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Cheikh Anta DIOP
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Répression contre le trafic d’ivoire : 7 présumés trafiquants d’ivoire arrêtés et déférés dans les prisons civiles de Lomé et de Kara

Sept trafiquants spécialisés dans le trafic et la vente d’ivoire ont été arrêtés en flagrant délit de détention de défenses d’éléphants à la fois à Lomé et à Kara. Les ivoires saisies proviendraient essentiellement de certains pays voisins du Togo. Ceci dû à la porosité des frontières terrestres, avantageant du coup les criminels fauniques.

En effet, ces hommes appartiennent à un réseau international de trafic d’ivoire avec des connexions au Bénin et au Burkina Faso. A chaque personne, une tâche particulière. Chacun des sept présumés trafiquants interpellés a joué un rôle important dans l’achat et le convoyage des défenses d’éléphants à Lomé et à Kara.

Sur les sept présumés trafiquants, il y avait trois qui sont passés par les frontières du Bénin et du Togo pour se rendre à Kara avec quatre défenses d’éléphants et un qui est passé par la frontière du Burkina Faso pour se rendre à Lomé avec six défenses d’éléphants. C’est donc un groupe organisé de trafiquants d’ivoire au sein duquel, il y’a des démarcheurs qui sont chargés de faire passer les produits par les frontières.

Arrêtés pour flagrant délit de détention, de circulation et de la commercialisation illégale de produits fauniques à Lomé, les nommés BOUKARI Alassani, IDRISS Ali et TAMPALI Mamadou ont d’abord été placés en garde à vue avant d’être déférés le 20 avril 2021, à la prison civile de Lomé. Ils ont été présentés au procureur et ont reconnu les faits avant d’être déférés.

YOA Djima Didier, BADJASSAN Dissirama, YOKOSSI Denis, BADJASSAN Dimilina, ont pour ce qui les concerne, reconnu qu’ils ont fait venir les ivoires du nord du Bénin voisin et que ces quatre défenses d’éléphants appartiennent à un chasseur. Les quatre présumés trafiquants ont été d’abord conduits à la BRI et mis en garde à vue. Ils ont été auditionnés par la suite avant d’être présentés au procureur puis déférés le 26 avril 2021 à la prison civile de Kara. Les sept présumés déférés encourent une peine de prison allant d’un à cinq ans et d’une amende d’un million à 50 millions de Francs CFA.

Les présumé trafiquants de Lomé comme Kara ont été pris en pleine négociation de vente de défenses d’éléphants en provenance du Burkina Faso et du Bénin. A Lomé, ils ont dissimulées les défenses d’éléphants dans un grand sachet plastique et un pagne, puis le tout bien emballé dans un sac. Des perquisitions aux domiciles des prévenus à Casablanca et à Agoè n’ont permis d’avoir aucun autre objet ou pointe d’ivoire. Dans leurs déclarations, les présumés trafiquants ont reconnu les faits qui leurs ont été reprochés. A Kara, les présumés trafiquants ont emballé les défenses d’éléphants dans un sac à céréales qu’ils ont soigneusement mis dans un autre grand sac à dos.

Pourtant, le nouveau code pénal dans son volet environnement renforce la protection de la faune et la flore. L’article 761 de ce code dispose : « La destruction et la commercialisation, directe ou indirecte, sans droit d’espèces animales ou végétales protégées en vertu des dispositions législatives et réglementaires en vigueur et des conventions internationales auxquelles la République du Togo est partie est punie d’une peine d’un à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende d’un million à cinquante millions sans préjudice de toute autre disposition du présent code ».

Et, l’article 796 de ce même code d’ajouter : « Quiconque fait circuler, vend, importe, exporte ou fait transiter le animaux sauvages, vivants, des trophées sans autorisation est puni d’une peine d’emprisonnement d’un à six mois et d’une amende de cent mille à cinq cent mille francs CFA ou de l’une de ces deux peines »

Rappelons que le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations d’éléphants d’Afrique continuent de décroître. Deux grands facteurs sont considérés comme étant la cause de cette baisse drastique de l’effectif des éléphants : d’une part, l’accroissement du braconnage lié à la forte demande internationale de l’ivoire et d’autre part, l’exploitation abusive des ressources naturelles nécessaires aux éléphants du fait de l’agriculture industrielle et des occupations anarchiques de leur habitat. (EAGLE-Togo)


Nicolas Koffigan E. ADIGBLI
Journaliste, Maître en Communication
Directeur Aspamnews, DP "Le Nouvelliste"
tél: (228) 90862116/99282717
Facebook: Nicolas Koffigan, Skype:nicokoff

Thu, 29 Apr 2021 20:40:00 +0200

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La Dépêche d'Abidjan

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