« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

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L’APPEL DES IVOIRIENS DE PARME : “LIBEREZ NOTRE PRESIDENT !”

Les citoyens ivoiriens résidant à Parme, en Italie, ont invité leur concitoyen Alain Toussaint, conseiller de l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo – actuellement prisonnier des rebelles – afin de raconter la crise ivoirienne et demander la libération de leur leader. Au menu : audiences avec le Maire de Parme et des responsables politiques, une conférence de presse, une conférence-débat et un meeting.
Alain Toussaint a choisi de s’adresser à toute l’Italie à travers les médias de Parme en ces termes : "Aidez-nous à libérer notre Président : c’est un prisonnier qui n’a commis aucun crime". Alain Toussaint, ivoirien, est conseiller de l’ex chef de l’Etat Laurent Gbagbo, destitué le 11 avril dernier par une coalition militaire composée de la France et des Nations unies qui – selon ses supporters – auraient organisé un coup d’Etat avec l’appui des rebelles dirigés par l’opposant Alassane Ouattara, actuellement à la tête de l’Etat ivoirien.
Suite à l’appel lancé après le coup d’Etat, la communauté ivoirienne de la ville et province de Parme a invité leur concitoyen pour une conférence de presse qui s’est tenue auprès du Circolo Pd-oltrtorrente (au siège du Partito Democratico), où Alain Toussaint a illustré la situation que vit la Côte d’Ivoire, et s’est adressé aux autorités italiennes demandant la libération de Gbagbo.
Selon Alain Toussaint, notre pays aussi serait "en partie responsable" de ce qui est entrain de se dérouler dans cet Etat d’Afrique. Responsabilité de l’Italie qui -comme membre de l’Union européenne – aurait avant tout soutenu le coup d’Etat qui a mis au pouvoir le rival historique de Gbagbo, Alassane Ouattara, en plus d’avoir appliqué les décrets de l’UE qui ont autorisé l’embargo sur les médicaments et autres dures sanctions économiques – comme la fermeture pendant des mois des banques nationales – qui ont mis à genoux la société ivoirienne.
"Rien ne justifie la capture de Laurent Gbagbo, de son épouse Simone et de leur fils Michel, affirme Toussaint Alain, parce que notre pays, en ce moment, est un Etat sans droit, où un contentieux électoral entre deux leaders n’a pas encore été résolu, même si l’un, Ouattara, prétend avoir remporté les élections de façon régulière".
Toussaint est arrivé à Parme après avoir été au Canada et aux Etats unis, présentant le même appel aux sénateurs et membres du Congrès américain. Depuis des mois, il est en tournée à travers le monde afin de sensibiliser les pays occidentaux sur ce qui est entrain de se dérouler en Côte d’Ivoire après le coup d’Etat. "Les images que les télévisions et journaux occidentaux ne transmettent pas, dit-il, sont celles d’un pays où est en cours d’exécution une
épuration politique et ethnique pratiquée par les mercenaires recrutés par Ouattara. Des mercenaires qui pillent, violent, volent, tuent et rasent les villages du pays".
Un nombre de morts – parmi les civils et supporters politiques de l’ex-président Gbagbo – qui aurait déjà dépassé plusieurs dizaines de milliers. "Nous ne pouvons pas faire un bilan définitif, continue Toussaint, mais continuons à recevoir de la part des habitants du pays des messages qui parlent de destruction et de morts ". Parmi les nombreux cas signalés, celui de Didier Drgoba, le footballeur ivoirien de Chelsea : son village a été brulé.

UN VIBRANT J’ACCUSE

Toussaint désigne la France, le pays où il vit actuellement, comme le majeur responsable de la crise ivoirienne. "C’est le vrai moteur de la guerre en Côte d’Ivoire, soutient-il, une guerre qu’elle a provoqué exclusivement motivée par des intérêts d’ordre économique". L’objectif de la France serait d’avoir le monopole sur les ressources de la Côte d’Ivoire, qui ces dernières années, était entrain de se tourner vers d’autres puissances comme la Chine, la Russie, le Brésil et l’Afrique du Sud.
Mots très durs aussi contre l’ONU, "co-responsable de tous les crimes en Côte d’Ivoire", et contre son Conseil de sécurité qui "s’est laissé manipulé par les puissances occidentales afin d’organiser le coup d’Etat". C’est aussi à cause de cela que les jeunes Ivoiriens de Parme considéreront toujours Alassane Ouattara comme une "marionnette" qui "répondra toujours oui à la France sans jamais s’opposer".
Toujours à Paris, le samedi 2 juillet, les supporters de Laurent Gbagbo organiseront une manifestation internationale afin de demander directement au président français Nicolas Sarkozy de libérer leur leader, qui serait en réalité "prisonnier de la France sur le sol ivoirien". Parce qu’en Côte d’Ivoire, selon les mots du conseiller pour l’Europe, tout en ce moment appartient à la puissance européenne, "même la pluie qui tombe".

di ALESSANDRO TRENTADUE

Source : La Republicca di Parma (Samedi 18 juin 2011)
Retrouvez cet article dans son contexte :
http://parma.repubblica.it/cronaca/2011/06/17/news/liberate_il_nostro_pr esidente_la_costa_davorio_si_rivolge_allitalia-17850193/

Mon, 20 Jun 2011 19:52:00 +0200

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La Dépêche d'Abidjan

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