La réplique des praticiens de soins
Mais un proche du Pr Ahossi a battu en brèche cet argument. A l’en croire, cette accusation est du dilatoire et vise à imputer la responsabilité du décès de tel ou tel autre malade au personnel soignant après que les parents eux-mêmes eurent fait preuve de négligence « notoire » et même d’abandon du malade qui n’a été secouru que quand le mal a pris des tournures graves presque insurmontables. « C’est trop facile de porter l’accusation sur les médecins. Le médecin ne peut pas faire de miracles devant des cas graves qui ont été gardés à la maison et qui ont connu des complications diverses suite à l’automédication et la fréquentation de cliniques-boutiques ou même de prétendus guérisseurs traditionnels au pouvoir mystique. On fait ce qu’on peut et on ne parvient toujours pas à redresser la situation. De grâce, qu’on ne vienne pas nous accabler à tort », charge le collaborateur du Pr Ahossi. Cet avis, le Dr Amichia Magloire, Chef de la pharmacie le partage entièrement. L’ancien secrétaire général du Synacassci estime que ses camarades font preuve d’une témérité et d’une ingéniosité fertile pour réduire la mortalité dans les CHU et autres formations sanitaires publiques dans un contexte de difficultés tous azimuts dont le manque d’équipements médicaux de pointe. «J’ai coutume de dire que chaque jour qui passe au CHU où le médecin parvient dans un contexte de vie et de travail précaire, à sauver des vies, est un miracle. Cela fait rire des gens mais c’est la vérité. Nos camarades font un véritable miracle pour sauver des vies. Il ne faut donc pas que les populations les prennent pour cible. Pour toutes les vies qu’on sauve dans les conditions de prestation aussi précaires, on ne mérite pas les critiques acerbes basées sur de simples rumeurs», soutient-il. Concernant l’insuffisance du personnel para médical, nos investigations relèvent une disproportion entre le nombre de patients et celui d’infirmiers. Le SMI ne dispose que douze (12) infirmiers (soit 3 en consultation, 4 en unité 2 et 5 en clinique) pour un minimum de 60 patients par jour. «Nous sommes très loin des normes requises en la matière. L’insuffisance d’infirmier est une réalité qu’on ne peut pas occulter. Le même infirmier doit tout faire à la fois. Ce n’est pas facile. Il arrive des fois où je quitte mon unité pour aller porter assistance à un camarade submergé par des activités de soins sur plusieurs malades. Les malades meurent ici comme ailleurs mais cela est souvent lié à la pauvreté des parents qui traînent les pieds pour mettre à la disposition des prestataires de soins des examens et médicaments exigés. C’est cela aussi la réalité du terrain. Vivement que l’AMU vienne », souligne Fofana Ahmed, Infirmier et coordonnateur des mouvements et associations du CHU de Treichville. Avant de relever des difficultés de logistique dans la prise en charge des patients. Difficultés auxquelles, selon lui, la direction générale du CHU pilotée par le Pr Ezani Kodjo, s’active à trouver les réponses appropriées. On relève à ce niveau la présence d’une seule ambulance de marque Mitsubishi (la seconde actuellement sur cale pour panne de moteur) et d’un seul brancard pour soit pour le transfert, soit pour l’internement des patients. La seule ambulance fonctionnelle elle-même présente régulièrement des problèmes techniques et est actuellement sans gyrophares et sans klaxons. Occasionnant des difficultés pour le chauffeur qui a toutes les peines du monde pour rallier rapidement un point du CHU à un autre. Les autorités compétentes et les acteurs de l’humanitaire en Côte d’Ivoire sont interpellés. Tous doivent se mobiliser pour voler au secours de cet établissement sanitaire de niveau 3 quelque peu « malade » où la mort rôde au quotidien dans le service du SMI
Avec le partenariat de l’Intelligent d’Abidjan / Par M Tié Traoré
Thu, 17 Jun 2010 03:26:00 +0200
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