La question de la renaissance culturelle de l’Afrique noire est cruciale, d’autant plus que les chefs d’État africains ont adopté la Charte de la Renaissance culturelle africaine, qui souligne la nécessité d’enseigner l’Histoire générale de l’Afrique. Cependant, les États africains peinent à mettre en œuvre des actions concrètes pour promouvoir cette renaissance.
La colonisation a eu pour effet de dévaloriser les cultures africaines en imposant une vision européenne ou arabe de l’histoire et des valeurs. Cet héritage persiste et la réhabilitation de l’histoire africaine est parfois entravée par des élites qui, consciemment ou non, perpétuent des schémas de pensée hérités de l’impérialisme.
La méconnaissance de leur histoire pousse de nombreux Africains à ne pas s’identifier à leur héritage, les rendant dépendants de récits historiques imposés par les conquérants. Cela nourrit une vision dépréciative de leur culture et engendre parfois un complexe d’infériorité vis-à-vis des cultures occidentale et arabe.
Cette situation empêche le continent d’exploiter pleinement son potentiel en matière de créativité, d’innovation et de développement économique, en raison d’une valorisation insuffisante de son riche patrimoine culturel et historique.
Si l’Histoire générale de l’Afrique n’est pas enseignée, les Africains risquent de se déconnecter totalement de leurs racines et de leurs valeurs traditionnelles. Cet état de fait accentue l’acculturation, marquée par le remplacement des cultures locales par des modèles occidentaux et arabes, et renforce ainsi l’hégémonie culturelle ainsi que l’érosion des identités africaines.
La renaissance culturelle va contribuer à l’émancipation des peuples africains et encourager la solidarité en rappelant un passé commun, notamment les luttes pour l’abolition de la traite négrière, contre l’esclavage et le colonialisme, ainsi que les accomplissements des civilisations africaines, afin de faciliter les initiatives d’intégration panafricaine.
Une éducation qui ignore l’histoire africaine limite la capacité des Africains à participer activement à la résolution des défis locaux et à contribuer à un développement endogène fondé sur leurs ressources culturelles et historiques.
En somme, l’absence d’une véritable politique de renaissance culturelle africaine constitue un obstacle au développement du continent, car elle prive les Africains d’une connaissance approfondie de leur histoire, de leurs valeurs et de leur potentiel. Pour y remédier, il est essentiel que les États africains s’engagent davantage à intégrer l’enseignement de l’Histoire générale de l’Afrique dans leurs systèmes éducatifs et à promouvoir les valeurs culturelles africaines à travers des programmes de renaissance culturelle. Une telle approche a pour but de libérer l’Afrique de la domination étrangère, renforcer l’identité africaine, favoriser l’unité continentale et contribuer à un développement fondé sur les valeurs et les ressources propres au continent.
Axel Illary
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