« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
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Entretien / Amani Assié Gervais, PDG de Basic Security : ‘’La vidéo surveillance est une réponse efficace pour des élections sereines et apaisées’’

Vous avez monté récemment un projet de sécurisation des installations de la RTI et des centres de vote de l’élection présidentielle. Peut-on savoir à quoi répond ce projet ?

Dans le cadre de la sécurisation des élections, un certain nombre d’éléments ont été pris en compte. Notamment pour la sécurité des biens et des personnes. Pour ce qui est de la sécurisation de l’ensemble de ses installations pendant l’élection présidentielle, nous avons été approchés par la RTI. Il faut noter que les sites de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne sont stratégiques et il urge de prendre des dispositions pour éviter des dérapages. Il faut anticiper. Portée par cette vision, la direction de la RTI a sollicité de nous une étude sécuritaire technique de ses installations. Et nous avons étendu cette étude aux camps militaires, aux institutions impliquées dans l’organisation des élections, aux places publiques devant abriter les meetings des candidats et aux principaux centres de groupage des bulletins de vote.

Au niveau de la RTI, quel est l’état des lieux de l’étude sécuritaire réalisée par vos services ?

Notre étude a relevé des dysfonctionnements. L’audit sécuritaire a montré de nombreuses lacunes. Et cela est intimement lié au système de sécurité traditionnel qui y était mis en place. Ce système a montré des insuffisances auxquelles nous entendons apporter une réponse adéquate et satisfaisante. Aujourd’hui, nous pensons qu’avec l’avènement des NTIC, avec la surveillance à distance, il faut améliorer le système. Dans un contexte électoral, la RTI sera au cœur du processus. Il faut pouvoir mettre en place un arsenal sécuritaire souple, innovant à même de donner de la sérénité aussi bien de ceux qui y travaillent et ceux qui utilisent le travail de ces médias. C’est très important. Mais, bien entendu, cela ne dispense pas le dispositif sécuritaire traditionnel tel que la présence des FDS dans les locaux de la structure. Mais nous pensons que le dispositif de surveillance par l’imagerie va apporter une plus value de sérénité. Quand il y aura des dérapages, on pourra situer de façon précise les responsabilités. Ce qui n’est toujours pas le cas quand un incident survient. On est surpris et après, on cherche toujours à savoir ce qui s’est passé. On peut produire dans le cadre de notre collaboration avec la justice les preuves de toute infraction ou de tout dysfonctionnement qui perturberait le déroulement du scrutin à quelque niveau que ce soit.

Vu sa pertinence, le projet aurait été validé. Confirmez-vous cette information ?

Le projet a effectivement été validé par le ministère de l’Economie et des Finances. La direction générale de la RTI a véritablement mis du sien pour y parvenir. Mais, depuis le 06 juin 2010, c’est le statut quo. Il n’y a pas eu de décaissements pour nous mettre à la tache. Après les travaux d’études, nous attendons que la formalisation soit faite. Nous avons été récemment interpellés par la RTI. Jusqu’à ce jour, la formalisation au niveau des autorités financières, tarde à se concrétiser. Nous ne pouvons pas nous engager à activer notre technologie qui, avant tout est coûteuse.

Peut-on savoir le coût de la sécurisation des installations de la RTI et des centres électoraux ?

A ce niveau, il faut savoir que la sécurité par l’imagerie est une expertise onéreuse. Car ce sont des compétences à déployer et du matériel de pointe à mobiliser. Mais, on le dit, la sécurité n’a pas de prix. Une offre sécuritaire de pointe telle que Basic Security le propose, n’est jamais aussi couteuse pour l’impact du résultat, pour la qualité de la prestation. Le réseau de fibre optique sur lequel nous avons logé la ville d’Abidjan nous sert de support pour ce projet et nous permettra de transférer les données vers notre tour de contrôle, animé de concert avec les agents des Forces de Défense et de Sécurité. Cela nous permet de donner l’alerte le plus rapidement possible et d’intervenir dans les plus brefs délais. C’est un outil à la disposition des FDS pour s’assurer que tout le monde fait correctement son travail. Cela va rassurer tous les candidats engagés dans la course au fauteuil présidentiel. Tout fauteur de troubles, tout tripatouilleur des résultats sera épinglé à la seconde près dès qu’il posera son acte répréhensible et il répondra nommément de son acte. Notre technologie a l’avantage de savoir ce qui va se poser comme infraction dans un endroit précis. Lorsque la vidéo surveillance sera connectée dans les principaux centres de collecte des bureaux de vote, on saura en temps réel qui fait quoi. Cela va éviter toute surprise désagréable et notre pays ne va pas se retrouver devant le cas Guinéen où des urnes et des bulletins de vote ont disparus sans que cela ne soit su en temps réel et sans que l’auteur et les co-auteurs ne soient rapidement identifiés et arrêtés. Notre rôle va consister donc en la surveillance des centres de groupage. Cela va enlever toute suspicion sur la crédibilité des résultats et éviter à notre pays le scénario Guinéen. Quiconque sera tenté d’aller saccager les centres ou de cacher des bulletins de vote, des urnes, sera démasqué.

Si on vous suit, vous allez appliquer aux élections le même système déployé lors du concerto de l’indépendance…

Effectivement. Ce sera le même système de sécurisation. Lors du concerto, on a déployé un nombre réduit d’agents des FDS sur le site connecté au réseau de l’imagerie. Cela a produit des effets. Notre présence a été fortement appréciée. Si on nous accorde le financement pour la sécurisation des centres de groupage des bulletins de vote, ce sera le même système. En outre, il faut préciser que notre système permet de sécuriser les meetings des candidats. L’affluence lors des meetings a souvent créé des malaises chez les militants qui tombent dans les pommes. Dès que notre technologie capte l’image, nous alertons les pompiers qui prennent les dispositions pour leur porter assistance. Mieux, nous pouvons prévenir des affrontements entre les militants de partis opposés. Dès que nous captons des images d’une éventuelle attaque, nous faisons prendre les mesures qui s’imposent rapidement pour éviter le pire. Comme on le voit, nous disposons de réponses efficaces qui doivent être mises à profit pour éviter des troubles. Il ne faut donc nous appeler en pompier comme ce fut le cas au stade Houphouët Boigny où nous avons déploré des morts qui aurait pu être évités. On ne veut pas de surprises désagréables. Notre technologie qui propose des offres de centralisation des meetings de tous les candidats à l’élection présidentielle sur l’ensemble du district d’Abidjan sur fibre optique, va permettre d’éviter des heurts et garantir une campagne apaisée. Dans notre tour de contrôle, nous avons les FDS, la police, les pompiers prêts à agir en temps réel dès que l’alerte est donnée.

Avez-vous un appel à lancer ?

Nous sommes dans une période sensible et il est bon que toutes les dispositions appropriées soient prises en son temps. Des sites vitaux doivent être mis sous vidéo surveillance qui a pour atout majeur l’auto discipline. Quand des gens se savent surveiller, ils se gardent de poser des actes répréhensibles. La preuve en est que tous les sites majeurs où les braquages sont empêchés depuis que nous avons posé des caméras, sont aujourd’hui évités par les bandits. Ils se disent que chaque fois qu’une opération est programmée sur ces sites que je ne vais pas noter ici, ils échouent toujours et se font cueillir par les FDS. Les bandits fuient nos caméras. De manière naturelle, quand quelqu’un pose un acte répréhensible, il ne veut qu’on sache qu’il en est l’auteur. Donc quand il se sait surveiller, il s’empêche de passer à l’acte. Notre objectif, est de faire en sorte que tous les sites impliqués dans le processus électoral soient sous système d’imagerie par vidéo. Cela va éviter des surprises désagréables. Aujourd’hui, les candidats ont peur que les uns et les autres trichent pour remporter l’élection. La sécurisation par vidéo surveillance va rassurer tous les acteurs. De sorte à ce que le vainqueur soit réellement le vainqueur et le vaincu, le vaincu. Il y a des capacités technologiques qui existent aujourd’hui en Côte d’Ivoire. Nous pensons que ce sera un grand pas pour révolutionner l’organisation des élections en Côte d’Ivoire en mettant en réseau toutes les structures impliquées dans le processus, les centres de collecte des bureaux de vote et les installations de la RTI. Je souhaite que le Président Laurent Gbagbo pèse de tout son poids pour que Basic Security joue son rôle pendant cette élection. Par le système de vidéo avec imagerie, il sera sous le regard de la communauté internationale avec tous les autres candidats. Nous souhaitons qu’il œuvre à ce que l’outil stratégique sécuritaire qu’est la vidéo protection joue sa partition pour des élections sereines.

Avec le partenariat de l’ntelligent d’Abidjan / Par Réalisé par M Tié Traoré

Wed, 22 Sep 2010 12:13:00 +0200

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La Dépêche d'Abidjan

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