H)

France et Af’du Sud (Groupe A)

Grèce et Nigeria (Groupe B)

Algérie et Slovénie (Groupe C)

Australie et Serbie (Groupe D)

Italie et Nvelle-Zélande (Groupe F)

NB : L’Afrique qui a le deuxième plus gros contingent après l’Europe (13 participants) n’a placé qu’un seul « dignitaire » au second tour. Alors que la zone Asie avec quatre représentants, a pu placer deux candidats en huitièmes de finale. Ce qui représente 16% pour l’ensemble de son parcours en terre africaine. L’Afrique qui a bénéficié d’une place supplémentaire grâce au fait que l’Afrique du Sud est le pays hôte, vient de démontrer qu’elle ne mérite pas assez d’égard dans l’attribution des places du Mondial. La zone CONCACAF fait même mieux avec seulement trois participants. Elle a placé deux « clients » que sont le Mexique et les USA, ce qui représente 67%. Bien meilleur que les 50% de la zone Asie. Que dire de la zone Amérique du Sud ? Elle impressionne. Avec quatre places statutaires ajoutées au défi des barrages qu’a relevé l’Uruguay, cette zone vient de réaliser le 100%. Puisque l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay, le Paraguay et le Chili ont validé avec éclat leur ticket pour l’étape suivante. Le graal peut filer en Amérique du Sud cette année. Seule la zone Océanie n’a pu survivre. Car la Nouvelle-Zélande qui défendait les couleurs de ce continent a été noyé. Le vieux continent, l’Europe, qui se taille la part du lion avec 13 pays a vu son champion, l’Italie, plier bagages. Néanmoins ses six représentants encore en course pourraient bien récupérer la couronne, lâchée trop tôt par la Squadra Azura. L’Europe tient 46% de chances pour réaliser cet exploit en terre africaine

Avec le partenariat de l’Intelligent d’Abidjan / Par Annoncia Sehoué

Sat, 26 Jun 2010 02:39:00 +0200

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