« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
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Lettre à Ban KI-MOON Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies (ONU)

Monsieur Toussaint ALAIN Ex-conseiller du Président L. Gbagbo Paris (France) E-mail : toussaint.alain@aol.com Tél. : 00 33 6 42 83 02 89

À Monsieur Ban KI-MOON
Secrétaire Général de l’Organisation
des Nations Unies (ONU)
Siège des Nations Unies
10017 New York
USA
Fax : 00 1 212 963 4879

Paris, le 21 août 2012

Concerne : la situation en Côte d’Ivoire

Monsieur le Secrétaire Général,

Permettez-moi de vous adresser cette lettre afin d’attirer votre attention sur la situation qui prévaut en ce moment sur le territoire de la République de Côte d’Ivoire. Le signataire de la présente lettre que je suis n’est pas seul, des millions d’Ivoiriennes et d’Ivoiriens se reconnaissent dans ma démarche.
Alors que l’Organisation des Nations Unies (ONU), votre Institution, se félicite d’avoir contribué à instaurer la « démocratie » en Côte d’Ivoire, un Etat de non-droit s’est installé en quelques mois dans le pays, où les nouvelles autorités ont érigé l’arbitraire et le totalitarisme en mode de gouvernance.
Mon pays vit sous un régime de répression : les droits de l’Homme sont violés, les réfugiés attaqués dans leurs camps, les enlèvements et disparitions de jeunes gens taxés de soutenir l’ancien Gouvernement sont légions, les opposants traqués et éliminés, les droits sociaux et économiques bafoués (confiscations abusives et systématiques des biens personnels), etc.
Une centaine de prisonniers politiques et des milliers de civils restent toujours incarcérés sans jugement et inhumainement traités dans les prisons antichambres de la mort, où ils subissent des tortures et des sévices en tous genres. Des dizaines de soldats (ex-FDS, loyalistes à l’ancien pouvoir) sont arbitrairement arrêtés ou subissent des exécutions extrajudiciaires.
Les expressions démocratiques sont entravées avec les interdictions de manifester et les raids contre les sièges des partis politiques et des journaux
d’opposition, régulièrement contraints par des décisions administratives de
suspendre leurs parutions.

Monsieur le Secrétaire Général,
Depuis le 11 avril 2011, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) de Monsieur Alassane Ouattara, et les milices paramilitaires qui le soutiennent, font régner la terreur dans tout le pays.
Je voudrais dénoncer :
– l’attitude du Gouvernement qui a plongé la population ivoirienne dans une insécurité et une misère inimaginables ;
– les arrestations arbitraires, enlèvements, disparitions, incarcérations et assassinats de celles et ceux qui prônent une vraie démocratie et exigent le respect des libertés fondamentales ;
– les confiscations abusives et systématiques des biens personnels, l’interdiction de toute réunion publique, les représailles à l’encontre de toutes les personnes qui oseraient exprimer leur mécontentement ou leur opposition envers le régime qui dirige actuellement la Côte d’Ivoire avec l’appui de certaines puissances occidentales.
Le peuple ivoirien n’a que trop souffert dans le silence indifférent de la communauté internationale, en particulier de l’ONU et des médias. Par la présente interpellation, je demande à votre Institution d’intervenir auprès du Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire afin :
1 – que les principes de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme soient respectés et appliqués sans restriction sur l’ensemble du territoire ivoirien ;
2 – de faire cesser immédiatement les exactions et arrestations arbitraires commises à l’encontre des civils innocents, des dirigeants et sympathisants de l’opposition ;
3 – de créer une commission d’enquête internationale impartiale, en liaison avec les organisations de défense des droits de l’homme, afin de mener des investigations sérieuses sur les violations des droits de l’homme depuis le 11 avril 2011, notamment l’existence de camps de la mort et autres centres de torture des FRCI, et de mettre un terme à l’impunité de leurs responsables et commanditaires ;
4 – de libérer sans conditions les prisonniers politiques et les jeunes gens incarcérés sans jugement et inhumainement traités ;
5 – de faciliter, sous l’égide de la Présidence de la Commission de l’Union Africaine (UA), l’ouverture dans les plus brefs délais d’un vrai dialogue politique avec tous les représentants de l’opposition, soucieux d’instaurer dans leur pays un Etat de droit et un climat de paix durable ;

Monsieur le Secrétaire Général,
Seule votre implication personnelle et non partisane peut aider à établir la confiance entre les autorités ivoiriennes et l’opposition. Une action forte de votre part peut être salutaire pour l’avenir de la Côte d’Ivoire.
Dans l’espoir que vous accorderez une attention particulière au présent appel,
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Secrétaire Général, l’expression de ma très haute considération.

Toussaint Alain
Ex-conseiller du Président L. Gbagbo

Ampliation pour information :
– A la Présidence du Conseil de sécurité de l’ONU – Aux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU – A la Présidence de la Commission de l’Union Africaine (UA) – Au représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU en Côte
d’Ivoire – Aux médias

Tue, 21 Aug 2012 22:18:00 +0200

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La Dépêche d'Abidjan

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