« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP

Les forces françaises nient avoir procédé à l’arrestation de Gbagbo

Depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo à Abidjan, une question se pose : à quel niveau les forces françaises sont-elles intervenues ? Mises en cause par les partisans du président sortant, les autorités françaises démentent avoir elles-mêmes procédé à l’arrestation.

Dans la matinée, les forces françaises de l’opération Licorne ont pourtant mené une opération en direction de la résidence de Laurent Gbagbo. Une trentaine de véhicules blindés, appuyés par un hélicoptère, se sont dirigés vers le palais présidentiel, refuge de Laurent Gbagbo et de ses proches. Des missiles ont été tirés, et au sol, les forces pro-Ouattara sont simultanément reparties à l’offensive contre les positions du président sortant.

Peu après 15 heures, l’agence Reuters annonce que des rebelles se sont introduits dans les jardins du palais présidentiel. Dans la foulée, le représentant en Europe de Laurent Gbagbo, Toussaint Alain, annonce son arrestation et précise : "Le président Gbagbo a été arrêté par les forces spéciales françaises et remis à des chefs de la rébellion".

"SOUTIEN DE L’OPÉRATION"

A contrario, selon une haute source diplomatique française, contactée par Le Monde, "à aucun moment les forces françaises ne sont entrées dans le périmètre de la résidence. Personne n’a intérêt à ce qu’il soit attenté à la vie de M. Gbagbo ni d’en faire une victime : ni M. Ouattara, ni la France, ni l’ONU", précise cette source, qui ajoute : "La France n’est pas chargée de la surveillance de M. Gbagbo. Elle est obligée de s’en remettre aux assurances données tant par M. Ouattara que par l’Onuci".

Peu après, l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire livre sa version des faits : "Laurent Gbagbo a été arrêté par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire [FRCI, pro-Ouattara] et conduit à l’Hôtel du Golf [le QG de M. Ouattara] par les FRCI", annonce Jean-Marc Simon. A 16 heures, l’état-major des armées, depuis Paris, affirme à son tour qu’"à aucun moment" les forces françaises n’ont pénétré "dans les jardins ou la résidence présidentielle".

En fin d’après-midi, une source au ministère français de la défense admettait toutefois que la force française Licorne et les troupes de la mission onusienne en Côte d’Ivoire (Onuci) étaient "en soutien de l’opération" lors de l’arrestation de l’ancien président Laurent Gbagbo lundi à Abidjan.
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Sun, 18 May 2014 11:49:00 +0200

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La Dépêche d'Abidjan

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