L’Autre Côte d’Ivoire : un documentaire sur la guerre postélectorale en Côte d’Ivoire

Un documentaire sur la guerre postélectorale en Côte d’Ivoire révèle un vaste mouvement de solidarité depuis Internet

Le samedi 30 mars 2013 s’est déroulé à Abidjan, l’avant-première du documentaire intitulé L’Autre Côte d’Ivoire du réalisateur ivoirien Honoré Essoh.

Le thème central de ce film d’une durée de 36 minutes est le vent de solidarité qui a soufflé depuis Internet lors de la guerre postélectorale en Côte d’Ivoire entre fin 2010 et début 2011.

« C’est le tout premier film ivoirien qui traite de cette période difficile de l’histoire de notre pays et nous sommes heureux d’avoir pu mener ce projet à son terme. Cela malgré les difficultés techniques et financières que nous avons rencontrées, » a dit Ciéciéman N’Guetta, le producteur exécutif du film.

A travers des interviews et des illustrations d’Internet, le documentaire revient sur les actions menées depuis les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter par des internautes du pays pour venir en aide à leurs concitoyens dans le besoin.

Alors que les hôpitaux, les pharmacies, les marchés, les banques et autres étaient fermés et l’insécurité à son comble, grâce à ces bénévoles, des femmes enceintes ont pu accoucher, des personnes malades ont obtenu leurs médicaments, des enfants ont pu être nourris…

« Ils ont donné de leur temps, de leur savoir, du peu d’argent ou de nourriture qu’ils avaient et ont parfois pris des risques, sans chercher à connaître le parti politique ou l’ethnie des personnes qu’ils aidaient, » a souligné le réalisateur Honoré Essoh.

Quelques acteurs majeurs de ce mouvement de solidarité étaient présents lors de la première projection publique du documentaire L’Autre Côte d’Ivoire. L’un d’entre eux, le cyber-militant et fondateur de start-up, Cyriac Gbogou a marqué l’importance de voir ces actions archivées dans ce film. La Côte d’Ivoire et le monde sauront ainsi « qu’il n’y a pas que des brouteurs (cyber-escrocs) en Côte d’Ivoire ou que des politiciens véreux mais il y a aussi des jeunes qui innovent, qui se mettent au service de la communauté bénévolement, » a-t-il ajouté.

Dans son allocution, le réalisateur Honoré Essoh a remercié toutes les personnes qui ont contribué à la production du film et a dit être disposé à projeter le film dans toutes les villes et les villages de la Côte d’Ivoire.

« C’est une facette de cette guerre qui est passée sous silence ! De nombreux ivoiriens ignorent cette magnifique expérience humaine et il est important qu’elle soit connue de tous. Voir ce que ces internautes ont accompli, nous donnera certainement à réfléchir sur nos actes et nos paroles. »

L’Autre Côte d’Ivoire est le troisième court-métrage du réalisateur après Port du Bonheur en 2008 et Perdu en 2012.