LE MAUVAIS EXEMPLE GHANÉEN
On ne cessera de s’interroger sur la propension de la Côte d’Ivoire à aller sur le marché international alors qu’elle n’arrive pas à mobiliser des ressources internes pour couvrir ses dettes. Depuis l’avènement du régime Ouattara, la Côte d’Ivoire est en situation de déficit public ; C’est-à-dire que le pays dépense plus qu’il ne gagne. En un mot, la Côte d’Ivoire vit au-dessus de ces moyens.
Si pour le moment, le régime Ouattara profite du silence coupable de ses parrains de la finance internationale, la lune de miel pourrait ne pas durer longtemps. La preuve par le Ghana présenté, il y a peu comme un modèle de réussite économique.
Avec une croissance économie soutenue de 9% sur les trois dernières années, les soutiens financiers de la communauté internationale, une prévision de valorisation des ressources minières et pétrolières, et l’intérêt des investisseurs (disons les mêmes grands groupes français) pour certains domaines d’activités, le gouvernement ivoirien a cru bon d’augmenter les dépenses publiques d’année en année. Budget 2011 : 3050 milliards FCFA. Budget 2012 : 3160 milliards FCFA. Budget 2013 : 3815 milliards. Budget 2014 : 4248 milliards FCFA. Ces augmentations prennent en compte principalement les dépenses du personnel, les dépenses de la présidence de la République et des autres institutions (à l’exception du budget 2014 marqué par la réduction du budget de l’assemblée nationale), les dépenses de prestige liées au train de vie du gouvernement etc. Et toutes ces dépenses sont financées sur des emprunts auprès des marchés internationaux, sans compter les prêts non concessionnels à l’exemple du prêt Congo.
Quand on met ensemble la masse salariale qui se situe actuellement à 46% (de loin supérieure à la norme sous-régionale qui est de 35%) et le remboursement du service de la dette (34% selon le ministre en charge du Budget, 49% selon le conseil des ministres), on constate que le budget national est déjà profondément entamé. Et c’est ce qui se passe chaque année.
En face, il n’y a pas grand’chose. Les recettes pétrolières et gazières sont en baisse contrairement aux prévisions. Les recettes cacaoyères subissent le yoyo des cours internationaux. Le marché international ne répond pas toujours positivement aux sollicitations de l’Etat. Malgré la pression fiscale, les ressources fiscales s’avèrent insuffisantes (l’assiette fiscale ivoirienne montre que seulement 6.000 entreprises sur les 60.000 répertoriées contribuent à 75% des recettes fiscales). Il y a donc ce manque à gagner structurel qui place la Côte d’Ivoire dans une perspective économique incertaine.
Quatre années de déficit budgétaire, un taux d’endettement en progression, une politique budgétaire louvoyante, la prochaine mission du Fmi promet des étincelles. Surtout que la Côte d’Ivoire va bientôt rentrée dans l’année électorale avec toutes les incertitudes liées à aux élections générales.
J-S LIA
In Notre Voie
liasylve@yahoo.fr
Thu, 04 Sep 2014 01:21:00 +0200
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