« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
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Réconquête du pouvoir / Mathieu Kadjo, Président de Etoile PDCI Europe UK : ‘’La date des élections est un problème pour le PDCI’’

Pouvez-vous présenter votre mouvement?

Etoile PDCI Europe UK est un mouvement de soutien au PDCI-RDA, basé à Londres au Royaume Unie. C’est un mouvement qui continue de s’étendre sur le plan international. Et c’est d’ailleurs pour cela que je me présente comme étant le président international désormais. Mes collaborateurs et moi essayons à notre manière de converger notre énergie de façon à regrouper les compatriotes au niveau du Royaume-Uni et de toute l’Europe, dans le but de faire briller les couleurs du PDCI-RDA. La tâche étant énorme, il y a toujours de quoi à faire. C’est pourquoi nous sommes constamment sur le terrain pour inciter nos compatriotes à s’intéresser à la politique. C’est vrai que les Ivoiriens de la Diaspora n’ont pas trop besoin de la politique pour vivre, mais je pense qu’ils ont besoin d’être sensibles à ce qui se passe en Côte d’Ivoire. Parce que je suppose qu’ils ont des parents ici et donc tout ce qui se passe en Côte d’Ivoire doit les intéresser.

Pourquoi la dénomination Etoile PDCI?

Nous savons tous l’importance d’une étoile. L’étoile est un élément qui brille et qui, de loin, peut être perçue. Basés au Royaume-Uni, nous avons envie de nous faire entendre de partout. Nous ressemblons donc à une étoile perchée dans le firmament et qui doit être vue de tout le monde.

Quel est le plus que vous apportez pour le rayonnement du PDCI?

Nous avons créé un site Internet qui permet de répercuter les discours du président Henri Konan Bédié. On retransmet tous les discours des grands hommes du PDCI pour permettre à nos compatriotes en Europe d’être mieux informés sur la politique du parti. En plus, il y a le corps à corps que nous faisons auprès des gens pour leur parler du PDCI et de l’actualité ivoirienne. Il y a aussi le fait qu’au Royaume-Uni, nous nous connaissons tous, en ce sens que nous ne sommes pas nombreux. J’essaie de puiser dans le rang de l’adversaire en allant vers les autres et en leur faisant savoir qu’il n’est plus question de voter pour quelqu’un, parce qu’il est de sa région. Je veux que les Ivoiriens se départissent des clivages ethniques et religieux. C’est pourquoi, je leur demande de faire une étude sérieuse de ce qui était avant et de ce qui se passe maintenant en Côte d’Ivoire pour essayer de bâtir le futur.

Quelles sont vos relations avec la section PDCI-Europe ?

Comme je le disais, notre mouvement est l’un des pionniers de la section. Nous avons de très bonnes relations. C’est un terrain très immense. Il y a du travail à faire partout. La section fait son travail et nous essayons, à notre niveau, d’apporter un plus. Rassurez-vous, on ne se marche pas sur les pieds car nous avons les mêmes objectifs. Et nous pensons que le corps à corps est important. C’est en cela que nous allons vers les concitoyens pour leur demander de s’intéresser à la politique en Côte d’Ivoire parce que c’est aussi leur affaire. Il n’y a pas de contradiction entre la section PDCI-Europe et nous. D’ailleurs, il y a quelque temps, j’étais le premier vice-délégué de la section du Royaume-Uni. J’ai voulu simplement créer un mouvement pour pouvoir mieux faire encore pour le PDCI.

Comment avez-vous vécu les remous qui ont secoué récemment la grande famille du PDCI-RDA, surtout les velléités de candidature de Charles Konan Banny ?

Nous n’avons été influencés d’aucune façon. Nous avons carrément mis cet aspect sous le compte de la rumeur. Pour la simple raison que Banny lui-même ne s’est jamais prononcé sur sa candidature. Or si on veut seulement s’en tenir aux rumeurs, je ne pense pas qu’on puisse vraiment voir l’avenir. A l’école du PDCI, c’est seulement les décisions de la direction qu’on respecte. Donc pour l’instant, qu’on le veuille ou pas, Bédié est l’élu de notre parti. Il a été élu, si vous vous rappelez, à plus de 80% des voix. Jusqu’à ce qu’on se retrouve encore pour élire un autre président, Bédié demeure notre unique candidat.

Que répondez-vous alors à ceux qui disent qu’il est dépassé par l’âge et qu’il faille qu’il donne la place à plus jeune que lui ?

Je suis désolé qu’on puisse parler d’âge dans cette affaire. Et c’est ce message que le président Gbagbo aurait véhiculé avant son arrivée au pouvoir. Il est venu jeune par rapport à Bédié certes, mais faisons le bilan de la jeunesse. Je pense qu’il n’y a pas de comparaison à faire. La différence est claire.

Quelle est cette différence?

La différence, c’est que Bédié a de l’expérience. La différence, c’est aussi la misère que nous vivons tous ici. L’Ivoirien ne vit plus bien comme par le passé. Depuis mon arrivée, il y a quelques jours, j’ai parcouru presque toute la Côte d’Ivoire et je vous assure que le peuple a faim d’une chose, c’est le changement. Il y a beaucoup de choses qui nous manquent et il faut que les élections se fassent le plus tôt possible pour qu’on retrouve une Côte d’Ivoire lumineuse. Vous savez, dans le temps, la Côte d’Ivoire était le miroir de l’Europe, de la France ; mais aujourd’hui, la Côte d’Ivoire a une seule référence, c’est Drogba. La Côte d’Ivoire doit avoir une identité, et cette identité, il faut qu’on la retrouve. Et on va la retrouver avec les élections.

La date de l’élection présidentielle vient d’être fixée au 31 octobre prochain. Croyez-vous à cette date ?

J’ai une grande inquiétude. Quand j’ai écouté le discours du président Laurent Gbagbo à la veille de la fête de l’indépendance du 7 août passé, il n’a malheureusement pas prononcé cette date. J’ai vraiment envie de croire, mais je n’ai pas trop confiance. Parce que nous savons que dans le passé, il y a eu de telles promesses qui n’ont jamais été réalisées. J’ose espérer que ça se réalise parce que le PDCI n’attend que les élections pour pouvoir revenir au pouvoir. Revenir au pouvoir n’est pas un problème pour nous, c’est la date des élections qui est un problème.

Croyez-vous réellement que le PDCI a des chances de revenir au pouvoir ?

Je l’ai dit tout à l’heure. Revenir au pouvoir n’est pas un problème pour le PDCI-RDA, c’est plutôt tenir la date des élections qui est un problème. Nous sommes confiants que le peuple entier réclame le PDCI-RDA pour retrouver sa valeur et sa dignité. Il faut qu’on nous donne la chance d’aller aux urnes. C’est tout.

Sous quels thèmes allez-vous battre campagne pour faire reélire le PDCI ?

En deux mots, je parlerai de la misère de l’homme ivoirien. Aujourd’hui la Côte d’Ivoire est vue différemment à l’extérieur. Il faut restaurer cette Côte d’Ivoire là. Au temps du parti unique, on disait tout du PDCI-RDA, mais désormais, on a eu un autre parti qui a gouverné. Nous avons les arguments pour expliquer au peuple ivoirien pourquoi le PDCI doit revenir au pouvoir pour reconstruire la Côte d’Ivoire délabrée.

Pour finir, que voulez-vous que l’on retienne de votre mouvement ?

Je veux que les gens sachent qu’au Royaume-Uni, est né un mouvement de soutien au PDCI-RDA. Un mouvement qui soutient fortement le président Henri Konan Bédié parce que c’est lui qu’on aurait souhaité voir aux commandes de l’Etat. Le PDCI doit revenir au pouvoir pour pouvoir reconstruire la Côte d’Ivoire. Et nous, au Royaume-Uni, faisons en sorte que les concitoyens comprennent qu’il faut aller aux urnes, non pas pour voter son parent de région, mais pour voter la personne la mieux indiquée pour la Côte d’Ivoire. Et cette personne, c’est le président Henri Konan Bédié. Etoile PDCI-Europe UK sera aussi en Côte d’Ivoire pour faire le combat et je pense que, de cette façon, le peuple ivoirien comprendra les tares que la Côte d’Ivoire vit en ce moment avec le pouvoir en place et la nécessité que le PDCI revienne au pouvoir

Avec le partenariat de l’Intelligent d’Abidjan / Réalisé par David Yala, S. Débailly et Touré Abdoulaye

Sat, 14 Aug 2010 03:17:00 +0200

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La Dépêche d'Abidjan

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