« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
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Côte d’Ivoire : Le parlement de la régression


Décidément, cela leur colle à la peau comme une malédiction irrémissible et irrachetable. Même quand ils sont tous d’accord pour plébisciter un des leurs à la tête d’une institution et dans le cadre d’une assemblée dont l’effectif peut être contrôlé par le plus nul de notre système éducatif, la fraude trouve toujours le moyen de se glisser dans leur désir le plus fou de transparence. Les élus des dernières législatives en Côte d’Ivoire se sont retrouvés hier à Yamoussoukro pour élire le président de l’Assemblée Nationale. Il n’y avait en réalité pas d’enjeu. Seulement, la liste de ceux qui ont présidé cette illustre Institution, creuset de toutes les lois républicaines, devait s’assombrir en enregistrant quelqu’un qui n’a jamais regretté d’être un hors-la-loi et qui s’est même aménagé un titre de noblesse `dans sa rébellion. C’était une triste journée pour cette auguste Assemblée Nationale qui perd du coup en crédibilité et en valeur. Et ce, jusqu’au bout. Gaston Ouassenan Koné qui était le président de cette séance inaugurale a déclaré 243 inscrits avant de trouver plus tard une parade ridicule pour justifier, une fois encore, pourquoi il y a eu plus de votants que d’inscrits. Dans le fond, y a-t-il de quoi être surpris ? Une Assemblée monocolore qui souffre d’un déficit de légitimité et dont l’élection de la plupart des députés a été émaillée de fraude massive, pouvait-elle nous servir autre chose que le mode opératoire de sa mise en place ? A Adjamé, on dira trivialement qu’ils ne savent faire que ça. En sus, nous accusons, à travers la façon dont cette Assemblée Nationale se met en place, une régression démocratique en Côte d’Ivoire. Avec un chef rebelle à la tête d’un parlement monocolore mis en place au forceps, pouvons-nous encore rêver de retrouver les débats parlementaires qui ont nourri notre conscience politique sous le régime du Président Laurent Gbagbo ? Dans ce parlement de professeurs, même ceux qui font tout aujourd’hui pour n’être qu’entre eux, ont eu le privilège de s’exprimer et d’exposer quelquefois leurs limites. Aujourd’hui que pouvons nous espérer d’un parlement qui renoue apparemment avec la "pensée", que dis-je, l’opinion unique ?



Joseph Marat

Mon, 12 Mar 2012 21:39:00 +0100

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La Dépêche d'Abidjan

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