Toutefois, le ministre a tenu à préciser que l’amendement de l’article 26 de la loi de 98, intervenu en août dernier, permet désormais au détenteur d’un titre foncier non ivoirien le droit de cession à ses ayants doits. « Nous avons estimé qu’il aurait été injuste de remettre en cause dans la mise en ?uvre de cette loi les concessions définitives antérieures.» Et pour être complet sur ce sujet, Sangafowa a indiqué qu’à ce jour, ce sont 248 concessions définitives que l’Etat a signées. Mais qu’entend-on par domaine foncier rural coutumier ? Selon le conférencier, il s’agit de l’ensemble des terres sur lesquelles s’exercent des droits coutumiers conformes aux traditions et aux droits coutumiers cédés à des tiers. Dès lors, de l’exposé du ministre, l’on retient qu’on ne peut devenir propriétaire terrien dans le domaine foncier rural qu’en détenant un certificat foncier et en obtenant l’immatriculation du terrain en question. Lesquelles étapes passent nécessairement par une enquête dont les résultats doivent être approuvés par le comité villageois de gestion foncière rurale, puis validée par le Sous-préfet. Le conférencier a, par ailleurs, annoncé que pour éviter d’en rajouter aux conflits, le gouvernement a décidé de l’interdiction formelle de toutes les transactions illégales. «Ceux qui continuent de le faire en dehors de la loi s’exposeront à des poursuites », a averti le ministre. Aussi pense-t-il que la clarification de la situation foncière des nouveaux projets agricoles est nécessaire tant pour un règlement en amont des conflits que de ses potentiels germes. Mais au delà de la méconnaissance de loi, le ministre reconnaît aussi que les procédures actuelles d’obtention des titres n’en constituent pas moins un autre handicap à la mise en ?uvre de la loi. Le coût de la simple sécurisation d’une terre régie par les droits coutumiers s’élevant à environ 400.000 FCFA (Enquête, délimitation, dossier technique et immatriculation etc.). Sangafowa Coulibaly a indiqué sur ce point que l’Etat pourrait faire des efforts de réduction, tout comme les partenaires au développement de la Côte d’Ivoire pourraient aussi être sollicités. Mais avant, il urge selon lui qu’une mission parlementaire se rende dans l’ouest du pays pour sensibiliser les paysans sur la loi et ses implications. Le ministre de l’Agriculture s’est enfin prêté aux questions des journalistes en apportant le plus d’éléments d’explications possibles aux préoccupations qui ont été soulevées.
Alexandre Lebel Ilboudo
In Le Patriote
Mon, 04 Nov 2013 10:14:00 +0100
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