« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
Categories: Politique

Politique nationale et internationale – Malgré tout, situation toujours fragile en Côte d’Ivoire

Situation sociopolitique en Côte d’Ivoire

Soir Info annonce à la Une que « 501 pro-Gbagbo » croupissent en prison. Ce chiffre a été donné par Koné Boubacar, membre de la direction du Front Populaire Ivoirien (FPI), au cours d’une conférence de presse, le samedi 16 mars dernier. Leur défense coûte au parti la somme de 900 millions comme honoraires pour les avocats, a fait savoir un autre responsable du FPI. En effet, Kouakou Kra a indiqué que « il y a un collectif d’avocats qui travaille et qui est chèrement payé : à plus de 900 millions F.cfa ». Dans ces conditions, « que reste-il du dialogue Gouvernement-FPI ? », se demande Fraternité Matin, au regard de la persistance des divergences de vue. En dehors de la détention des prisonniers pro-Gbagbo, le maintien de la date des élections au 21 avril, unilatéralement décidée par le gouvernement et contestée par le FPI est, en croire le quotidien, « le vrai point d’achoppement » des discussions. Or, selon le leader de la jeunesse du FPI, Koua Justin qui s’est insurgé contre le maintien des élections, « cette décision est cavalière et traduit le mépris du gouvernement RHDP pour les partis politiques et l’ensemble des populations ivoiriennes », rapporte Le Temps. C’est dans cette atmosphère que les chrétiens et musulmans ont donné, le samedi dernier, le coup d’envoi des prières interconfessionnelles pour le retour de la paix. Ils ont projeté un jeûne national de 90 jours, afin de nettoyer la Côte d’Ivoire du sang versé. « Beaucoup de sang a coulé sur le sol ivoirien. Sang d’innocents, sang de personnes plus ou moins neutre, sang d’Ivoiriens, sang d’étrangers, sang d’activistes, sang de personnes neutres. Dieu n’est-il pas en colère pour le sang versé ? », s’est interrogé le Bishop Benjamin Boni, lit-on dans L’Expression.

Situation sécuritaire

« Après la fusillade de deux personnalités, le commando invisible attaque les bureaux de Soro Guillaume », tel est le titre à la Une de Notre Voie. Il informe que dans la nuit du vendredi au samedi, des individus ont cambriolé la bibliothèque de l’Assemblée Nationale et sont repartis avec huit ordinateurs, sans être inquiétés par les éléments de la Garde républicaine. Ce qui fait poser sur ces soldats les soupçons de la Police. La force française, la Licorne, quant à elle, teste son plan de défense et d’évacuation, apprend L’inter. Mais que cachent ces manœuvres militaires ? demande t-il. « Il s’agit simplement de s’entraîner pour qu’on soit préparé à accomplir les missions qui sont dévolues à la Force Licorne, à savoir soutenir la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire , et soutenir la réforme de l’armée, avec les FRCI. Mais aussi à évacuer nos ressortissants en cas d’aggravation de la situation. Nous ne sommes pas du tout inquiets quant à la situation en Côte d’Ivoire, mais nous nous préparons tout simplement », a répondu un officier de la Licorne.

Diplomatie

Annoncé pour aujourd’hui, c’est finalement demain mardi que le Roi du Maroc, Mohamed VI, sera en Côte d’Ivoire. Mais au moment où son homologue du Liban quittait la Côte d’ivoire, le samedi 16 mars dernier, c’est Jean François Copé, président de l’Union pour le Mouvement Populaire (UMP) de France qui était sur les bords de la lagune Ebrié. Il a eu une séance de travail avec les responsables du Rassemblement des Républicains (RDR). Selon Le Patriote, Copé a fait les éloges du chef de l’État ivoirien. « Je voudrais lui dire combien je suis admiratif du travail qu’il fait à la tête de la Côte d’Ivoire. De nombreux enjeux sont devant les Ivoiriens, mais Alassane Ouattara incarne cette espérance avec toute l’équipe qui l’entoure ». A en croire Nord-Sud Quotidien, le président de l’UMP a dit de Ouattara : « Vous les Ivoiriens, vous avez la chance de l’avoir comme président », après avoir loué « son courage et sa sagesse ». En dehors du RDR, il a aussi travaillé avec le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) à qui il a trouvé des mérites. « Le PDCI est co-auteur des grandes réformes en cours dans le pays. Je serai à votre entière disposition pour vous accompagner ». Il a confié que « nous partageons les mêmes valeurs avec le PDCI. Cette rencontre est très importante pour nous. Je suis heureux qu’on puisse réfléchir à formaliser notre coopération ». Pourtant, au regard de la situation sécuritaire et sociopolitique délétère présentée par Amnesty International dans son dernier rapport, le parti de Mélenchon « exige que soit reconsidérée l’aide au développement de ce pays en la mettant sous conditions de critères tangibles de cessation des violences faites au peuple ivoirien, de démocratisation de la vie politique et de la réconciliation nationale ». C’est ce qui a fait écrire Le Quotidien d’Abidjan, à la Une : « Mélenchon demander de couper l’aide à Ouattara ».

Par César DJEDJE MEL
In linfodrome.com

Mon, 18 Mar 2013 11:31:00 +0100

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La Dépêche d'Abidjan

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