« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
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Gestion de l’armée/ Avant sa mort : Comment Zadi Zaourou a prédit la chute du régime Ouattara

«Depuis 1999, l’armée ivoirienne est hors des casernes. Elle déborde l’État, commande au politique et traumatise le peuple. Ce péril, l’ancien régime n’a pu l’identifier ni en faire sa priorité des priorités. Il en est mort. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, disons-le tout net: le régime de l’actuel prince régnant risque de subir le même sort que celui auquel il a succédé s’il commet la même erreur et ne prend pas la juste mesure de ce péril». Ce sont là les mots du professeur Zadi Zaourou tenus le 22 juillet 2011 sur les agissements de l’armée de cette dernière décennie.

Cet érudit des temps modernes qui a fait la fierté de la littérature et de la politique ivoirienne, touchait ainsi du doigt l’épineux problème de la grande muette. Trop bruyante désormais, au point d’imposer sa loi au peuple ivoirien devenu son souffre douleur. L’intellectuel, avec l’avènement du nouveau régime marqué par des dérives des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), observait à juste titre des inquiétudes aujourd’hui partagées par l’ensemble de la population. Est-il besoin de rappeler les crises à répétition entre la nouvelle armée et les populations, qui meublent depuis quelques mois le quotidien des ivoiriens. Lesquels vivent de plus en plus dans la psychose des bruits de bottes pouvant survenir à tout moment. Tant l’habitude des soulèvements, mutineries, coup d’Etat et autres rébellion fait désormais parti de leur vie de ces dix dernières années. Membre de l’académie des sciences, des arts et des cultures d’Afrique et des diasporas africaines Zadi Zaourou avait par ailleurs regretté l’indolence du pouvoir Gbagbo sur la pertinente question de gestion de l’armée. Mal apprécié selon si bien que les ex-refondateurs en sont devenus victimes par la suite», soutenait-il. Pour lui donc, le mal est réel. Il est persistant et prend de la proportion. Ne dit-on pas qu’un homme averti en vaut deux ?

RICHARD YASSEU in Le Quotidien
richardyasseu@yahoo.fr

Sat, 24 Mar 2012 11:48:00 +0100

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La Dépêche d'Abidjan

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