« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
Categories: Politique

Rébellion armée de septembre 2002 Le faux prétexte de Soro

Guillaume Soro Kigbafori poursuit son opération de justification veule de sa rébellion armée de septembre 2002. Dimanche dernier, sur la radio française Rfi, il a soutenu que s’il a attaqué son pays à l’arme lourde, c’est parce qu’en Côte d’Ivoire, il y avait « des dérives ivoiritaires et que l’ethnicisme « était « érigé en règle de gestion du pouvoir d’Etat.» Evidemment, il y aura toujours de quoi justifier l’injustifiable. A profiter de certains malheureux évènements pour assouvir ses bas desseins. C’est le cas de Guillaume Soro, l’ex-chef de guerre, qui fort du soutien de bras jusque-là obscurs, a frappé son pays pour la cause, on peut le dire maintenant, d’un homme : Alassane Ouattara. Puisqu’au cours de cette interview à Rfi, il n’a pas manqué de souligner son appartenance au Rdr, le parti d’Alassane Ouattara. Pour revenir aux allégations de Guillaume Soro, il est bon de rafraîchir les mémoires avec certains faits. L’ivoirité a précédé l’avènement de Laurent GBagbo au pouvoir. Elle a été initiée depuis 1994 par Henri Konan Bédié, alors président de la Côte d’Ivoire et paradoxalement aujourd’hui allié politique de Guillaume Soro. Deuxième fait, pour mettre fin aux dérives de l’ivoirité, le président Gbagbo a initié le forum de la réconciliation nationale où toutes les parties (Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié, Robert Guéi) ont parlé à la nation et ont dit leur part de vérité. Troisième fait, sur les questions d’immigration, le président Laurent Gbagbo a créé l’Office national d’identification (Oni) qui a pour mission de doter la Côte d’Ivoire d’un état-civil fiable. Où les citoyens ivoiriens (Nord, Sud, Centre, Ouest et Est) sont reconnus dans leurs droits et où les citoyens étrangers sont également respectés. C’est d’ailleurs dans ce contexte que Simone Gbagbo, en 2001, lors d’un comité central de son parti, le Fpi, a fait la proposition de trouver une solution définitive pour l’intégration des enfants d’immigrés nés en Côte d’Ivoire. En effet, l’idée de Simone Gbagbo était qu’il fallait trouver une solution aux nombreux cas des enfants d’immigrés nés en Côte d’Ivoire. Qui sont des opérateurs économiques ; qui participent donc au dynamisme de l’économie ivoirienne. Et qui ne connaissent leur pays d’origine que sur une carte. Car n’ayant jamais mis les pieds dans ces pays. Mais qui ne sont pas reconnus officiellement comme des Ivoiriens et sont contraints pour beaucoup d’entre eux à frauder sur la nationalité pour acquérir des papiers ivoiriens. Ils trouvent, en général, quand ils n’ignorent pas la procédure de demande de naturalisation édictée dans le code de nationalité, que la procédure (10 ans) pour être Ivoirien est trop longue. Pour ceux-là, l’Oni avait proposé une procédure de naturalisation rapide et spéciale d’une durée de 2 ans au lieu de 10 ans. Dans le même temps, les responsables de l’Oni, dans leur tournée des partis politiques et autres acteurs de la société ivoirienne, avaient été reçus par Alassane Ouattara et son parti pour se faire expliquer la méthodologie de l’identification de la population ivoirienne. A l’époque, Ouattara et son parti s’étaient félicités de cette méthodologie de l’Oni. C’est dire que la question sur ce qui est appelé l’ivoirité était en train de trouver solution. Quatrième fait, le gouvernement d’ouverture (Pdci version Bédié, le Rdr d’Alassane Ouattara, absent des précédents gouvernements Gbagbo…) du 5 août 2002 qui consacrait, avaiton cru, l’union sacrée des fils de Côte d’Ivoire au chevet de la mère patrie. Cinquième fait, c’est dans ce contexte où les problèmes posés étaient en train d’être résolus dans un cadre de concertation nationale que Guillaume Soro est arrivé avec ses armes et sa rébellion qui ont semé le désordre et le désarroi partout. Voici donc les faits et les actes qui avaient été posés par le président Gbagbo et qui contredisent Guillaume Soro. C’est dire que la tentative de coup d’Etat, puis la rébellion de Guillaume Soro avaient d’autre but que l’instauration de la démocratie. Puisqu’elle était déjà en construction sous Gbagbo.

Coulibaly Zié Oumar inNotre Voie

Wed, 11 Jul 2012 22:14:00 +0200

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La Dépêche d'Abidjan

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