La grande coalition de l’opposition ne peut-elle pas ravir le pouvoir au président Ouattara ?
J’ai lu un auteur qui dit : ‘‘le rêve, c’est la manifestation des désirs inavoués’’. Ça veut dire que tout le monde peut rêver. Mais quand le rêve qui ne devient pas réalité ne peut-il pas se transformer en cauchemar ? Aujourd’hui, il y a deux sortes d’opposants : le Fpi de Laurent Gbagbo qui est émietté. Affi N’guessan a une partie et Sangaré une autre. Le Fpi uni derrière Laurent Gbagbo, chef de l’Etat avec les pouvoirs d’Etat, a été battu par le Rhdp. Ce n’est pas maintenant que le Fpi va nous effrayer. Quand on a traversé la mer, ce n’est pas l’eau de ruissellement qui nous fera peur. Ensuite, il y a ceux qu’on appelle les ‘irréductibles’’, bizarrement, ils viennent tous du Pdci et tous Akans. S’ils étaient originaires du Cavally, du Tonpki ou du Guémon et qu’ils étaient du Pdci, on aurait pu comprendre. Mais, en même temps, ils n’ont pas réussi à fragiliser le Pdci avec leurs départs. Leurs départs n’ont donc pas d’effets. Partant de ces deux analyses et considérant le gros travail du Président, qui parle de lui-même, nous n’avons pas de raison d’avoir peur. Notre souci aujourd’hui, ce n’est pas l’adversaire, mais nous même.
Quelle est votre réaction après la grande mobilisation de soutien de soutien du District des montagnes au président Ouattara le 16 mai dernier à Duékoué ?
La région des montagnes a payé le plus lourd tribu de la crise postélectorale et cela depuis 2002. Il était important que les fils et les filles de ces trois régions du District se mettent ensemble pour dire à leurs parents de tourner la page. Le passé étant passé. On ne peut pas toujours tourner le couteau dans la plaie. Il faut aller à l’essentiel. Et l’essentiel à l’Ouest, c’est le développement de cette contrée du pays, le bonheur des populations et le fait d’être au diapason des autres régions et aller vers l’émergence prônée par le président de la République. C’est pour cela que les cadres du District à l’appel des ministres en fonction, ont mis en place un comité d’organisation dirigé par le ministre Dagobert Banzio qui a appelé tous les enfants à soutenir le président Ouattara. En quatre ans, le chef de l’Etat a démontré sa vision pour la Côte d’Ivoire.
A cette cérémonie, vous avez été particulièrement félicité par le Premier Ministre. Qu’est-ce qu’il vous a dit et quelle a été votre réaction ?
J’ai eu beaucoup d’émotions. J’en ai encore la chair de poule. Une personnalité du rang du Premier Ministre, Daniel Kablan Duncan, ce n’est pas toujours qu’on le voit d’abord et qu’il adresse des mots gentils à une tiers personne. Arrivé à mon niveau, accompagné du Ministre d’Etat et président de l’Udpci, Albert Mabri Toikeusse, le Premier Ministre m’a pris par les deux bras, ensuite par les épaules et m’a dit : ‘‘du courage ! on vous suit !, continuez !’’. Ça m’a fait chaud au cœur et mes amis du directoire du Gracu-Ado qui étaient avec moi, nous avons senti cela comme une exhortation au travail, une autre mission. Nous nous sommes dit que ce qui a été fait dans des conditions certes difficiles n’a pas été inutile. Il faut continuer et redoubler d’ardeur.
Parlant du Groupe d’action pour la candidature unique du Président Alassane Ouattara (Gracu-Ado) dont vous êtes le président, quelle est la spécificité de ce mouvement et combien de délégations avez-vous installées ?
Il y a beaucoup de mouvements de soutien au Président de la République. Mais chaque mouvement a sa particularité. Vous verrez des mouvements qui ont des groupes d’animation, d’autres avec des outils informatiques pour faire des reportages pour que les Ivoiriens vivent en temps réel les activités du Président. Nous nous sommes dit que certains chefs d’Etat sont parfois mal entourés et informés. Ainsi, ils prennent des décisions qui rejaillissent sur la majorité des Ivoiriens et ils s’attirent après des problèmes. Chez nous, on ne parle pas de section parce que nous ne sommes pas un parti politique, on parle plutôt de délégation départementale. Donc le Gracu-Ado a investi Abidjan. Il reste Yopougon que nous avons réservé pour la cerise sur le gâteau. Parce que les gens font croire à tort que Yopougon est un bastion pro-Gbagbo quoique le Maire et le Député soient tous deux militants du Rdr. Nous serons donc à Yopougon Ficgayo pour mener le débat. Mais au niveau de la région des 18 Montagnes, nous avons fait une percée dans le Cavally, vous nous verrez très bientôt dans le Guémon. Sur les quatre départements, nous avons installé trois délégations dans le Cavally : la délégation de Taï, dirigée par le camarade Gnongbé Celestin, celle de Bloléquin dirigée par l’honorable Kohou Don Paul et celle de Guiglo dirigée par Gohou Brice. Ces trois délégations ont été installées et nous avons fait un recensement des mouvements de soutien dans le grand Ouest. Nous y allons bientôt.
Le Président Ouattara peut-il avoir un score honorable à l’Ouest précisément dans le District des montagnes qui est qualifié de bastion de Laurent Gbagbo ?
Quand vous prenez les résultats du premier tour de la présidentielle 2010, Laurent Gbagbo a gagné dans le Cavally et le Guémon. Mais dans le Tonpki, il a été battu par le Docteur Albert Mabri Toikeusse, président de l’Udpci. Quand on fait la sommation des différents résultats, Laurent Gbagbo vient légèrement en tête. Ça, c’est quand le Pdci, le Rdr, l’Udpci et autres étaient divisés. Maintenant, on est ensemble. Et avec le Fpi qui est émietté par toutes ses dissensions et vu les actions du Président Ouattara pour la paix, le retour des exilés, le dégel des avoirs et nos parents qui ont compris. A Duékoué, nous avons eu une forte mobilisation des patriotes du Cojep dirigé par le camarade Gueï Sylvain. Ils avaient leurs banderoles.
Quels sont les acquis de l’Ouest montagneux sous l’ère Ouattara ?
Le premier acquis, c’est la paix. Vous aurez tout l’or du monde. Mais vous ne pourrez jamais évoluer dans une localité où il n’y a pas de stabilité politique. Houphouet Boigny a eu sa stabilité politique grâce à une stabilité. Lorsque le Président a été investi, la première visite d’Etat qu’il a faite, c’était dans le Cavally et le Guémon. C’est vrai que la machine n’était pas bien huilée. Aujourd’hui, lors des visites du Président, ce sont des travaux qui sont réalisés. Ce n’était pas le cas pour car la Côte d’Ivoire sortait de crise. On n’avait pas encore les pieds sur terre. Mais en venant dans le Cavally et prenant la route à Toulepleu pour Bloléquin, en voiture, malgré l’état de la route et l’insécurité, le Président Ouattara a témoigné son soutien aux populations de l’Ouest.
Propos recueillis par Cyrille NAHIN
In Le Sursaut
Wed, 03 Jun 2015 06:51:00 +0200
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