Craignant d’être livré à la CPI. Wattao se prépare au pire

Lors de sa tournée européenne, Guillaume Soro n’a cessé d’entendre des Français «généralement bien informés» évoquer un éventuel transfert à la CPI comme une possible entrave à sa carrière politique. Cela ne l’a pas rassuré. Issiaka Ouattara alias «Wattao», l’ex-Comzone qui est le plus proche de lui selon de nombreux observateurs, a déjà pris ses dispositions si l’on en croit des récentes confidences du périodique La Lettre du Continent. «Ex-chef de la rébellion des Forces nouvelles (FN), Issiaka Ouattara, alias Wattao, a consigné sa part de vérité sur la longue crise politico-militaire ivoirienne, depuis septembre 2002, dans un mémo confié à l’un de ses avocats basé à Dubaï. Excaporal chef passé au rang de commandant n°2 de la Garde républicaine, Wattao est un témoin privilégié de cette période», écrit la lettre confidentielle basée à Paris.
Où l’on se rend compte que Wattao a déjà consigné et mis en lieu sûr, sa «part de vérité», que l’on imagine gênante pour ceux qui pourraient le «lâcher». Le fait de confier ses «mémoires» à quelqu’un qui est manifestement hors de portée du régime d’Abidjan et de le faire savoir à travers une «fuite» savamment orchestrée est un signe, assurément.
Non seulement Wattao prépare un éventuel transfèrement, mais il a aussi anticipé une situation où il ne serait pas en mesure de témoigner directement. Il n’exclut donc pas le fait qu’on puisse essayer d’attenter à sa vie.
Benjamin Silué in Le nouveau courier
Thu, 02 Aug 2012 19:22:00 +0200
0