« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
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En Côte d’Ivoire multiplication des incidents impliquant d’ex-combattants

Les incidents se multiplient en Côte d’Ivoire, dans un contexte d’insécurité globale et de panne apparente du processus de désarmement et démobilisation. Après l’attaque de gendarmes dans l’Ouest, fin juin, celle d’un convoi officiel transportant notamment Fidèle Sarassoro, directeur de l’Autorité pour la démobilisation, le désarmement et la réinsertion (ADDR) des ex-combattants, a tué un gendarme, le 1er juillet, dans le Nord.
« Près de Kong, une petite ville de la région [fief de la famille du président Alassane Ouattara, NDLR], on a été attaqué par des « coupeurs de routes ». Un gendarme est décédé à l’hôpital des suites de ses blessures », a indiqué un journaliste qui avait pris place dans le convoi, faisant état de deux autres blessés. « Il y a eu deux blessés, un gendarme et un civil », confirme une source sécuritaire.

Attaque de commissariat

L’incident a eu lieu le même jour que des violences à Tengréla, ville plus au nord située près de la frontière malienne. « Deux ex-combattants qui étaient à moto ont refusé de s’arrêter à un barrage, raconte un habitant. L’un des policiers a tiré dans leur direction, l’un des ex-combattants a été blessé et conduit à l’hôpital, mais ses jours ne sont pas en danger », a-t-il poursuivi. Selon lui, l’incident a révolté les ex-combattants de Tengréla, qui s’en sont pris au commissariat de police. Finalement le calme est revenu après l’intervention des autorités locales, a-t-il souligné.
L’attaque du 1er juillet prend également place à la veille d’une tournée que le chef de l’État, Alassane Ouattara, doit effectuer cette semaine dans le nord du pays, dans un contexte général marqué par la question de plus en plus aiguë du sort des ex-combattants. Plusieurs centaines d’entre eux ont manifesté leur colère et leur impatience d’être pris en charge lors de protestations en avril à Bouaké (centre) et en juin à Man (ouest).

Ex-combattants et braqueurs

L’ADDR a été créée en 2012 par le pouvoir pour régler la situation des ex-combattants de la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait quelque 3 000 morts. Cette structure, qui effectue actuellement une visite dans le Nord, s’est engagée à réinsérer quelque 64 000 ex-combattants, principalement des membres de l’ex-rébellion qui occupait la moitié septentrionale du pays depuis 2002 et a soutenu Alassane Ouattara durant la dernière crise.
Le sort de ces hommes inspire d’autant plus d’inquiétude que certains ex-combattants livrés à eux-mêmes sont devenus des coupeurs de routes, bandits armés ou braqueurs sévissant sur les axes routiers dans l’intérieur du pays.

jeuneafrique.com avec AFP

Tue, 02 Jul 2013 14:27:00 +0200

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La Dépêche d'Abidjan

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