CÔTE D’IVOIRE – PANAFRICANISME : SOUTIEN DU PPA-CI AU MALI – LA PREUVE PAR L’EXEMPLE !

 Au sein de l’opinion exprimée par des militants et sympathisants du PPA-CI, en ce qui concerne le cas de la crise au Mali, deux tendances se dessinent sur la question. Il y a d’un côté celles et ceux qui pensent que tout ce déploiement d’énergie dans notre parti, pour soutenir le peuple malien et son gouvernement de transition, n’a pas de sens, eu égard à l’absence de soutien de ce pays voisin, à la Côte d’Ivoire au moment de la crise ivoirienne. En effet, lorsque les loyalistes ivoiriens étaient aux prises avec les mêmes envahisseurs et recherchaient des soutiens extérieurs, le Mali, qu’il s’agisse de son gouvernement ou de son peuple, comme beaucoup d’autres pays s’est plutôt rangé aux côtés des déstabilisateurs de la Côte d’Ivoire. De l’autre côté, il y a celles et ceux qui soutiennent le peuple malien dans cette épreuve car ils croient fermement qu’il faut faire table rase du passé et construire l’avenir d’une Afrique meilleure, plus unie, plus solidaire qui prend désormais son destin en main. Et tant pis, s’il faut pour cela ravaler toute fierté et pardonner la trahison du Mali. Car, ils ont compris que ce qui est en jeu, ici, va bien au delà d’une affaire de rancune ou de vengeance à savourer mielleusement, en restant dans son coin, à regarder l’autre se débattre seul.
VIVIANE GNAKALÉ
Le soutien officiel du PPA-CI au Mali comporte évidemment de nombreux enjeux intéressants mais pour l’heure, je n’en survolerais que deux, ici. Pour le premier, je dirais qu’il s’agit de commencer, avec le cas du Mali, la mise en œuvre pratique de l’idéologie fondatrice du PPA-CI. Notamment, la promotion soutenue du panafricanisme destinée à construire sinon à affermir l’unité et la solidarité africaines qui permettront de gagner les combats à venir de la véritable émancipation et du développement en Afrique. La situation qui prévaut actuellement au Mali est l’opportunité pour le PPA-CI de démontrer à tous que son avènement était inéluctable, et que la crise malienne est la preuve palpable qu’un tel instrument de lutte est le meilleur rempart contre le commerce florissant de déstabilisation des pays africains. Certains ont cru pouvoir utiliser le premier instrument de lutte, le FPI, afin d’en faire un objet de perturbations et d’affrontements fratricides qui au delà de rendre la structure politique, elle-même, inopérante, aurait dû, dans leurs plus beaux rêves, étouffer à jamais l’idéologie sur laquelle elle est fondée. Or, on ne peut terroriser, ni emprisonner et encore moins tuer une idéologie. Au lieu de cela, au contraire, ils n’ont fait qu’illustrer une fois de plus la métaphore de l’idiot qui fixe du regard le doigt lorsqu’on lui montre la lune. En effet, toute cette vaine agitation dans le désir acharné d’anéantir un parti politique, mais surtout un homme. Toutes ces intrigues et ces manipulations qui visaient à vider le parti de sa substance (en capital humain et surtout en idéologie) n’ont finalement fait qu’accoucher d’une souris.
Ainsi, loin d’avoir tu à jamais l’idéologie et l’homme, les intrigants de la Françafrique et leurs complices n’ont fait que donner davantage de ressort à Laurent Gbagbo pour donner vie à une vieille idée qui lui trottait déjà dans la tête, depuis la crise ivoirienne : celle de faire évoluer son parti et son idéologie. En effet, les intrigants ne croyaient pas si bien faire en servant au président du PPA-CI cette opportunité attendue et qui tombait à pic. L’opportunité de réorienter la lutte et d’adapter son idéologie afin qu’elle réponde aux exigences et aux réalités du temps présent. Car un instrument de lutte doit pouvoir s’ajuster afin de prévenir et de parer efficacement les assauts des systèmes occidentaux au service de la déstabilisation de nos pays africains. Puisque, ces systèmes, eux aussi, évoluent et s’adaptent à leur environnement géostratégique. Le FPI (qui a précédé au PPA-CI), en son temps, a rempli sa mission «d’éveiller les consciences». Il lui fallait donc pour évoluer s’attaquer à d’autres défis, aux défis « des temps modernes ». Et tant que ces nouveaux défis à relever n’étaient pas manifestés, tant qu’un renouveau n’était pas entrepris, le parti, sous son ancienne forme semblait aller indubitablement à la rencontre de son déclin. Un parti politique est comme toute organisation, il est soumis aux exigence du temps et des changements. S’il n’évolue guère pour s’adapter, elle disparaît.
La naissance du PPA-CI, au delà d’être une simple opportunité saisie par son créateur, était inscrite dans l’agenda du temps présent. En d’autres termes, la création du PPA-CI n’est pas juste une aubaine ou une réponse spontanée à un agacement face aux petites intrigues politico-politiciennes. La création du PPA-CI devait être envisagée de longue date pour répondre à un besoin bien précis, à un moment bien déterminé. Et nous y sommes.
D’aucuns pourraient penser que de la crise ivoirienne est né le besoin ou l’élément déclencheur. Je ne le pense pas. À mon sens, de la crise ivoirienne est née la confirmation qu’il y avait en effet un besoin pressant de passer à l’action. Le PPA-CI aurait pu naître avant, de la transformation naturelle du FPI et non nécessairement renaître de ses cendres, si les intrigants de la Françafrique et leurs obligés n’avaient pas détourné le parti originel.
Le PPA-CI arrive donc à un moment opportun ; à un moment où de plus en plus de pays africains dont les dirigeants, visités par l’esprit de rupture d’avec le complexe exclavagisant de la Françafrique et un besoin pressant d’émancipation totale, vont avoir besoin de son soutien et des leçons tirées de la crise ivoirienne.Parlons-en donc, brièvement, des leçons tirées de la crise ivoirienne. Car c’est précisément ce sur quoi porte le second enjeu que j’illustrerais ici, succinctement, en rappelant mon dicton préféré : “cela n’arrive pas qu’aux autres”. Le président du PPA-CI, le visionnaire Laurent Gbagbo, avait déjà prévenu à plusieurs reprises. Quand on voit un pays frère dans la tourmente comme ce fut le cas de la Côte d’Ivoire, hier et du Mali, aujourd’hui, il faut se montrer solidaire, ne serait-ce qu’en prenant position fermement, au moins à travers une déclaration formelle et officielle. L’impact psychologique d’un tel acte courageux retentit des deux côtés de l’adversité, fortifiant un peu plus la victime et affaiblissant, certes dans une moindres mesure, l’agresseur, qui peut douter… Mais hélas, en ces temps-là, enivrés par la fièvre de revanche contre cette Côte d’Ivoire prétendument xénophobe, arrogante, narcissique et insolemment riche, de surcroît, personne n’a écouté la mise en garde du sage. Et aveuglément, tout en oubliant ou en ignorant que la France a vocation à n’avoir que des intérêts et non des amis (Charles De Gaulle), tous ont tapé, sans retenue sur l’impertinente Côte d’Ivoire pour ensuite tenter de la dépecer et ravir chacun un morceau du gâteau. Je demanderais bien au peuple malien si cela en valait la peine mais ce serait apporter de l’eau au moulin de ceux d’entre nous qui pensent ouvertement ou en silence que notre sœur malienne ne fait que récolter ce que elle et son président d’alors Amadou Toumani Touré (ATT) ont semé…
Certes, c’est bien connu, on n’échappe que très rarement à la loi du karma mais ça, c’est l’affaire de Dieu. Notre affaire à nous, c’est de pardonner pour avancer, de faire abstraction de toute rancœur et de regarder à la vision inéluctable d’une Afrique unie et solidaire dont les dirigeants qui de plus en plus s’éveillent à l’aspect pragmatique du panafricanisme vont s’épauler, s’élever ensemble et faire front comme un seul soldat contre les desseins machiavéliques du serpent agonisant. Ce serpent qui n’est pas encore mort, attention, et dont l’ultime combat, pour sa survie pourrait être de façonner une Afrique d’un nouveau genre. Une Afrique, sans les africains, dit-on.
Évidemment, nous avons le devoir de faire obstacle à un tel projet inique. Apporter notre soutien au peuple malien dans cette crise, nonobstant ce qui s’est passé douze ans en arrière, au moment de la crise ivoirienne, participe de cet impératif urgent. Il faut donc voir en la crise malienne une occasion de plus de démontrer que, oui, conformément à la vision du PPA-CI, les pays africains peuvent s’unir et ensemble prendre leur destin en main. Aussi, pour demeurer a l’avant garde de cette lutte, le PPA-CI, en plus de se mette en mission d’expliquer sa raison d’être, en interne, en parcourant tous les hameaux de la Côte d’Ivoire, doit aussi prendre son bâton de pèlerin et sillonner toutes les frontières de la sous-région et progressivement de toute l’Afrique afin d’expliquer son idéologie et sa vision et se mettre en quête d’y fédérer davantage d’adhérent(e)s. “
𝗩𝗜𝗩𝗜𝗔𝗡𝗘 𝗚𝗡𝗔𝗞𝗔𝗟𝗘́
𝗘́𝗰𝗿𝗶𝘃𝗮𝗶𝗻𝗲
Membre du PPA-CI.
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