« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
Categories: Politique

Crise postélectorale : L’Onu exige à nouveau que les pro-Ouattara soient poursuivis

Les Nations unies continuent d’exiger que tous les auteurs de violations des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire soient traduits devant la justice pour répondre de leurs actes. En effet, dans la dernière résolution du Conseil de sécurité relative à la situation en Côte d’Ivoire, résolution disponible depuis mardi, le Conseil demande au régime de «traduire en justice les auteurs de violations graves des Droits de l’Homme ou d’atteinte au droit international humanitaire». Cette exigence, qui rejoint celle de nombreuses organisations de défense des Droits de l’Homme, sonne comme un désaveu cinglant à la justice des vainqueurs du régime Ouattara. Car, comme tout le monde le sait, on ne compte plus les militants du Fpi ou ex-collaborateurs proches du président Gbagbo qui sont détenus. Non seulement les militants, mais aussi les membres de la famille Gbagbo. Puisque Simone, Michel et les autres sont également sous les verrous. C’est bien du côté des pro-Ouattara que le Conseil de sécurité lorgne. A cet égard, il est bon de rappeler que la commission nationale d’enquête mise en place par Alassane Ouattara lui-même, composée exclusivement de militants et sympathisants du Rdr, a conclu que les forces pro-Ouattara ont commis des violations graves des Droits de l’Homme. Mais, plusieurs mois après ces conclusions, aucun de ces présumés coupables n’a été jusque-là interpellé. Et pourtant, toutes les investigations menées par les organisations sérieuses ont clairement mis en lumière la responsabilité, entre autres, de Guillaume Soro, Wattao, Shérif Ousmane, Losséni Fofana. Aujourd’hui encore, l’Onu demande que ces personnes soient traduites devant la justice. Il y a de fortes chances que cette exigence tombe encore dans les oreilles de sourds, si l’on s’en tient à la récente sortie de Venance Konan, le Dg de Fraternité Matin, qui a soutenu que «les vaincus ne jugent pas les vainqueurs». Selon lui, Ouattara et ses partisans ayant gagné la guerre, il n’y a pas de raison qu’on leur demande des comptes par rapport aux violations des Droits de l’Homme.
La résolution du Conseil de sécurité demande également qu’un espace politique soit aménagé à l’opposition. Sur ce point, il est bon de rappeler que les libertés d’opinion sont constamment violées. Plusieurs fois, les manifestations de l’opposition ont été réprimées et certains responsables, dont Alphonse Douati et Laurent Akoun, ont été arrêtés pour des délits d’opinion.
Sur la sécurité, les Nations unies ont enjoint le pouvoir à «lancer sans tarder le processus visant à désarmer et à démobiliser 30 000 ex-combattants d’ici à la fin de 2013 et 65 000 ex-combattants d’ici à 2015. La protection des civils doit rester la priorité de l’Onuci», insiste le Conseil de sécurité.

César Ebrokié
In Notre Voie

Fri, 02 Aug 2013 05:51:00 +0200

0
La Dépêche d'Abidjan

Recent Posts

Côte d’Ivoire : Une première injustice ne doit jamais être tolérée

J’ai regardé aujourd’hui une vidéo dans laquelle une dame, en pleurs et s’exprimant tantôt en…

20 heures ago

Le monde noir de demain : Africain… Américain… woke… décolonial… sinon bien au delà ?

Ivoiriennes, Ivoiriens, chers Amis L'on va célébrer un peu partout dans le monde le 80e…

3 jours ago

Côte d’Ivoire : Le laisserons-nous avoir un quatrième mandat ?

Le retour de la Côte d’Ivoire au programme du Ppte (pays pauvres très endettés) annoncé…

5 jours ago

NIGERIA : Daniel Ojukwu, symbole des menaces qui pèsent sur les journalistes d’investigation

Le journaliste d’investigation Daniel Ojukwu, membre de la Fondation pour le journalisme d'investigation (FJI), a…

1 semaine ago

L’art de dire et de se dédire aussi facilement

En 2010, Achille Mbembe, qui n’est pas philosophe mais historien, invitait les Africains qui «…

1 semaine ago

This website uses cookies.