Ce qui pousse également à s’interroger et à s’inquiéter, c’est que l’on sait, par expérience, que les accords de défense signés en 1961 étaient en réalité des accords commerciaux. Le non respect de cet accord en 2002 lorsque la Côte d’Ivoire a été victime d’agression prouve bien la façade que représentait la partie militaire de cet accord par rapport à sa partie commerciale. En effet, la France si elle avait respecté sa signature aurait dû aider l’armée ivoirienne à repousser les mutins alors qu’au contraire, elle les a protégé durant 9 ans. Les autorités françaises s’étaient pourtant engagées en 1961 à défendre militairement les régimes ivoiriens en place en échange de quoi, elles bénéficiaient d’un accès privilégié à leurs ressources naturelles.
Cet accès privilégié aux ressources naturelles par les autorités françaises est assez méconnu et c’est une chance pour la Côte d’Ivoire car si un anglais, un américain, un canadien, un australien ou autres connaissaient ces clauses, il est évident qu’ils ne viendraient jamais investir dans un pays où l’exploitation et la commercialisation des matières premières sont ainsi régentées par les autorités françaises. Pour prendre la mesure de la réalité, il est important de lire une partie de l’annexe 2 de cet accord :
ANNEXE II de l’accord de Défense entre la République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey, la République Française et la République du Niger concernant la coopération dans le domaine des matières premières et produits stratégiques.
Afin de garantir leurs intérêts mutuels en matière de Défense, les parties contractantes décident de coopérer dans le domaine des matériaux de Défense dans les conditions définies ci-après:
Article premier : Les matières premières et produits classés stratégiques comprennent:
– Première catégorie: les hydrocarbures liquides ou gazeux ;
– Deuxième catégorie: l’uranium, le thorium, le lithium, le béryllium, leurs minerais et composés.
Cette liste pourra être modifiée d’un commun accord, compte tenu des circonstances.
Article 2 : La République Française informe régulièrement la République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger de la politique qu’elle est appelée à suivre en ce qui concerne les matières premières et produits stratégiques, compte tenu des besoins généraux de la Défense, de l’évolution des ressources et la situation du marché mondial.
Article 3 : La République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger informent la République Française de la politique qu’elles sont appelées à suivre en ce concerne les matières premières et produits stratégiques et des mesures qu’elles se proposent de prendre pour l’exécution de cette politique.
Article 4 : La République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger facilitent au profit des forces armées françaises le stockage des matières premières et produits stratégiques. Lorsque les intérêts de la Défense l’exigent, elles limitent ou interdisent leur exportation à destination d’autres pays.
Article 5 : La République Française est tenue informée des programmes et projets concernant l’exportation hors du territoire de la République de Côte d’Ivoire, de la République du Dahomey et de la République du Niger des matières premières et des produits stratégiques de deuxième catégorie énumérés à l’article premier. En ce qui concerne ces mêmes matières et produits, la République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger, pour les besoins de la Défense, réservent par priorité leur vente à la République Française après satisfaction des besoins de leur consommation intérieure, et s’approvisionnent par priorité auprès d’elle.
Article 6 : Les Gouvernements procèdent, sur les problèmes qui font l’objet de la présente annexe, à toutes consultations nécessaires.
Fait à Paris, le 24avril 1961
Félix HOUPHOUET-BOIGNY Hubert MAGA
Michel DEBRE Hamani DIORI
Dans ce contexte, on comprend que tout nouvel accord nécessite une analyse poussée aussi bien de la part des Ivoiriens que des investisseurs, autres que français, installés dans le pays ou souhaitant s’y installer. Ainsi, nous incitons la société civile ivoirienne et les investisseurs étrangers à faire pression sur les autorités pour prendre connaissance au plus vite du contenu de ce nouvel accord signé à Paris en ce début d’année 2012.
Mamadou Koulibaly
Président d’Audace Institut Afrique
Président de LIDER
Mon, 06 Feb 2012 00:58:00 +0100
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