« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
Categories: Tribune

VRAIMENT IL EST PRÉFET

L’épisode de la décision unilatérale de fermeture avec fracas le 21 Septembre et de réouverture sans bruit le 08 Octobre 2012 par Abidjan des frontières entre le Ghana et la Côte d’Ivoire met en lumière les turpitudes du pouvoir en Côte d’Ivoire.
A notre connaissance, aucune négociation n’a été entreprise par le Ghana au sujet de cet acte du gouvernement ivoirien, pris au mépris des règles élémentaires des relations diplomatiques.
Dans l’imagerie de certains groupes ethniques, on dirait  «le batteur de tamtam bat la mesure et danse concomitamment », pour traduire le tragi-comique d’une telle situation. Ou encore, si le ridicule tuait.
A l’analyse ne s’agit-il pas d’un acte de souveraineté ? Pour un Etat souverain, fermer ses frontières, les rouvrir, déclarer la guerre à autre Etat, battre monnaie sont des actes à engager pour assurer en cas de besoin la survie de la Nation en se fondant sur ses propres valeurs, sans obligatoirement se référer à l’extérieur.
Pour un pays comme le Ghana, N’Krumah, puis plus tard J.J. RAWLINGS ont inscrit en lettres d’or la souveraineté dans et de la Constitution. Les autorités ont respecté la  «souveraineté de la République de Côte d’Ivoire ». Les Autorités du Ghana ont donc certainement pris acte et se sont vraisemblablement organisés sur tous les plans pour faire face à ce défi. Les parlementaires en ont été instruits pour engager l’ensemble de la Nation si nécessaire.
Qu’en est-il de la Côte d’Ivoire ?
Le mobile invoqué pour la fermeture, une attaque en provenance du territoire ghanéen brandi par la Côte d’Ivoire a été battu en brèche le jour même par un fonctionnaire des services de sécurité du Ghana sans autre réaction des Autorités ivoiriennes jusqu’à la réouverture des frontières ; légèreté des services de défense et diplomatiques.  
Il n’est pas évident qu’une instance fut-ce le conseil des Ministres ait été informée de cette décision lourde de conséquences encore moins le parlement ; légèreté constitutionnelle.
Cette décision émane de surcroît du Président en exercice de l’instrument de coopération le plus important de la sous-région sans concertation aucune avec les instances de la CEDEAO; légèreté des engagements.
Pis, la décision de réouverture a été prise de Paris sans référence aux institutions de la Nation; absence évidente de souveraineté.
Pour en rajouter au tragi-comique, sachez que les deux préfets, celui du Faso du Nord, le Burkina, et celui du Faso du Sud, le Dozoya ont reçu l’injonction de rouvrir les frontières au moment où ils rendaient compte à Paris, Capitale de la Métropole de l’instrument le plus achevé de l’aliénation de notre souveraineté, la monnaie, le FCFA.
C’est vrai, les Préfets s’appellent autrement Gouverneurs. L’ancien Gouverneur est devenu Préfet ; La « Tantie » a eu raison.

Hervé AMANI
Sociologue

Tue, 09 Oct 2012 21:32:00 +0200

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La Dépêche d'Abidjan

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