« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
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Dossier / Rassemblement des Républicains (RDR) : La galère des associations de soutien à ADO

Les messagers du RDR, MONADO, UNADO, ANGADO, MIADO, JMV-ADO, Vague 5 millions, MOUJEER-CI, MONASTADO, COSADO… Qui n’a jamais entendu parler d’au moins un mouvement de soutien au président du Rassemblement des Républicains et au RDR ? Toutes ces associations qui foisonnent sur l’étendue du territoire national, ont pour objectif essentiel la victoire du candidat du RDR à l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Pour ce faire, les responsables de ces mouvements parcourent le territoire ivoirien pour la sensibilisation de tous les militants, sympathisants et aux autres indécis, sur le programme de gouvernement et le projet de société, « Le vivre ensemble » du Rassemblement des Républicains. Avec l’appui financier de certaines bonnes volontés, en plus des cotisations des membres, les associations, clubs et mouvements de soutien au Dr Alassane Ouattara et au RDR, sont de plus en plus actifs sur le terrain. Sanogo Mamadou Junior, le président des Messagers du RDR, un mouvement qui existe depuis six (6) ans maintenant et qui compte aujourd’hui 872 membres, composés en grande majorité de sympathisants toutes les ethnies confondues, nous a fait part de ses préoccupations. « Nous avons mené beaucoup d’activités sur le terrain, nous avons appuyé toutes les activités du parti en participant activement aux audiences foraines et aussi lors de l’inscription sur la liste électorale. Nous avons parcouru les marchés et ce qui me réjouit, c’est que ce sont des jeunes volontaires prêts à aller sur le terrain pour la cause du Dr Alassane Ouattara », explique-t-il. L’une des activités à laquelle Sanogo Mamadou attache du prix, c’est assurément l’opération « RDR sans bulletins nuls », dont l’objectif est de réduire considérablement le nombre de bulletins nuls lors des joutes électorales à venir. Mais, cette opération n’a pas véritablement connu le succès escompté, les responsables du RDR, notamment le secrétaire chargé des élections ne s’y est pas intéressé. « Les erreurs de vote que nous avons identifiés au cours des séances que nous avons organisées étaient vraiment inacceptables. Il y a des gens qui cochent toutes les cases sur un bulletin de vote. Ce n’est pas normal. Malheureusement, la direction du RDR ne s’est pas impliquée dans cette action. Ce qui serait plus intéressant, c’est que les responsables viennent sur le terrain pour voir comment ça se passe. Nous avons adressé des demandes d’appui à la direction, pour qu’on mette à notre disposition des supports pour apprendre aux militants comment voter. Malheureusement nous n’avons rien reçu, alors que c’était le minimum », déplore avec un pincement au cœur, le président des Messagers du RDR, par ailleurs président de l’Alliance des ONG et Clubs de soutien au RDR, fondateur de l’ONG « Mieux vivre-Côte d’Ivoire ». Ce projet a purement et simplement été mis en stand by. Sanogo Mamadou ajoute également que le secrétariat aux ONG et au monde associatif du RDR (SNOMA) dirigé par Mme Madiara Yao Coulibaly, n’a pas cru en leur capacité. « Notre secrétariat ne s’est pas battu pour nous, alors que son premier devoir était de nous soutenir, d’amener la direction à entrer dans cette dynamique avec nous. Cela n’a pas été le cas et c’est dommage. Tous les secrétariats au RDR ont reçu notre courrier, même le secrétariat chargé des élections a été sollicité. Ils nous ont promis une aide, mais jusqu’à présent, nous n’avons rien vu. On peut soutenir notre parti avec nos idées, notre force physique et nos moyens financiers, mais il faut par moment que la direction nous vienne en aide. C’était une occasion que nous leur offrions pour voir effectivement les organisations qui travaillent sur le terrain, parce que parmi nous, il y a beaucoup de structures qui ne font rien sur le terrain », a lâché Sanogo Mamadou.

Difficile cohabitation avec les DDC et les DLC

La volonté et la détermination de la société civile pour la victoire du RDR est une réalité certes, mais les différentes structures subissent encore « les humeurs » dans certaines directions départementales et locales de campagne du leader du RDR. A ce sujet, le président des Messagers du RDR en a gros sur le cœur. « Il y a plusieurs associations qui sont très dynamiques sur le terrain, mais qui n’ont pas été prises en compte dans les directions départementales et locales de campagne du RDR », fulmine notre interlocuteur, qui va même jusqu’à dénoncer le système mis en place au niveau du RDR. « Le parti a mis en place des comités dénommés Comités de mobilisation de proximité (CMP). Je ne peux pas comprendre qu’une association qui organise ses activités avec ses propres moyens, puisse être dirigée par des secrétaires de section qui sont pratiquement invisibles. En ce qui me concerne, par exemple, la dernière réunion que nous avons eue avec notre secrétaire de section à Attécoubé, date de quatre ans. C’est un calcul qui n’est pas juste et qu’il faut revoir, parce que nous les présidents d’associations, nous sommes capables de mobiliser à tout moment », ajoute-t-il. Ce cri de cœur est partagé par l’ensemble des associations de la société civile du RDR, qui réclament leur intégration dans les directions départementales et locales de campagne, afin qu’elles se sentent concernées par une cause commune, la victoire du Dr Alassane Dramane Ouattara. « Nous, nous sommes des alassanistes et notre lutte c’est la victoire de notre mentor. Si les responsables qui ont été désignés par le parti nous font appel pour travailler avec eux, nous sommes partant mais ce n’est pas le cas », explique Kouassi Yao Denis, pasteur à Yamoussoukro et président du mouvement AYOUAN-AYOUAN qui signifie la terre, en langue Baoulé.

Les coupeurs de route toujours actifs

Les associations, mouvements et clubs de soutien constituent, à n’en point douter, une force pour le Rassemblement des Républicains, d’autant plus que la majeure partie des leaders actuels de ce parti, sont des produits de la société civile. Karamoko Yayoro, le président du RJR, Péko Narcisse, le président de l’UTL, Touré Mamadou, de la CPC et Mme Yao Madiara Coulibaly, pour ne citer que ceux-là, qui font aujourd’hui la fierté du RDR, sont des purs produits de la société civile. Or, des voix s’élèvent pour présenter les responsables d’associations comme des adversaires politiques sur le terrain, des menaces aux ambitions personnelles de certains responsables locaux. « Nos responsables travaillent sur le terrain pour leur propre compte et non pour Dr Alassane Ouattara. Ils refusent parfois de tendre la main aux structures de la société civile, ce qui est contraire au souhait de notre candidat », explique un militant du RDR, sous le couvert de l’anonymat. « Lors du 2ème congrès, les 1er, 2 et 3 février 2008 à l’hôtel Ivoire, il a été dit qu’il existe des coupeurs de route au RDR. Jusqu’à présent ce phénomène continue, parce que les portes de la résidence du Dr Alassane Ouattara restent fermées au monde associatif. Mais, il arrive souvent que pour se faire valoir devant le président, ces coupeurs de route choisissent des responsables de clubs de soutien pour les conduire auprès d’ADO », constate Diarrassouba Brahima, le président du Mouvement Notre ADO.

Un dialogue direct avec ADO réclamé

Tous nos interlocuteurs sont unanimes. Il faut une rencontre officielle entre le président du RDR et les associations, ONG et clubs de soutien. « Les reports successifs des élections nous ont permis de constater qu’il y a encore beaucoup de travail à faire, parce que rien n’est gagné. Les mouvements et les clubs de soutien sont organisés et ils constituent une force sur laquelle les responsables du parti peuvent s’appuyer. Mais, nous remarquons que ces responsables ne font appel qu’à ceux qu’ils peuvent manipuler pour leur propre compte. Il faut que Alassane Ouattara nous rencontre, parce que nous avons beaucoup de choses à nous dire. Mais est-ce que cette rencontre aura vraiment lieu ? Nous en doutons », s’inquiète Sanogo Mamadou Junior

Avec le partenariat de l’Intelligent d’Abidjan / Par Olivier Dion

Tue, 03 Aug 2010 03:43:00 +0200

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La Dépêche d'Abidjan

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