C’est dans une colère à peine contenue, que Salou Djibo, ce colonel devenu Général de Corps d’Armée qui s’exprimait au cours d’une rencontre au palais des Congrès de Niamey avec les partis politiques et la société civile, a déclaré : « Je ne vois pas certaines têtes qui parlent trop à la radio. Aujourd’hui j’ai voulu qu’ils soient là pour parler devant tout le monde. Parce que si on est un homme, on doit parler devant les hommes ! Donc, ceux qui crient ‘’il faut relâcher Tandja, il faut relâcher Albadé’’, déjà, ils sont bien traités. Et on ne les relâchera pas. Ils sont là ! Voilà ! Ceux qui demandent qu’on les relâche, on ne les relâche pas ! On ne fait jamais des omelettes sans casser des œufs. Mais si ça nécessite qu’on casse les œufs, on va les casser ! Ça c’est clair ! On a commencé l’assainissement cela fait à peine deux mois, on a presque récupéré près de deux milliards ! ». La veille, vendredi 30 juillet 2010, le MNSD, ancien parti au pouvoir, avait exigé dans un communiqué, la « libération immédiate » de Mamadou Tandja et Albadé Abouba, respectivement ancien président et actuel secrétaire général de l’ex-parti présidentiel. Dans un courrier adressé le 22 juillet au général Djibo et rendu public par la presse, Mamadou Tandja, 72 ans, qui souffre de diabète, a demandé à la junte « la clémence » et s’est désolidarisé d’une plainte déposée devant la justice de la CEDEAO par sa famille. Compte tenu de son état de santé, l’ancien président avait sollicité une permission pour aller se soigner en Tunisie, lors d’une rencontre avec des défenseurs des droits de l’Homme, en juin dernier. Malheureusement, le nouvel homme fort du Niger sur ses grands chevaux, s’y était opposé. Tout comme Dadis Camara, le Président Salou Djibo qui a goûté aux délices du pouvoir, vient de mettre en place une commission de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale, rattachée au Chef de l’Etat lui-même. Dans ces nouveaux habits et sur les traces du dictateur Guinéen Dadis Camara et de l’ancien Président du Niger Mamadou Tandja, l’attitude du général quatre étoiles Salou Djibo, qui sort de cinq mois de silence, surprend plus d’un. Déjà, on se pose la question de savoir s’il pourra respecter ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale en janvier 2011, date à laquelle Salou Djibo et ses amis putschistes devront remettre le pouvoir aux civils. A ce titre, le général de Corps d’Armée Djibo qui commence à se comporter comme un dictateur, pourrait subir le même sort que Dadis Camara et Mamadou Tandja lui-même qui avait eu son temps confisqué le pouvoir par un semblant de ‘’ référendum’’. Un général averti, en vaut plusieurs…. A bon entendeur
Avec le partenariat de l’Intelligent d’Abidjan / Par Dosso Villard