« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
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Investiture de Ouattara : Des primes de participants détournées ; Des responsables politiques et des organisateurs pris en otage ; KKB en pompier à Toumodi

"Donnez notre argent" , " Les temps ont changé, trop c’est trop", scandaient en substance des jeunes et des femmes très en colère contre leurs responsables et organisateurs le dimanche 22 mai dernier au siège du PDCI-RDA. En effet, des responsables du PDCI et de la jeunesse du rassemblement des républicains (RDR) passent des mauvais moments depuis leur retour de la cérémonie de l’investiture du président de la République, Alassane Ouattara, à Yamoussoukro. Des jeunes et des femmes qui ont été transportés dans la capitale politique ivoirienne, dans le cadre de cette manifestation, réclament leurs primes de déplacement. Selon les plaignants que nous avons rencontrés, ils ont été grugés par Kouyaté David, Jean Marie Tamini et Niangouin Tanoh Frédéric. Parce qu’ils ne sont pas rentrés en possession de la somme de deux mille francs CFA promise à chacun afin de se prendre en charge pendant le séjour de Yamoussoukro. En effet, ce sont plusieurs bus de la société de transport abidjanaise (SOTRA) et ces cars qui ont été mobilisés pour les convoyer depuis le vendredi au lieu de la cérémonie. Mais contre toute attente, les vraies listes des personnes recensées ont été laissées à Toumodi. Une fois à Yamoussoukro, les jeunes n’ont pas eu les primes. Laissés pour compte, ces partisans du président de la République ont été, pour la plupart, contraints au jeûne pendant les deux jours passés au pied de la Basilique, avant de regagner Toumodi. Depuis le lycée Mamie Adjoua de Yamoussoukro, ils avaient commencé à tempêter. Mais, ils avaient fini par se laisser attendrir par leurs interlocuteurs, qui avaient promis que les choses seraient réglées dès le retour à Toumodi. Revenus dans la cité de l’Agouti, les participants reviennent à la charge et réclament leur prime. Rien n’y fit. Le ton monte d’un cran. L’ambiance de la soirée se surchauffe et des chefs de convoi, à l’image du jeune Mamadou Doumbia, sont pris à partie par les manifestants. Le lendemain dimanche 22 mai, la situation se détériore encore plus. L’atmosphère devient de plus en plus électrique. Très remontés, les manifestants font une descente musclée sur les domiciles du ministre de la Production animale et des ressources halieutiques, Dr. Rémi Allah Kouadio, de la secrétaire départementale du RDR, Mme Tamini Adjoua N’go Louise et du porte-parole du RHDP local, Frédéric Niangouin. Proférant des menaces, ils réclament leur argent à qui veut les entendre. Un peu plus tard, deux des organisateurs des convois, David Kouyaté et Jean Marie Tamini sont pris en otage par une meute de militants surexcités, qui n’hésitent pas à les traiter de tous les noms d’oiseau. Il a fallu l’intervention énergique des éléments des Forces républicaines(Frci) de la ville pour libérer ces otages. Des barricades sont érigées aussitôt pour paralyser la circulation. C’est dans cette ambiance surchauffée que vient à passer dans la ville le président de la jeunesse du PDCI-RDA, Bertin Kouadio Konan dit ”KKB”, en partance de Yamoussoukro pour Abidjan. Interpellé par le vaste mouvement au siège local de son parti, KKB fait escale afin de s’imprégner de la situation. Après avoir écouté les plaignants, le responsable des jeunes du PDCI les rappelle au calme, en promettant de transmettre fidèlement leurs préoccupations au président Ouattara. KKB ne quittera pas les lieux sans prendre rendez-vous avec ses interlocuteurs pour demain mercredi 24 mai, échéance au terme de laquelle ce qui leur est dû devrait leur parvenir. Ces promesses ont pu attendrir quelque peu les manifestants. Cependant, dans la soirée, des jeunes et des femmes, toujours en colère, vont accentuer la pression en menaçant d’incendier les domiciles déjà visités des leaders politiques et autorités sus-mentionnées. Cette pression des manifestants va finir par payer. Hier lundi, devait commencer le paiement de leur dû. Mais jusqu’à 11h, rien n’avait encore débuté au domicile de M. Niangouin où piaffaient d’impatience jeunes et femmes en colère sous les regards vigilants des FRCI veillant à ce que la situation ne déborde à nouveau. Ainsi, l’on a frôlé le pire à Toumodi par la faute d’individus véreux qui ont pris les devants de l’organisation, décriée par tous, de l’investiture du président Ouattara.

Gnandé TIA Correspondant régional in l’Inter

Tue, 24 May 2011 08:31:00 +0200

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La Dépêche d'Abidjan

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