Pour mieux préparer les futurs journalistes, étudiants du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), le «Carrefour d’actualité» de ce mercredi 30 janvier a été axé sur le journalisme culturel au Sénégal.

Le rôle du journaliste culturel n’est pas de faire la communication d’un artiste, mais d’informer le public sur la valeur offerte. C’est ce que le journaliste culturel Aboubacar Demba Cissokho a partagé ce mercredi avec des étudiants du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) dans le cadre du «Carrefour d’actualité», une rencontre hebdomadaire qui se tient les mercredis dans la salle foyer de l’école. «Aujourd’hui, tout le monde est critique. Le journaliste, pour sa part, doit aller au-delà de ce que le public a comme perception, comme opinion», a expliqué Aboubacar D. Cissokho dont l’exposé a porté sur le thème «Mutations et pratique du journalisme culturel : regard critique». Pour l’invité du jour, il y a une différence entre animateur culturel et journaliste culturel. Les animateurs culturels sont formés dans les écoles des beaux-arts. Il poursuit en soulignant que le rôle du journaliste est de rendre compte des activités là où celui de l’animateur s’assimile à celui d’organisateur. A ce titre, ce dernier s’implique et met en avant son savoir et son savoir-faire.

Considéré comme le parent pauvre du métier du journalisme, la culture est pourtant traitée  dans certains journaux de la place comme Le Soleil et Le Quotidien, a précisé Aboubacar Demba Cissokho. Poursuivant, il s’est désolé du manque d’intérêt chez les organes qui, pour des raisons économiques, peuvent sacrifier la page culture au profit de faits divers ou d’une question politique ne relevant pas de l’intérêt commun.

Evoquant les mutations auxquelles toutes les pratiques du métier du journalisme sont confrontées, M. Cissokho relève que celles-ci sont à différents niveaux. D’abord d’ordre économique, puis technologique avec le développement du numérique et des réseaux sociaux. Le journaliste doit être capable d’avoir une bonne orientation et un bon angle de traitement.

Interpellé sur le scepticisme des uns et des autres quant à la restitution des biens culturels africains détenus par les musées français, M. Cissokho balaie d’un revers de la main cet argument selon lequel l’Afrique n’est pas capable de conserver ses œuvres. Pour lui, des intérêts économiques majeurs seraient derrière cette idée souvent agitée par des agents du ministère de la Culture français. D’après le journaliste, «on doit battre en brèche cet argument qui soutient que l’Afrique n’a pas de musées pour la conservation des œuvres».

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