Ivoiriennes, Ivoiriens, chers Amis !
Comme en ces 15 années de présidence Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire n’a récolté que très peu de bonnes nouvelles quant au vrai développement structurel de son économie, il ne nous est pas permis de laisser passer ce que la télévision d’état et les médias viennent de présenter comme étape majeure dans l’édification de notre industrie nationale, à savoir la production de véhicules automobiles de niveau international sur notre sol, et avec une expertise et des acteurs nationaux.
Nous avons depuis longtemps été prudent et observé avec réserve tous les chiffres élogieux qui sont balancés sur le succès exceptionnel de la gouvernance économique du Président Alassane Ouattara .
Et, aujourd’hui, ce sont les propos de l’autorité de compétence, le Ministre en charge de l’industrie lui-même, tenus au volant d’un véhicule SUV de démonstration de l’entreprise Kpandji Automobiles, qui viennent confirmer que très peu a bougé ou évolué en ce pan important de notre économie depuis 15 ans.
Partageons la satisfaction patriotique de cette autorité en lui confirmant que lorsque en Côte d’Ivoire, et même au delà, l’on entend “Kpandji”, l’on ramène instinctivement le regard et l’attention à nos sources.
Et, gardant foi et confiance, soyons positifs, saluons cet important pas, qui devrait faire date, vers la décision de nous investir dans les piliers de notre tissu industriel, appelé à assurer la fondation de notre économie, à la place de l’agriculture ; c’est la ligne inexorable du développement de toute économie moderne.
Avalons les nombreuses réserves, et retenues et craintes, pleines d’amertume, lorsque nous savons qu’un Projet Automobile pour la Côte d’Ivoire a été adopté en grande pompe depuis décembre 2023; les potentiels ingénieurs et entrepreneurs intéressés, potentiels Kpandji en herbe, ont ils été informés, consultés ou associés ? La Société Financière Internationale, organe de la Banque Mondiale, rassure pourtant la CGE-CI, le cercle des patrons ivoiriens, et lui confirme être dans l’attente et disposée à financer directement des entreprises ivoiriennes à hauteur de plusieurs milliards CFA ; la SFI l’a encore rappelé le mardi 18 mars dernier…
Réjouissons nous de ce que, depuis février 2024, une année donc, la Direction Générale de l’Industrie et la Direction Générale du Commerce ont fortement appuyé le projet Kpandji Automobiles, surtout qu’il ne peut pas échapper à leurs experts et cabinets de consultance que c’est l’étape suivante qui sera décisive, celle qui fera changer de taille ce projet.
Du montage d’engins avec des éléments totalement importés en kits, il s’agira de passer au lancement d’une véritable industrie d’automobiles et de cycles en Côte d’Ivoire. Elle commencera par la fabrication de châssis à partir d’éléments métalliques de forge importés, en attendant qu’une sidérurgie ouest africaine naisse à partir des éléments miniers ferrigineux et metalloides de Guinée, de Sierra Léone, du Liberia et de l’Ouest Côte d’Ivoire.
Nos frères africains du Maghreb,( Maroc, Algérie, Tunisie ), et l’Égypte, nous ont précédé depuis des décennies en ce passage obligé qui leur permet, aujourd’hui, de fournir les industries automobiles, aéronautiques et d’armement de l’Union Européenne et d’Amérique du Nord en accessoires et pièces détachées.
Nous nous donnerons le temps d’y revenir, et avec le même entêtement et la même insistance.
Retenons seulement que dans ces pays, et dans quelques autres du grand Sud Est asiatique, du Moyen Orient, et en Amérique du Sud, c’est à partir de la découverte ou de l’émergence d’entrepreneurs nationaux à la pointe de la maîtrise de la chaîne de production d’un article demandé sur les marchés mondiaux, que les gouvernements ont fait converger vers la grande ambition d’état de devenir puissance industrielle deux grands réservoirs de forces et de moyens dûment encadrés.
Tout d’abord, le pool des dirigeants des grandes faîtières d’entreprises économiques du pays, qui eurent pour feuille de route claire et sans ambiguïté de se mettre toutes au service du soutien et de l’encadrement de ces nouvelles industries jusqu’à les élever au niveau international ; il revient à ce patronat de trouver et sélectionner en son sein les pionniers compatibles à cette œuvre.
Ce sont eux qui évolueront en champions nationaux quelques années plus tard.
Ensuite, l’on sonna la mobilisation de tous les services et instances de l’administration publique concernés, pour assurer en facilités, appuis et aides diverses du gouvernement, à chaque étape difficile sur ce long chemin d’entreprise forcément ardu.
La Côte d’Ivoire aura t-elle, à partir de 2030, l’une des premières grandes industries d’automobiles et cycles d’Afrique Noire, s’etendant sur les marchés voisins de l’Afrique de l’Ouest jusqu’à Dakar ?
Le grand Nigéria, où de telles réalisations pointent, a un marché intérieur si énorme à couvrir qu’il ne sera jamais un grand compétiteur sur les marchés des pays ouest africains.
Et les nouvelles découvertes en minerai de fer d’une teneur rare et en grande quantité à Simandou, en Guinée, en sus du potentiel du sous-sol de toute la sous région, nous assurera, dans deux ou trois décennies, d’être dans une région qui produira les meilleurs structures métalliques pour les automobiles, avions, les équipements navals et militaires, en grande quantité et aux prix les plus compétitifs.
A vos marques donc, les uns comme les autres, Présidence et Gouvernement, Institutions Financières, Patronat, Entrepreneurs et Ingénieurs, etc, vous qui êtes tous là, bien en place et en constante relations les uns avec les autres, pour que, enfin, après 15 années de gouvernance du Président Alassane Ouattara, la première fumée blanche d’une Côte d’Ivoire en mode de reindustrialisation monte au firmament !
Vive la Côte d’Ivoire à reconstruire après octobre 2025 !
Fait à Abidjan, le 26 mars 2025
Le Ministre Kobena I. ANAKY
Président du MFA
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