Côte d’Ivoire: le régime de Ouattara sous la menace du “péril républicain” ?

C’est le moins qu’on puisse dire si tant est que l’image que le pouvoir de M. Ouattara ne cesse de projeter de lui–même chez la majorité des Ivoiriens est de prendre, à l’excès, des récréations avec la loi. Déjà, pour cette raison, le régime n’inspire aucune confiance au parti leader de l’opposition, le Front Populaire Ivoirien, qui le lui a gravement signifié en refusant de "prendre part à la mascarade électorale" du dimanche 21 avril dernier. D’autant plus convaincu de la complaisance et du mépris du pouvoir actuel vis-à-vis des règles de fonctionnement de la République que le parti de Laurent Gbagbo a appelé à un nouveau consensus politique. à la veille du scrutin de dimanche; il a lancé à cet effet un appel solennel au PDCI, pourtant engagé dans ces élections, pour un front nationaliste. certains imprudents ont trouvé là l’occasion de le moquer mais le déroulement des élections lui donne finalement raison. Devant les résultats proclamés ou à l’être, le PDCI, partenaire du RDR, parti d’Alassane Ouattara, au sein du RHDP, ne décolère pas et reprend presque trait pour les récriminations du FPI lors de la crise électorale de 2010. Entre les deux complices, la lune de miel a cédé le pas à la guerre ouverte, à l’affrontement éclaté sur fond d’invectives mutuelles. le FPI n’a certes pas pris part au scrutin, mais il a tenu son propre décompte du taux de participation qui vient sévèrement tempérer enthousiasme de la CEI: "13 à 15% de participation" selon le leader de l’opposition alors que les chiffres officiels oscillent entre 30 et 60%. Mais plus que les taux de participations controversés, le Front Populaire Ivoirien trouve dans le sentiment de déception actuelle du PDCI et le refus massif des Ivoiriens à participer au vote sous le régime Ouattara une source supplémentaire de renouveler son appel à la constitution du front républicain. Évidemment, sa principale récrimination vis-à-vis du RDR reste la violence et la violation de la légalité. On se souvient que son premier appel, s’il n’a pas produit le sentiment de soulever immédiatement l’enthousiasme du parti de Bédié, n’est pas encore officiellement rejeté par ce dernier. De plus, sa déclaration de Mercredi, lue par Kodjo Richard, le Secrétaire intérimaire, invite non plus le seul parti de Bédié mais tous les "démocrates et républicains" à se retrouver au sein d’une plate-forme commune qui exige le bon fonctionnement de la démocratie en Côte d’Ivoire. Affaire à suivre donc.

Dékos Badaud
La Dépêche d’Abidjan – Bureau d’Abidjan

Fri, 26 Apr 2013 12:36:00 +0200

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