Jean Khalil Sella in NOTRE VOIE
«Accaparation» manquée au palais !
Les populations Wê, victimes d’un génocide depuis le déclenchement de la rébellion armée en Côte d’Ivoire, en septembre 2002, ont été conviées, hier au palais présidentiel, pour y rencontrer le maître des lieux. Au nez et à la barbe de tous ceux qui, dans les rangs du régime actuel, critiquaient ce genre de rencontres sous la présidence Gbagbo, et qui sont subitement devenus muets. Malgré tout, la cérémonie qui devrait sceller la réconciliation entre le chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, et ses visiteurs d’un jour a eu lieu. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que M. Ouattara a raté son opération d’«accaparation» (ne souriez pas) des Wê. En effet, alors que dans un discours clair, les populations Wê lui ont posé l’essentiel des problèmes qui les assaillent, Alassane Ouattara à plutôt cherché des justificatifs et ressassé des promesses dont la non réalisation était justement à la base de la rencontre. Ainsi, à la demande des Wê qui veulent voir leur région débarrassée de la cohorte de dozos et autres milices armées du pouvoir actuel qui leur pourrissent la vie, Ouattara n’a eu que des mots de justification. Allant jusqu’à enrichir la langue française d’un nouveau mot : « accaparation ». Pour le chef de l’Etat, en effet, si les dozos font la pluie et le beau temps partout en Côte d’Ivoire et singulièrement à l’ouest, c’est parce que les autres populations ivoiriennes se seraient emparées de cette pratique culturelle venue du nord. Ce qui à l’évidence n’est pas vrai. Mais à supposer que d’autres Ivoiriens se fassent passer par des dozos, qu’est-ce qui empêche l’Etat de les désarmer pour assurer la sécurité des populations ? Parce que, finalement, ce que demandent les populations victimes des nombreuses exactions, c’est la neutralisation de ceux qui utilisent les armes à feu pour les soumettre. Et non le simple accoutrement qui les caractérise. Il en va de même pour les seigneurs de guerre qui ont mis la région en coupe réglée. Aucune mesure concrète de « nettoyage » des forêts classées et autres parcs nationaux de la région occupés aujourd’hui par les Amadé Ourémi, Issiaka Tiendrébéogo et consorts. L’autre sujet sur lequel le chef de l’Etat a certainement déçu ses visiteurs, c’est la question des exilés. Se contentant de demander aux exilés de venir se mettre à la disposition de la justice. Et véritable point noire, ses allusions à l’ancien directeur général du port autonome d’Abidjan, Marcel Gossio, qu’il a tenté de présenter comme quelqu’un qui serait en exil parce que se reprochant des choses sur sa gestion. Au final, la rencontre d’hier, si elle a été l’occasion de voir, une fois de plus, qu’Alassane Ouattara reste dans sa logique de haine et de dictature, elle aura surtout convaincu les Wê qu’il n’a pas de solutions aux problèmes que ses hommes et lui ont créés dans l’Ouest.
Guillaume T. Gbato in NOTRE VOIE
gtgbato@yahoo.fr
Wed, 24 Oct 2012 10:48:00 +0200
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