Depuis toujours, l’humain cherche à comprendre d’où il vient, où il va et pourquoi il vit. Pour répondre aux grandes questions existentielles, les religions ont raconté des récits fondateurs, comme celui d’Adam et Ève. Mais avec les progrès de la science, il est devenu clair que ces versions ne sont pas des vérités. Ce sont des mythes. Cependant, alors que les avancées scientifiques confirment l’origine africaine de l’humanité et démontent les dogmes, les religions continuent de nier l’évidence. Pourquoi ce rejet persistant du savoir ?
« Adam et Ève n’ont jamais existé. » Cette affirmation ne vient pas d’un militant athée, mais de Jean-Pierre Delville, évêque de Liège. Une déclaration saisissante, qui remet en cause un dogme et révèle une réalité incontournable. En effet, les récits religieux sur l’origine de l’homme ne résistent plus aux découvertes accumulées par la science. Et pourtant, malgré les preuves, l’obscurantisme persiste.
Une origine bien réelle, l’Afrique, pas le jardin d’Éden
Cela fait plusieurs décennies que différentes disciplines scientifiques se rejoignent pour apporter des preuves cohérentes de l’histoire de l’humanité. Parmi elles, la génétique, la paléontologie et l’anthropologie attestent que l’Homo sapiens est né en Afrique, il y a environ 100 000 à 150 000 ans, à partir d’un petit groupe d’individus. Cette origine, attestée par de nombreuses études, ne fait plus débat. Evelyne Heyer, professeure d’anthropologie génétique, affirme : « Notre espèce a une origine récente. Elle est née en Afrique, s’est diversifiée, puis a migré et s’est adaptée à différents environnements. »
Ce processus contredit frontalement le récit biblique de la Genèse. Il montre qu’il n’y a pas de jardin d’Éden, pas de couple originel nommé Adam et Ève, pas de péché originel.
De fait, admettre que la Bible se trompe, ou ment, sur les origines de l’humanité, c’est fragiliser ses fondements. Car si le cœur même de son récit est fictif, qu’en est-il du reste ?
L’obscurantisme religieux, c’est ce refus obstiné de voir la vérité quand elle dérange. Il a condamné Galilée, rejeté Darwin et continue aujourd’hui à freiner la diffusion des savoirs.
Des humains différents, mais très semblables
Les recherches génétiques montrent aussi que, malgré les différences visibles, les humains sont génétiquement très proches les uns des autres. Moins de 1 % de notre génome varie fortement entre populations, et ces variations sont essentiellement liées à l’environnement.
« À mesure que l’homme quittait l’Afrique, il s’adaptait au climat, à l’ensoleillement, à l’alimentation. Mais l’essentiel de notre ADN reste commun », explique Evelyne Heyer.
Autrement dit, les races biologiques, le peuple élu et la hiérarchie naturelle entre humains n’existent pas.
Redonner à la science la place qu’elle mérite
La science doute, expérimente et corrige sans cesse, tandis que la religion offre un cadre figé et rassurant. La science cherche à comprendre ; la vérité scientifique se démontre. Lorsqu’elle révèle que les récits religieux sont des constructions mythologiques, elle éclaire les faits. La science empêche ainsi de confondre croyance et connaissance. C’est pourquoi il est important de rappeler que la religion n’est pas une source de savoir sur le monde matériel, et qu’elle ne doit ni s’opposer à la recherche, ni s’y substituer.
.La lumière ou l’ombre ?
Face aux défis du XXIe siècle, il n’est plus possible de rejeter les savoirs établis.
La science, bien qu’imparfaite, s’améliore, progresse et offre des outils pour comprendre et agir.
L’obscurantisme religieux reste rigide. Il répète des mythes, perpétue des idées reçues et rejette les avancées du savoir.
Axel Illary