« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
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Des souris de déception


Il n’y avait de place hier sur la Une du journal Le Patriote pour caser toutes les photos des membres du dernier gouvernement pléthorique de Dramane Ouattara. Les pauvres ils ont eu du mal à communiquer sur ce qui a tout l’air d’une pitoyable contre performance de leur ‟champion″. L’homme le verbe hautain qui criait à qui veut l’entendre qu’il pouvait introduire ce pays dans le concert des nations émergentes avec seulement 15 ministres est en train de perpétuer une tradition spécifique aux chefs d’Etats africains qui manquent d’imagination. Ce qui est décevant et en même temps n’émeut plus, c’est la gradation croissante sur l’échelle du pire à laquelle Dramane Ouattara nous accoutume. Un gouvernement qui était déjà truffé de maillons faibles est passé de 36 à 40 membres sans notable changement. Tous les ministres qui trainent des casseroles ont été reconduits comme si on avait voulu spécifiquement accorder une prime à la mauvaise gouvernance. Le journal pro-gouvernemental Fraternité Matin, en désespoir de cause s’est contenté d’un titre ambigu pour décrire la gêne de la déception qui accompagne la formation de ce troisième gouvernement de Dramane Ouattara. « Rien ne change pour que tout change » est une sémantique particulière à laquelle l’équipe de Venance Konan ne nous a pas habitués. Espérait-elle un changement pour que tout change ? Ou pourquoi prophétiser que tout va changer si en fait rien ne change ? Oui, Fraternité Matin nous a servi un labyrinthe réflexif parce qu’il n’a pas le choix de constater que la Côte d’Ivoire est dans un labyrinthe politique depuis le 11 avril 2011. C’est donc la façon pour ce journal pro-gouvernemental de dire que l’immense montagne Alassane Dramane Ouattara qui nous a tous bassinés, depuis deux décennies de ses performances politiques au point de faire admettre à certains ivoiriens que le largage d’obus sur leur pays était un mal nécessaire, ne fait qu’accoucher des souris de déception. Toute la littérature qu’on pourra inventer pour acenser l’actuel gouvernement de Dramane Ouattara ne changera rien au fait qu’il fait du surplace en attendant la sanction du peuple.


Joseph Marat

Thu, 15 Mar 2012 22:45:00 +0100

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La Dépêche d'Abidjan

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