« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
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Chronique diplomatique / Allo ! Le palais de la République ? : Je veux parler au président Ouattara

«Les pro-Gbagbo ont fait honneur à Ouattara » titrait le quotidien ivoirien d’information ‘’L’Intelligent d’Abidjan’’, à la première page de sa production n°2523, du lundi 23 avril 2012. Le journal a titré juste. Pour moi, le comportement des pro-Gbagbo à l’Ouest de la Côte d’Ivoire est une vraie leçon républicaine. C’est même une ‘’délivrance’’ politique. Ouattara devrait saisir ce geste républicain de pro-Gbagbo et s’ouvrir à une opposition politique crédible pour insuffler un élan réel à son mandat de président de tous les Ivoiriens. Autrement dit, le président Ouattara, sans contre-pouvoir, restera impopulaire dans toutes ses démarches politiques, économiques et diplomatiques. En vérité, le comportement des pro-Gbagbo à l’Ouest de la Côte d’Ivoire est plus significatif, qu’une fête. C’est une leçon sociale-démocrate. C’est au président Ouattara d’avoir un réflexe d’Homme d’Etat, pour réagir. La Côte d’Ivoire a connu des années politiques plus difficiles, que celle les Ivoiriens traversent aujourd’hui. Le président Ouattara ne devrait pas faire de prisonniers politiques. Une mauvaise ‘’note’’ que l’histoire des relations internationales, brandira plus tard. Le président Ouattara doit libérer les prisonniers politiques, dissimilés dans les grandes villes du Nord de la Côte d’Ivoire. Région qui a totalement basculé dans la ‘’tristesse’’, et qui aujourd’hui, accepte difficilement que sa civilisation de tolérance soit piétinée et devenue une «région-prison» pour les autres Ivoiriens. C’est pourquoi, j’affirme que l’honneur rendu à l’Ouest de la Côte d’Ivoire à Ouattara par les pro-Gbagbo, est une véritable leçon républicaine de tolérance et de grande social-démocrate. Je vais dire au président Ouattara que le dialogue est l’arme des forts. Et, c’est bien dans cette réalité de «l’école» de la vie, enseignée par le président Félix Houphouët-Boigny, que les Ivoiriens trouvaient des «solutions» aux problèmes de la Côte d’Ivoire. C’est bien dans cette réalité que s’explique le comportement des pro-Gbagbo dans toute son humilité du droit politique, et du droit à la vie. Sérieusement, dans la situation actuelle de la Côte d’Ivoire, un seul groupement ne peut pas gouverner. Tout reste à faire et rien n’est gagné. Certains Ivoiriens ne manquent pas de sourire, quand le camp Ouattara dit qu’en dix mois tout a changé en Côte d’Ivoire. Moi aussi, j’ai ri, quand j’ai pensé que le philosophe français François Khan, a voulu ‘’refaire, révolutionner’’ l’histoire française en 1848. François Khan a été contesté, parce que rien n’avait changé en France. Un seul conseil au président Ouattara : Revoir le système de fonctionnement de son appareil de gouvernance, allié au Pdci-Rda. Le président Ouattara est entouré de « radicaux politiques », qui parlent vite, des bénévoles politiques qui parlent trop, poussent Ouattara à la faute. Je dis au président Ouattara de dialoguer, libérer les prisonniers politiques. Solliciter l’avis des chefs de canton, de village, les rois : un véritable dialogue de culture et de développement, qui permettra au président Ouattara de disposer d’une forte marge de confiance de reconstruction novatrice de la Côte d’Ivoire. Si cela se confirme, le président Ouattara restera dans la vision de «l’Houphouëtiste vrai». 1977, reste une vision commémorative pour les «Houphouëtistes vrais» avec la libération de tous les prisonniers politiques par Félix Houphouët-Boigny, et la destruction de la prison de Yamoussoukro. Le président Ouattara doit réfléchir. Prêt à libérer les prisonniers politiques avec l’intention d’associer toutes les couches sociales de la Côte d’Ivoire. Ouattara se rendra compte que les vrais problèmes de la Côte d’Ivoire ne sont ni Gbagbo, ni Bédié… même pas politique. La Côte d’Ivoire a un problème d’humeur très profond : le titre foncier… l’identité. Des chapitres qu’on peut traiter au regard de l’histoire de l’hospitalité ivoirienne, surtout avec l’implication des rois, chefs de canton, historiens, et intellectuels ivoiriens. Le président Ouattara doit réfléchir…

Par Ben Ismaël in L’intelligent d’Abidjan

Mon, 21 May 2012 06:44:00 +0200

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La Dépêche d'Abidjan

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