« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
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Vers la disparition de la CPI ?

La CPI, ou plus exactement la Cour Pénale pour les Indigènes, voit sa première défection poindre à l’horizon. Le premier pays à vouloir en sortir est le Kenya. Selon l’AFP, les députés kényans ont adopté une motion demandant au gouvernement de prendre des mesures urgentes pour que le Kenya se retire de la CPI. Deux personnalités kenyanes devaient y être jugées en septembre et novembre, pour crimes contre l’humanité, comme d’habitude.

Cette motion, si elle est validée par l’exécutif verra le Kenya se retirer du Statut de Rome, fondateur de la CPI, et devenir ainsi le premier pays à sortir de ce traité conçu spécialement pour les africains.

Ce ‘’tribunal’’, tout le monde a bien fini par le constater, avait un double rôle. D’une part il permettait de punir les africains récalcitrants tout en montrant aux autres ce qui les attendait en cas de désobéissance et, d’autre part, donner au monde l’impression qu’il y a une justice internationale protégeant les peuples. Malheureusement cette pseudo-justice internationale n’était qu’un moyen pour la mafia des puissants pour gérer l’Afrique à sa convenance.

Personne ne peut imaginer un dirigeant américain, français, britannique, allemand, espagnol ou occidental de manière générale, devant ce tribunal pour crime contre l’humanité. Et pour cause, c’est eux qui définissent quand il y a ou pas crime contre l’humanité.

Il y a de plus en plus de voix qui s’élèvent en Afrique pour dénoncer la Cour Pénale pour les Indigènes. Les africains, comme beaucoup d’autres, ont cru à la justice internationale. Ils y ont vu un moyen de se débarrasser de leurs ‘’dictateurs’’. Mais avec le temps, ils se sont aussi rendu compte que ces ‘’dictateurs’’ ont souvent été mis en place et encouragés dans leur dictature par ceux-là même qui veulent juger certains dirigeants qui eux, paradoxalement, n’ont rien de dictateurs mais ont le tort de ne pas plaire aux puissants mafieux.

Cette première kenyane sera-t-elle suivie par d’autres pays ? Même si la critique de la CPI est importante dans les discours, la pression pour y maintenir les états africains est très forte. On comprend pourquoi. Et quand on sait que les dirigeants de ces pays ne dirigent pas grand-chose, on comprend tout de suite que ce sera difficile à l’Afrique de se dépêtrer de ce nouveau piège qui lui a été tendu. Mais l’exemple du Kenya en tentera plus d’un, ne serait-ce que pour éviter d’en être un jour la victime.

Avic

avicennesy.wordpress.com

Mon, 16 Sep 2013 11:05:00 +0200

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La Dépêche d'Abidjan

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