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    La Liberté d'Informer

    Côte d’Ivoire – Après la condamnation de trois cadres du PPA-CI, Anaky Kobena accuse : « Le pouvoir instrumentalise la justice pour faire taire l’opposition »

    ByLa Dépêche d'Abidjan

    Fév 14, 2025

    Le mercredi 12 février 2025, le tribunal de première instance d’Abidjan a condamné trois hauts responsables du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) à des peines de dix ans de prison. Damana Adia Pickass, second vice-président du conseil stratégique et politique du PPA-CI, Justin Koua, secrétaire général adjoint et Ikpo Lagui, membre du bureau de la fédération de Yopougon, ont été reconnus coupables de différentes charges liées à des événements préélectoraux et à une attaque contre un camp militaire.

    Justin Koua a été sanctionné pour « troubles à l’ordre public » et « incitation insurrectionnelle » en raison de son rôle présumé dans les violences préélectorales de 2020. Quant à Damana Pickass et Ikpo Lagui, ils ont été condamnés pour « atteinte à la défense nationale », « association de malfaiteurs » et « complot contre l’autorité de l’État » en lien avec l’attaque du camp militaire d’Anokoua Kouté en 2021. Toutefois, les trois hommes sont ressortis libres du tribunal.  Aucune mesure de mandat de dépôt n’a été prononcée à leur encontre, selon la presse ivoirienne.

    « C’est une décision injuste, inique et cynique. Le tribunal doit statuer à partir des éléments de preuve qui lui sont fournis, ce qui n’a pas été le cas en l’espèce. Il y a beaucoup de zones d’ombre dans ce dossier. C’est un procès politique. Et quand la politique entre par la porte, le droit fuit par la fenêtre. Ceux qui ont reconnu les chefs d’accusation ont été condamnés à cinq ans de prison, tandis que ceux qui ont prouvé n’avoir aucun lien avec ces faits ont écopé de dix ans de prison ferme », a réagi Me Sérikpa, membre du collectif d’avocats.

    Une justice aux ordres

    Face à cette décision jugée abusive par la défense, qui a décidé de faire appel, le ministre Kobena Innocent Anaky, président du Mouvement des Forces d’Avenir (MFA), a exprimé son indignation. Dans une déclaration qui nous a été adressée, il perçoit ces condamnations comme une tentative d’intimidation de l’opposition à quelques mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025. Selon lui, ces lourdes peines illustrent l’impact significatif des voix dissidentes, qui « mettent à mal le pouvoir en place ».

    « Nous comptons sur eux pour que, loin du silence et de l’effacement, ils s’expriment encore plus fort et plus largement à travers les nombreux outils de communication digitale disponibles », a-t-il affirmé.

    Il critique également le président Alassane Ouattara, estimant que son pouvoir repose sur une « illusion de grandeur et de domination » alimentée par une instrumentalisation des institutions. Il soutient que la délivrance du peuple ivoirien viendra avec la publication de la liste officielle des candidats à l’élection présidentielle, un moment qu’il présente comme décisif pour l’avenir du pays.

    Anaky Kobena prévient le Chef de l’État que le « train de la Côte d’Ivoire martyre » pourrait bien marquer un tournant décisif pour son régime lors du scrutin d’octobre.

    Cette condamnation de trois figures du PPA-CI s’inscrit dans un climat politique de plus en plus tendu, où l’opposition dénonce une répression accrue à l’approche d’une échéance électorale cruciale.

    L’affaire continue de susciter des réactions dans le pays, et il reste à voir quelles conséquences ces décisions auront sur la dynamique politique à l’approche du scrutin présidentiel.

    Ayoman Éka

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