« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
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La charte des détournements

Ce n’est pas pour demain la veille. Le gouvernement qui sortira la Côte d’ivoire des pratiques mafieuses de la mal gouvernance est-il dans le rétroviseur de notre histoire ou est-il à venir ? Dans tous les cas celui-ci, malgré tous les séminaires gouvernementaux sur l’éthique et la gestion des biens publics, semble être le plus dangereux. A l’allure où vont les choses, au bout d’un mandat de cinq ans, les membres de l’actuel gouvernement n’auront plus besoin de nous gouverner. Ils n’auront plus besoin de nous servir comme ministre dans un gouvernement, le poste de ministre et président de la république seront devenu des postes de subalternes. Ils auront déjà acheté tout le pays. Il ne restera plus aux ivoiriens de se lever tous les matins pour aller travailler pour ceux qui auront eu suffisamment le temps de mettre tout le pays dans leur poche. Bictogo, ce nom récurent déjà dans les affaires sulfureuses du trafic du café cacao dans la zone CNO vers le Burkina Faso refait encore surface dans ce qui est en passe d’être l’un des plus gros scandales financiers du régime Ouattara. Après Celpaid, voilà l’affaire Satarem Greensol. Voilà le schéma. Dans le mois d’octobre 2011 dernier la bouillante Anne Ouloto a organisé un séminaire international à la salle de conférence du ministère des affaires étrangères pour ameuter tous les operateurs économiques du secteur des ordures. A l’occasion on avait profité pour faire croire que les opérateurs économiques du monde se bousculent aux portes d’Abidjan. Après cette rencontre dont l’objectif était de faire croire à la transparence des marchés publics, Anne Ouloto s’est retrouvé, entre deux chaises du conseil des ministres, avec Adama Bictogo, le même homme d’affaire sulfureux qui a transformé le Burkina Faso en pays exportateur de café cacao et qui a obtenu, dans des conditions brumeuses, le marché des passeports biométriques ivoiriens, pour créer une structure fictive à qui elle attribuera le traitement des ordures en Côte d’Ivoire. Rondement mené les deux membres du gouvernement de Dramane Ouattara sont sur le point de détourner, malgré la charte de l’éthique, tout le budget alloué au ministère de la salubrité urbaine.

Joseph Marat

Fri, 10 Feb 2012 10:19:00 +0100

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La Dépêche d'Abidjan

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