« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
Categories: Lu pour vous

La France règne en maître sur le marché des manuels scolaires en Afrique francophone

Bon connaisseur des manuels en cours dans les écoles africaines, le directeur international d’Hachette International, Jean-Michel Ollé, observe que l’histoire enseignée s’inscrit largement dans les “sous-régions” (Afrique de l’Ouest, de l’Est, etc.) donnant peu de place aux histoires nationales. En revanche, chaque livre scolaire se doit de refléter une réalité la plus locale possible (à travers les photos du pays, les prénoms qui y sont le plus usités, etc.). Chaque pays ou presque ayant opté pour un découpage différent au collège (en 3, 4 ou 5 ans), l’heure de la mise en commun entre les pays n’est pas pour demain.

Réaliser un bon manuel scolaire relève en partie de la gageure. D’abord à cause de la difficulté à trouver des auteurs. “Pour être un bon auteur de livres scolaires, il faut avoir de la fantaisie, de l’imagination et donc disposer d’une certaine liberté, ce qui est loin d’être toujours le cas en Afrique”, explique M. Ollé. L’absence de démocratie au bout du compte, très souvent assortie d’une main mise dirigiste et bureaucratique sur la pédagogie et/ou les programmes, le manque de formation et le faible niveau des enseignants créent un environnement particulièrement peu propice à la créativité.

UNE DÉPENDANCE VIS-À-VIS DES BAILLEURS DE FONDS

Les contenus mis à part, l’édition des manuels scolaires échappent pour une très grande part aux pays africains qui, dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, sont soumis au bon vouloir et au rythme imposé par les bailleurs de fonds. Pauvres, les pays africains n’ont pas les moyens de commander des manuels. Hormis de rares pays, comme le Cameroun et la Côte d’Ivoire où l’achat des manuels repose sur les familles, l’édition des livres scolaires dépendent quasi totalement de la Banque mondiale le plus souvent, de la Banque africaine de développement parfois, ou des aides bilatérales de temps à autre.

Lire la suite sur lemonde.fr

Wed, 07 Jul 2010 23:35:00 +0200

0
La Dépêche d'Abidjan

Recent Posts

Côte d’Ivoire : Une première injustice ne doit jamais être tolérée

J’ai regardé aujourd’hui une vidéo dans laquelle une dame, en pleurs et s’exprimant tantôt en…

23 heures ago

Le monde noir de demain : Africain… Américain… woke… décolonial… sinon bien au delà ?

Ivoiriennes, Ivoiriens, chers Amis L'on va célébrer un peu partout dans le monde le 80e…

4 jours ago

Côte d’Ivoire : Le laisserons-nous avoir un quatrième mandat ?

Le retour de la Côte d’Ivoire au programme du Ppte (pays pauvres très endettés) annoncé…

5 jours ago

NIGERIA : Daniel Ojukwu, symbole des menaces qui pèsent sur les journalistes d’investigation

Le journaliste d’investigation Daniel Ojukwu, membre de la Fondation pour le journalisme d'investigation (FJI), a…

1 semaine ago

L’art de dire et de se dédire aussi facilement

En 2010, Achille Mbembe, qui n’est pas philosophe mais historien, invitait les Africains qui «…

1 semaine ago

This website uses cookies.