Dossier Bondoukou / Arrêt de l’exploitation de la mine de Manganèse : Voici l’homme qui tire les ficelles

Photo : DR
Les opérateurs économiques Indiens de la Compagnie Taurian, spécialiste dans l’exploitation du manganèse ne sont pas au bout de leur peine. Après l’obtention le 23 Août 2006, de deux permis de recherche pour le manganèse par Décret du Chef de l’Etat portant les références PR No 202 de Bondoukou/Sorobango et PR No 200 de Bondoukou/Tagadi, la Compagnie Taurian Manganèse broie du noir du fait de certains fils de la région de Bondoukou qui ont décidé de lui mener la vie dure. Ce, malgré les engagements des Indiens qui ont entièrement souscrit aux doléances des populations. Victimes de chantages, de menaces et d’intimidations de toutes parts, les responsables de la Compagnie Taurian Manganèse se sont vus obliger de quitter le site, abandonnant leurs équipements (machines et véhicules) aux mains des populations de Séréoudé et de Pougouvagne, qui avaient dit-on envahi le site de TATAWA sur ordre de Babacauh Koffi Dongo, cadre du PDCI-RDA, candidat aux futures élections départementales. Une attitude qui a mis en émoi les Indiens en dépit de l’interpellation par courrier des Autorités Administratives en date du 22 Juin 2010, pour la main levée sur leurs équipements. Mais rien ni fit, pour faire prévaloir la loi de la libre circulation. A leur grande surprise, les responsables de la Compagnie Taurian Manganèse reçoivent le 7 Juillet 2010 dans leurs bureaux à Bondoukou, un exploit d’huissier leur signifiant la saisie conservatoire de leurs équipements et moyens logistiques sur le site. En vérité, les ennuis de la Compagnie Taurian Manganèse ont débuté dans le courant du mois de juin 2008 par un courrier du Mouvement des Jeunes pour la Renaissance de Bondoukou (M.O.R.E.B) libellé comme suit avec ampliation à la préfecture de Bondoukou, au Conseil général et à la Mairie : « Depuis bien des mois, votre Société exploite des gisements de manganèse dans le Département de Bondoukou. S’il est vrai que votre Société ne souffre d’aucune fraude, parce qu’autorisée par les autorités compétentes, nous nous insurgeons contre le fait que cette exploitation n’a pas déterminé les retombées favorables auxquelles le département de Bondoukou et ses populations sont en droit d’attendre. Nous avons à travers ce courrier, attiré l’attention du Président du Conseil général de Bondoukou, autorité compétente, sur les enjeux d’une telle activité. Malheureusement, notre lettre est restée sans suite. Tout en respectant votre activité, nous vous informons que nous jeunes de Bondoukou, regroupés au sein du Mouvement des Jeunes pour la Renaissance de Bondoukou, avons décidé de mener des actions en vue de faire respecter nos droits et intérêts ». Le 26 juin 2008, c’est-à-dire un jour après l’émission du courrier par le M.O.R.E.B, deux des camions de la Compagnie d’exploitation de manganèse sont stoppés à la sortie de la ville de Bondoukou par des activistes dudit mouvement. Face à cette situation, le Préfet de région, pour contrôler la situation procède à l’arrestation de certains éléments du M.O.R.E.B. Le 28 Juin 2008 une grande rencontre conjointe se tient, en présence des Autorités Administratives (le Préfet et ses collaborateurs), le Député Falley, la Chefferie et notabilité villageoise, le Grand Imam, les Responsables du MO.RE.B et bien entendu les responsables de Taurian en place dans la région de Bondoukou. Il a été conclu que les projets à Bondoukou ont été compris et que Taurian Manganèse pouvait continuer à travailler. Le 6 Août 2008, encore des camions de la Compagnie sont attaqués par des individus du MOREB, le pare-brise et la vitre droite d’un des camions sont détruits. Le préjudice ce jour-là est estimé à 6 millions de Francs CFA. Le même soir de ce jour, le Préfet convoque de nouveau toute l’Administration et rassure les opérateurs économiques indiens que la situation est sous contrôle. Le 12 Août 2008, le M.O.R.E.B récidive et cette fois-ci, se sont deux camions de marque Renault qui sont entièrement détruits en pleine ville. La perte de ce jour est estimée à environ 150 millions de Francs CFA. (Plainte enregistrée sous le numéro « st no 439 du 13/08/08 et PV no 143 relatif au trouble à l’ordre public et destruction de bien d’autrui et séquestration »). Du 12 au 24 Août 2008, toutes les activités sont interrompues à Bondoukou et les pertes sont estimées à 100 millions de Francs CFA. Suite à ces blocages récurrents, le Ministre des Mines et de l’Energie du moment, Monsieur Léon Emmanuel MONNET, conduira lui-même une délégation du Ministère à Bondoukou du 12 au 14 Novembre 2008, pour une réunion publique explicative visant à clarifier la position de Taurian sur les différents sites de l’extension, le bien fondé et la légalité des autorisations détenues par l’entreprise. Malheureusement, du fait de la désinformation, voire de l’intoxication causée par certains cadres, notamment le Professeur Babacauh, fils de la région, ce projet minier n’a fait que rencontrer des blocages relevant clairement de son ambition politique et électoraliste. Le point des pertes causées par ces multiples blocages et arrêt des travaux de Taurian sur différents sites peuvent se résumer comme indiqué dans le tableau ci-dessous. Depuis l’arrêt des travaux, les pertes journalières sont estimées à plus de 10 millions de FCFA qu’il faut ajouter aux pertes précédentes. Au total, se sont plus de 675.455.000 de FCFA que perd la Compagnie Taurian Manganèse. Sans oublier ce que cela peut entrainer en termes de chômage dans le Département de Bondoukou où la population vit majoritairement de culture d’igname et de vente de noix de cajoux

Dosso Villard

Encadré

M.O.R.E.B comme un mouvement rebelle

Les méthodes de revendications utilisées par le Mouvement des jeunes pour la Renaissance de Bondoukou (M.O.R.E.B) dans l’Est de la Côte d’Ivoire en violation du décret présidentiel et de l’arrêté ministériel autorisant la Compagnie Indienne Taurian Manganèse à exploiter les gisements de manganèses font peser beaucoup de soupçons sur les intentions de son chef Gbané Souleymane et de son guide spirituel Babacauh Koffi Dongo. Comme un mouvement rebelle, Babacauh et ses poulains se braquent contre le représentant du Chef de l’Etat à Bondoukou et optent pour la destruction des biens. Malgré le dédommagement des planteurs, la remise au bureau des jeunes de Pougouvagne des frais de sacrifices aux esprits des montagnes et de la forêt le 5 février 2010 et celle des notables de Sereoudé le 11 février 2010. Force doit revenir à la loi. Que les équipements de Taurian lui soient restitués et que le ministre des Mines et de l’Energie Augustin Komoé, lui-même fils de la région prenne cette affaire à bras le corps afin de permettre à la Compagnie d’exploitation de manganèse de reprendre ses activités. Il faut plutôt mettre en confiance les investisseurs privés qui ont choisir la destination Côte d’Ivoire en ces temps de crise

DV

Avec le partenariat de l’Intelligent d’Abidjan

Wed, 28 Jul 2010 02:58:00 +0200

0

Laisser un commentaire

Nous utilisons des cookies afin de vous offrir la meilleure expérience possible sur notre site Web. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez notre utilisation des cookies.
Accepter
Refuser
Privacy Policy