« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
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Au delà des mots de Soro

Soro Kigbafory Guillaume était l’invité de RFI hier matin. A ceux qui ont encore le courage d’écouter cette radio qui manie bien plus l’art de la propagande que de l’information, nous sommes tentés de dire « passez, il n’y a rien à entendre ». En effet, l’auteur de « pourquoi je suis devenu rebelle » n’est pas encore prêt à nous faire des confidences sur les raisons pour lesquelles il n’a pas encore été transféré à la CPI et pourquoi à la place du chef rebelle, à l’évidence "auteur direct″ des crimes punis par cette cour internationale, c’est un ″co-auteur indirect″ que son gouvernement a déporté à la Haye. D’habitude prolixe, Soro Guillaume a été non seulement avare en mots, mais il ne s’est pas, une seule seconde, départi de la langue de bois. Le malaise était perceptible et avec un peu d’application, tout ce qu’il refuse de dire transparaît entre les lignes. Quelque fois en mettant quelques vérités à la place des contre-vérités véhiculées par cette interview, on se rend compte à quel point l’image du premier ministre ivoirien est devenue irrécupérable. Morceaux choisis. « C’est le gouvernement ivoirien lui-même qui a demandé à la CPI de faire venir des enquêteurs en Côte d’Ivoire ». Pourquoi un gouvernement qui est venu pour restaurer la justice attend-il un an avant d’autoriser des enquêtes sur la culpabilité de ceux qui, sans présomption d’innocence, ont été condamnés dès les premières heures de sa gestion du pouvoir d’Etat ? « Le président de la République a pris un engagement, il est tout à fait normal qu’il respecte cet engagement. (…) j’ai toujours envisagé de quitter la primature dès le premier jour ou j’y ai été nommé ». Alors devinette pour adulte : s’il faut un an a un gouvernant, pour respecter un engagement, combien de mandats faut-il à celui qui en a pris chaque jour pendant au moins un an ? Et si celui qui, dès le premier jour à la primature ne voulait pas y rester, y a fait au moins un an, combien de temps faudra-t-il à celui qui veut vraiment y aller pour qu’il s’en lasse ?



Joseph Marat

Tue, 06 Mar 2012 22:51:00 +0100

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La Dépêche d'Abidjan

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