« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
Sociéte

Paris – Des acteurs de la sécurité privée plaident pour une révision de la loi globale sur la sécurité

Des formateurs en sécurité privée se sont réunis, samedi 25 février à Paris, pour le lancement de l’union des acteurs de la sécurité privée (UDASP). À cette occasion, ils ont fait part de leurs difficultés liées à l’adoption de la loi globale sur la  sécurité en France.

À en croire Bakayoko Siaka, le président de l’association, le but de cette organisation est de mettre en lumière leur secteur d’activité. « Nous organisons la première journée de notre union pour nous faire connaître et montrer aux autorités compétentes que nous existons, et que nous avons notre place dans le forum de la sécurité privée en France. Nous comptons dorénavant  être parmi les décideurs et être consultés pour toutes les décisions prises concernant notre secteur d’activité », a-t-il fait savoir.

La loi n° 2021-646 du 25 mai 2021 pour une sécurité globale dispose en son article 23 que « Les ressortissants étrangers ne peuvent demander une carte professionnelle que s’ils sont titulaires d’un titre de séjour depuis au moins 5 ans ». Pour les formateurs, réunis au sein de l’UDASP, ce point cause d’énormes préjudices à leur secteur qui manque désormais d’apprenants. « Cette disposition est discriminatoire, car elle bloque l’accès à la formation à beaucoup de personnes qui désirent faire les métiers de la sécurité. Les conséquences sont dramatiques, les centres de formation n’arrivent plus à avoir des stagiaires, les sociétés de sécurité n’ont plus d’agents, les formateurs sont à la rue. Si rien n’est fait pour nous, nous allons tous disparaître », déplore Bakayoko Siaka.

Selon Amisah Linda, formatrice en sécurité privée, « il y a des barrières dans cette loi qui n’arrangent pas forcément tous ceux qui s’intéressent à la sécurité privée. Après la régularisation administrative, il faut désormais justifier de 5 ans de présence sur le territoire français pour exercer les métiers de la sécurité. Ce qui a un impact négatif sur le nombre de stagiaires que les organismes de formation reçoivent. Nous avons organisé cette conférence autour des thématiques qui minent l’évolution des agents dans la sécurité privée, en l’occurrence l’intégration des nouveaux agents. Il faut que cette disposition soit abrogée », a-t-elle plaidé.

La sonnette d’alarme est tirée, comme en témoigne encore cette déclaration de Jean-Jacques Mouandé, formateur et consultant en sécurité privée, qui abonde dans le même sens : « L’objet de cette rencontre est de conscientiser l’opinion sur les difficultés que nous rencontrons aujourd’hui dans la sécurité. Et ces difficultés viennent de la loi sur la sécurité globale. Cette loi est en train de détruire des emplois, parce qu’elle discrimine certaines personnes qui avaient déjà leurs cartes professionnelles, mais qui n’ont pas vécu 5 ans en France. L’objectif de notre union est de trouver le juste équilibre auprès des organismes compétents », a-t-il notifié.

Pamela Opéli

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La Dépêche d'Abidjan

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