Dossier / Rassemblement des Républicains (RDR) : La galère des associations de soutien à ADO

Difficile cohabitation avec les DDC et les DLC
La volonté et la détermination de la société civile pour la victoire du RDR est une réalité certes, mais les différentes structures subissent encore « les humeurs » dans certaines directions départementales et locales de campagne du leader du RDR. A ce sujet, le président des Messagers du RDR en a gros sur le cœur. « Il y a plusieurs associations qui sont très dynamiques sur le terrain, mais qui n’ont pas été prises en compte dans les directions départementales et locales de campagne du RDR », fulmine notre interlocuteur, qui va même jusqu’à dénoncer le système mis en place au niveau du RDR. « Le parti a mis en place des comités dénommés Comités de mobilisation de proximité (CMP). Je ne peux pas comprendre qu’une association qui organise ses activités avec ses propres moyens, puisse être dirigée par des secrétaires de section qui sont pratiquement invisibles. En ce qui me concerne, par exemple, la dernière réunion que nous avons eue avec notre secrétaire de section à Attécoubé, date de quatre ans. C’est un calcul qui n’est pas juste et qu’il faut revoir, parce que nous les présidents d’associations, nous sommes capables de mobiliser à tout moment », ajoute-t-il. Ce cri de cœur est partagé par l’ensemble des associations de la société civile du RDR, qui réclament leur intégration dans les directions départementales et locales de campagne, afin qu’elles se sentent concernées par une cause commune, la victoire du Dr Alassane Dramane Ouattara. « Nous, nous sommes des alassanistes et notre lutte c’est la victoire de notre mentor. Si les responsables qui ont été désignés par le parti nous font appel pour travailler avec eux, nous sommes partant mais ce n’est pas le cas », explique Kouassi Yao Denis, pasteur à Yamoussoukro et président du mouvement AYOUAN-AYOUAN qui signifie la terre, en langue Baoulé.
Les coupeurs de route toujours actifs
Les associations, mouvements et clubs de soutien constituent, à n’en point douter, une force pour le Rassemblement des Républicains, d’autant plus que la majeure partie des leaders actuels de ce parti, sont des produits de la société civile. Karamoko Yayoro, le président du RJR, Péko Narcisse, le président de l’UTL, Touré Mamadou, de la CPC et Mme Yao Madiara Coulibaly, pour ne citer que ceux-là, qui font aujourd’hui la fierté du RDR, sont des purs produits de la société civile. Or, des voix s’élèvent pour présenter les responsables d’associations comme des adversaires politiques sur le terrain, des menaces aux ambitions personnelles de certains responsables locaux. « Nos responsables travaillent sur le terrain pour leur propre compte et non pour Dr Alassane Ouattara. Ils refusent parfois de tendre la main aux structures de la société civile, ce qui est contraire au souhait de notre candidat », explique un militant du RDR, sous le couvert de l’anonymat. « Lors du 2ème congrès, les 1er, 2 et 3 février 2008 à l’hôtel Ivoire, il a été dit qu’il existe des coupeurs de route au RDR. Jusqu’à présent ce phénomène continue, parce que les portes de la résidence du Dr Alassane Ouattara restent fermées au monde associatif. Mais, il arrive souvent que pour se faire valoir devant le président, ces coupeurs de route choisissent des responsables de clubs de soutien pour les conduire auprès d’ADO », constate Diarrassouba Brahima, le président du Mouvement Notre ADO.
Un dialogue direct avec ADO réclamé
Tous nos interlocuteurs sont unanimes. Il faut une rencontre officielle entre le président du RDR et les associations, ONG et clubs de soutien. « Les reports successifs des élections nous ont permis de constater qu’il y a encore beaucoup de travail à faire, parce que rien n’est gagné. Les mouvements et les clubs de soutien sont organisés et ils constituent une force sur laquelle les responsables du parti peuvent s’appuyer. Mais, nous remarquons que ces responsables ne font appel qu’à ceux qu’ils peuvent manipuler pour leur propre compte. Il faut que Alassane Ouattara nous rencontre, parce que nous avons beaucoup de choses à nous dire. Mais est-ce que cette rencontre aura vraiment lieu ? Nous en doutons », s’inquiète Sanogo Mamadou Junior
Avec le partenariat de l’Intelligent d’Abidjan / Par Olivier Dion
Tue, 03 Aug 2010 03:43:00 +0200
0