Le colorisme et les crèmes éclaircissantes, legs invisibles de la colonisation

Aux Etats-Unis, en France ou en Afrique, l’industrie de la « peau blanche » a pignon sur rue. Peu à peu, des initiatives pour rendre leur fierté aux peaux noires émergent.

« Je suis une version acceptable de fille noire pour Hollywood, cela doit changer », a déclaré avec fracas Zendaya, chanteuse et actrice américaine de 21 ans, lors du festival BeautyCon à New York, dimanche 22 avril. L’ancienne vedette de la chaîne Disney, idole des adolescentes, dont les ancêtres viennent aussi bien d’Europe que d’Afrique, a brisé un tabou : dans le monde du glamour et du politiquement correct, les femmes métissées à la peau claire auraient clairement plus d’opportunités que les autres.

Ce débat n’est pas anodin. En France comme aux Etats-Unis, des milliers de femmes et d’hommes sont marqués par ce qu’on nomme le colorisme, une discrimination favorisant les peaux plus pâles.

Le phénomène prend racine à l’âge d’or de la France coloniale, dans les années 1920. L’imposition de la langue, des normes et traditions françaises a non seulement profondément modifié et influencé les cultures, les économies, les comportements sociaux et politiques dans la durée, mais a aussi eu des impacts, moins visibles, sur la perception et la psyché des populations locales.

La peau noire concentre une importante dose de mélanine, le pigment qui donne à l’épiderme, aux yeux et aux cheveux leur couleur. Or, par le biais de la colonisation et de l’idéologie raciste véhiculée à l’époque, la couleur sombre est rapidement devenue un marqueur identitaire péjoratif, associé aux classes socio-économiques et culturelles les plus défavorisées. Cette image a été intériorisée par les différentes populations africaines, et ce pendant des siècles.

Certains « colonisés » ont donc cherché à imiter la couleur de peau ou les caractéristiques physiques des colons, dans le but d’améliorer leurs conditions de vie et leur image. Ce processus d’aliénation – la « négrophobie » envers les autres Noirs et l’espoir de ressembler aux Blancs – a été décrit et analysé dès 1952 par Frantz Fanon dans Peaux noires, masques blancs.

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