« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
Categories: Politique

Chaude journée, hier, à Koumassi: Des syndicalistes tabassent un chauffeur de woro-woro – Le trafic des taxis communaux paralysé

On a frôlé le pire dans l’après-midi d’hier mercredi 16 janvier, à Koumassi. Des échauffourées entre chauffeurs de taxis communaux, connus sous l’appellation de ”woro-woro”, et un groupe de personnes communément appelés ”syndicalistes” ont failli tourner au drame.

N’eut été l’intervention des éléments du commissaire Eugène Ahmed Zinsou du 20e arrondissement de Koumassi-Campement, le pire se serait produit. Selon des chauffeurs de woro-woro, l’un des leurs, le nommé Sanogo Noumoutié, a été passé à tabac par un syndicaliste pour avoir refusé de payer le ticket quotidien de 300 fcfa. Solidaires de leur camarade agressé physiquement, les autres chauffeurs de woro-woro ont décidé de garer leurs véhicules, au niveau du carrefour du quartier campement. Des instants d’après, 3 véhicules surchargés de syndicalistes arrivent sur les lieux de l’incident. Une fois à terre, ils s’en prennent violemment aux chauffeurs de woro-woro.

Devant la tournure que prenaient les choses, les policiers du 20e arrondissement sont intervenus promptement pour calmer les esprits et éviter ainsi tout débordement. Les chauffeurs, eux, n’ont qu’une parole à la bouche. ”Nous ne voulons plus payer les tickets des syndicalistes. On ne sait pas à quoi sert cet argent. Il y a au moins 4000 woro-woro à Koumassi. Si chacun doit payer 300 fcfa par jour, faites le calcul. Personne ne sait où va cet argent. Aucun chauffeur n’est secouru lorsqu’il est en difficulté, alors qu’en principe, cet argent devait servir à cela”, nous a confié très énervé, un chauffeur de woro-woro qui n’a pas souhaité décliner son identité, pour ”des questions de sécurité”.

Au dire de notre interlocuteur, les woro-woro de Koumassi payent quotidiennement aux syndicats, la somme de 300 fcfa. Il faut encore payer un ticket de 300 fcfa pour desservir Marcory. Soit au total, la somme de 600 fcfa par jour. En plus de la carte de stationnement payée à Koumassi(42.000 fcfa) et celle de Marcory(42.000 fcfa). ”Nous payons encore 40.000 fcfa pour avoir le droit de rouler. Cela fait trop de taxes à payer, auxquelles s’ajoutent le ticket. Les chauffeurs sont déterminés à ne plus payer le ticket des syndicalistes”, a-t-il dénoncé. Les chauffeurs sont d’autant plus confortés dans leur position qu’ils disent avoir suivi à la télévision, la mesure d’interdiction de paiement de taxe aux ”Gnambro”.

De leur côté, les syndicalistes expliquent que cette mesure d’interdiction ne les concerne aucunement puisqu’ils ne sont pas des ”Gnambro”. ”Ici à Abidjan-Sud, il n’y a pas de Gbaka pour parler de ”Gnambro”. Nous sommes des syndicalistes et nous gérons que les woro-woro. C’est le billet que nous donnons aux chauffeurs qui nous permet de gérer la fluidité du transport à Koumassi et à Marcory”, a indiqué Koné Alama, secrétaire général adjoint du collectif des transporteurs de Koumassi.

Franck SOUHONE in L’Inter

Thu, 17 Jan 2013 01:17:00 +0100

0
La Dépêche d'Abidjan

Recent Posts

GAMBIE : Condamnation par un tribunal suisse de l’ancien ministre de l’Intérieur pour crimes contre l’humanité, dont des actes de torture sur deux journalistes

Un tribunal suisse a reconnu coupable un ancien haut fonctionnaire gambien de crimes contre l’humanité,…

2 jours ago

Côte d’Ivoire : Une première injustice ne doit jamais être tolérée

J’ai regardé aujourd’hui une vidéo dans laquelle une dame, en pleurs et s’exprimant tantôt en…

3 jours ago

Le monde noir de demain : Africain… Américain… woke… décolonial… sinon bien au delà ?

Ivoiriennes, Ivoiriens, chers Amis L'on va célébrer un peu partout dans le monde le 80e…

6 jours ago

Côte d’Ivoire : Le laisserons-nous avoir un quatrième mandat ?

Le retour de la Côte d’Ivoire au programme du Ppte (pays pauvres très endettés) annoncé…

1 semaine ago

NIGERIA : Daniel Ojukwu, symbole des menaces qui pèsent sur les journalistes d’investigation

Le journaliste d’investigation Daniel Ojukwu, membre de la Fondation pour le journalisme d'investigation (FJI), a…

2 semaines ago

This website uses cookies.