« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
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Les Maliens ont voté massivement : Ibrahim Boubacar Keïta serait en tête du scrutin

Les bureaux de vote ont ouvert depuis plus de deux heures à l’école du camp militaire de Kati, le fief des auteurs du putsch de l’année dernière, quand une dizaine de gardes du corps investissent la cour centrale et sécurisent le passage qui mène au bureau n°6. Hormis quelques gamins et une dizaine de journalistes, rares sont les personnes qui s’y intéressent. En sortant de la voiture, boubou et koffia bleu, Amadou Haya Sanogo salue la foule d’électeurs dans l’indifférence quasi-générale. Sur sa carte d’électeur baptisée Nina (pour Numéro d’identification nationale), comme sur toutes les autres, il est fait état de sa profession : Fonction publique d’Etat. « Le putsch, c’est fini » clamera-t-il plus tard devant les journalistes. Et d’ajouter, revanchard : « Je suis un capitaine comblé, car durant la campagne, quel candidat n’a pas utilisé les mêmes mots que nous lorsque nous avons pris le pouvoir ? »

Ces dernières semaines, certains candidats l’ont accusé d’avoir appelé les soldats maliens à voter pour l’un des favoris du scrutin, Ibrahim Boubacar Keita (IBK), devenu dans la bouche de ses adversaires « le candidat des putschistes ». « Le capitaine n’a pas de candidat, je ne rentre pas dans ce petit jeu », rétorque-t-il, avant d’assurer que les troupes sont dans les casernes et le resteront quel que soit l’élu. Puis de retourner dans un camp qu’il n’a quitté que rarement ces derniers mois.

IBK arriverait en tête, selon des résultats non-officiels

De premiers résultats collectés par des journalistes maliens présents dans différents bureaux de vote donnaient, ce 29 juillet au matin, une très nette avance à IBK, selon l’AFP. Ces résultats non-officiels ne permettent pas pour autant de clamer sa victoire dès le premier tour.

En tout état de cause, dès la clôture des bureaux de vote à 18 heures, un premier constat s’imposait : malgré une certaine confusion constatée ces derniers jours dans la délivrance des cartes d’électeurs, les menaces d’attentat du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et des retards à l’allumage enregistrés dimanche matin dans plusieurs localités, les Maliens ont voté en masse. Surtout dans le sud du pays, où se concentre 90% de l’électorat.

Le Réseau ONG d’appui au processus électoral au Mali (Apem), qui a déployé 2 100 observateurs sur l’ensemble du territoire, a ainsi noté « une grande mobilisation des électeurs ». Cependant, poursuit la structure dans un communiqué publié à la mi-journée, « des disparités entre les régions ont été constatées, notamment à Kidal, où il a été constaté que seuls 12,5% des bureaux étaient ouverts aux environs de 9 h ».

« Nous sommes plus motivés que jamais, il faut sortir de cette crise », expliquait Mamadou, un enseignent, dimanche matin à Kati, tout en regrettant que la plupart des candidats sont ceux qui ont été aux affaires ces vingt dernières années. « Ce moment, je l’attendais depuis longtemps, poursuit son voisin, Adama. Je suis sûr que les Maliens répondront présents. »

Un dépouillement dans le calme et la pénombre

Réponse quelques heures plus tard à 15 kilomètres de là, dans la capitale. Il est 17h30 à l’école Nelson Mandela, quartier Hippodrome, à Bamako. L’un des plus grands centres de vote de la ville (plus de 20 000 électeurs) s’apprête à fermer ses portes. Le dépouillement approche. « Je n’ai jamais vu ça, se réjouit un magistrat faisant office d’observateur pour le compte de la Cour constitutionnelle. Jusqu’à 14 heures, cela n’a pas arrêté. Un flot continu d’électeurs. Des files de 20 à 30 personnes. Les gens se sont mobilisés ! On aura peut-être 60% de taux de participation ici. »
Quelques minutes plus tard, les membres de son bureaux débutaient le dépouillement dans la pénombre. Les premiers résultats provisoires devraient tomber mardi, les résultats définitifs vendredi.

Rémi Carayol, envoyé spécial à Bamako
Photos : Émilie Régnier pour J.A.

In Jeuneafrique.com

Tue, 30 Jul 2013 03:43:00 +0200

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La Dépêche d'Abidjan

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