Le samedi 22 février 1992, le pape Jean-Paul II se rendit à Gorée (Sénégal) et, à cette occasion, évoqua la mise en esclavage des Africains, évoquant « un honteux commerce, auquel ont pris part des personnes baptisées mais qui n’ont pas vécu leur foi » et déclarant:
« Il convient que soit confessé en toute vérité et humilité ce péché de l’homme contre l’homme, ce péché de l’homme contre Dieu ».
Les propos tenus à cette occasion ont parfois été interprétés comme une demande de pardon de l’église aux Africains et aux descendants d’esclaves pour sa collaboration à la mise en esclavage des Africains.
Tel n’est absolument pas le cas.
Jean-Paul II s’est contenté de condamner l’esclavage en général et la mise en esclavage des Africains en particulier. Mais il n’a jamais évoqué la responsabilité de l’église ni des papes. Il n’a évoqué que la responsabilité des chrétiens directement impliqués dans les opérations de traite en Afrique, sans même évoquer celle des esclavagistes du Nouveau Monde (parmi lesquels de nombreux religieux propriétaires d’esclaves).
Même si le pape reconnaissait un « péché contre les hommes », sa demande de pardon, formulée au nom des chrétiens coupables – et non pas au nom de l’église- était adressée au ciel et non pas aux victimes :
« De ce sanctuaire africain de la douleur noire, nous implorons le pardon du ciel ».
Loin de reconnaître la culpabilité de l’Église, Jean-Paul II cite au contraire une lettre privée du pape Pie II datée de 1462 où l’esclavage est qualifié de « crime », laissant par là entendre que les papes condamnaient l’esclavage des Africains, ce qui est une contrevérité.
Jean-Paul II évoque par ailleurs de manière explicite la présence de religieux catholiques sur les caravelles portugaises dès le XVe siècle, sans préciser qu’ils étaient là pour bénir la mise en esclavage des Africains et que les expéditions étaient financées par l’ordre du Christ, avec l’entière approbation de Rome.
La reconnaissance, par le Vatican, de la participation de l’église et de nombreux papes à ce crime reste à venir.
Quant à la condamnation de la colonisation de l’Afrique, menée depuis le XVe siècle, avec la participation active des missionnaires catholiques, elle n’a jamais été évoquée.
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