“II faut légaliser la marijuana”
Jeune Afrique : Depuis plus de trente ans, vous arpentez les scènes du monde entier. Vous sortez votre 20è album, Positive Energy. Quelle carrière !
Je suis chanceux ! Je remercie Dieu de m’avoir inspiré et donné un public fidèle. Il y a toujours eu des personnes qui ont cru en moi quand d’autres, y compris dans ma famille, me tournaient le dos. Je ne dois pas les décevoir.
Positive Energy est un album à la fois engagé et intimiste, dédié à votre grand-mère, décédée il y a trente ans …
Quand elle est décédée, à l’âge de 105 ans, c’est comme si le ciel m’était tombé sur la tête. Elle était tout pour moi : ma mère, mon père, ma grand-mère.
Dans « No Brain, No Headache », vous évoquez les problèmes que vous avez eus avec la drogue. Dans les ghettos d’Abidjan, la drogue circule et fait des ravages parmi les jeunes. Comment se prémunir contre ça ?
Si l’on veut que les jeunes ne prennent pas de crack, il va falloir alléger les sanctions par rapport à la consommation de la marijuana.
II faut légaliser la marijuana ?
Oui. Légaliser la consommation permettrait de contrôler le produit. Aujourd’hui, sous prétexte que c’est illégal, n’importe qui peut vendre n’importe quoi. La politique hollandaise sur cette question est la plus intelligente. Dès que c’est légal, ça se banalise. L’intérêt est moindre et les jeunes fument moins.
Certains pays d’Afrique de l’Ouest sont devenus des plaques tournantes du trafic mondial de cocaïne profitant au terrorisme islamique. La réponse des États concernés est-elle à la hauteur du problème ?
La nature n’aime pas le vide. Si vous êtes incapable de gérer des produits, d’autres, pour des besoins financiers, vont le faire. Beaucoup de pays africains sont devenus des carrefours de narcotrafiquants parce qu’ils ont de la liquidité. Mais les islamistes n’ont pas eu besoin de la cocaïne. Ils se sont nourris de la haine et du repli identitaire. Ils ont utilisé l’islam comme prétexte pour assouvir leur propre vengeance. On a accusé Saddam Hussein d’avoir des armes de destruction massive. On l’a qualifié de dictateur. Et au nom de la démocratie, on a balancé des bombes sur tout un pays, que l’on a ensuite abandonné alors qu’il était en proie à une guerre civile. Il ne faut pas s’étonner que certains aient appelé à la vengeance au nom de l’islam. Mais tout comme l’Occident sait que ce qu’il a fait n’a rien de démocratique, ceux qui égorgent savent pertinemment que ce qu’ils font n’a rien d’islamique.
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Wed, 10 Jun 2015 09:24:00 +0200
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