« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
En Région

Côte d’Ivoire – Ouragahio – Les populations instruites sur les effets néfastes de l’incivisme

Le préfet de police du Gôh-Lôh-Djiboua, le commissaire divisionnaire Boa Kouassi, a animé une conférence publique sur l’incivisme en marge de la réunion mensuelle tournante des chefs des services et unités rattachés à la préfecture de  police de Gagnoa. C’était mardi 1er mars dernier, en présence de Fofana Lanciné Kader, sous-préfet de Ouragahio et de Anthony Garou, maire de ladite commune. Mais également de celle d’une population qui a massivement effectué le déplacement de la salle des fêtes Laurent Gbagbo de la mairie de Ouragahio.

         L’incivisme qui se définit comme un manque de civisme va de l’indiscipline aux crimes les plus sordides.  L’incivisme nait dès l’instant où l’on fait fi des lois pour utiliser la violence comme mode d’expression. À l’instar de l’esclavage et de la colonisation considérés comme les maîtres du sous-développement des pays du tiers monde en général, l’incivisme tient aussi une place  de choix dans la manifestation de cette pauvreté qui nous mine. Presque tous les jours, fait remarquer le conférencier, il existe des comportements inciviques de certaines personnes. Dans tous les secteurs règne l’anarchie, notamment des saccages de bus,  de véhicules particuliers et administratifs, des édifices publics.

Selon le conférencier, le faible taux d’alphabétisation et de scolarisation constitue l’une des causes essentielles de l’incivisme. A ce tableau, poursuit-il, il convient d’ajouter la consommation accrue de la drogue et de l’alcool qui débouche sur des comportements non exemplaires. Il apparait donc évident, affirme le commissaire divisionnaire, que ceux qui pratiquent l’incivisme ignorent les textes de loi de la République, sans passer sous silence la crise de confiance entre les populations et les autorités administratives et sécuritaires.

 


« Les conséquences sont multiples et néfastes avec une jeunesse plongée dans l’incivisme. L’intolérance est de plus en plus grande, la violence est devenue monnaie courante de même que la délinquance juvénile et l’apparition du grand banditisme orchestré par des enfants en conflits avec la loi qui perturbent la quiétude des populations »  a dit le préfet de police. Qui préconise l’implication des populations dans la gestion des questions de sécurité sectorielle, en associant les élus locaux, les présidents d’associations, les chefs religieux et coutumiers pour éduquer et sensibiliser autant que faire se peut nos populations sur les questions de sécurité et au-delà au civisme à travers la  police de proximité notamment par ses comités consultatifs d’éthique. Selon Boa Kouassi, toute nation qui aspire au développement doit tuer en elle tous les germes de l’incivisme et former ses concitoyens afin de faire d’eux des acteurs indéfectibles du développement. «  L’incivisme constitue un frein à l’émergence de la société. L’éradication de ce phénomène est un gage de sécurité pour tous les pays du tiers monde, comme la Côte d’Ivoire, le nôtre. Nos attentes sont nombreuses, nos exigences sont certes légitimes, mais notre pays qui est en construction a des moyens limités. Nous devons donc avoir tous de la retenue, de la tolérance, de la compréhension et faire preuve de civisme. Dans l’ordre et la discipline nous vivrons mieux » a-t-il conclu. Mais auparavant, Aka Brahima Dadié, chef de service du commissariat de Ouragahio a présenté son arrondissement et sa zone de compétence. Des services qui couvrent 11 villages en plus du chef-lieu de sous-préfecture pour un ratio d’un policier pour 700 habitants. Il a mentionné toutes les activités menées depuis son ouverture, le mercredi, 19 mai 2021 par le général de police Kouamé Yao Joseph, directeur général adjoint de la police nationale chargé de la sécurité publique.

      Il faut noter que la commune de Ouragahio, située à 302 km d’Abidjan et à 131 km de Yamoussoukro, s’étend sur 217 km2. Selon le recensement général de la population de 2014, la population est estimée à 36364 habitants qui vivent en parfaite harmonie.

Jefferson GNABRO

Correspondant Permanent à Gagnoa

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La Dépêche d'Abidjan

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