« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
Categories: Politique

L’adresse du Fpi au Pdci : Les confidences de Miaka Oureto – Un appel à prendre au sérieux

« Oui, il faut que je le dise ! Les responsables du Pdci m’appellent aujourd’hui et je n’en dors pas. Ils disent compter sur le Fpi. Les cadres m’appellent pour dire : ” Vous Fpi faites tout, vraiment on compte sur vous pour dénoncer ce qui se passe” . Mais moi je leur répond que ” pourquoi m’appeler moi seul alors que vous êtes incapables quand vous vous réunissez de le dire en face de votre président ? Il faut dire à votre président que le Fpi réclame des conditions d’élections justes et transparentes et que vous aussi vous le réclamez . Nous pensons que c’est fondé. Il faut le dire. Il ne faut pas seulement dire «c’est vers vous qu’on regarde»”. Vous regardez vers nous comment ? Parlez parce qu’il s’agit des problèmes de la Côte d’Ivoire. Et c’est ensemble que nous pouvons relever les grands défis qui sont ceux de notre pays ». C’est la confidence faite à la presse, récemment, par le président par intérim du Fpi.

En fait, Miaka mettait ainsi en exergue la grogne qui s’est emparée des cadres du Fpi. Mais il s’agissait surtout de faire comprendre qu’à un certain niveau, les deux partis se parlent. Fort de cela, on a alors jugé opportun, au Fpi, de faire cette adresse au Pdci en prenant sûrement en compte, les récriminations implicites du parti de Bédié contre celui d’Alassane Ouattara, le président de la République : « Frères et sœurs du Pdci… Il est encore temps de sauver la démocratie dans notre pays (…) L’enjeu est clair et dépasse de très loin les frontières idéologiques (libéralisme et socialisme). C’est la survie de notre nation qui est en jeu. La propriété de son sol, la jouissance de ses richesses, par ses propres fils et filles, le devenir de sa gestion démocratique, et partant le développement du Fpi (…) Le moment du grand sursaut national est venu (…) Resserrons nos rangs pour faire barrage aux prédateurs. Rassemblons-nous, pour défendre la nation en péril. Nous n’avons que cette Patrie, alors défendons-là ensemble, au risque de disparaître ensemble, quand l’on nous demande de vivre ensemble chez nous, sans nous ».

On observe que ce plaidoyer, aussi fin qu’habile, fait, le 15 avril 2013, par le Front populaire ivoirien (Fpi) auprès du Pdci a deux principales visées. La première, forcer la main à la plus vieille formation politique en Côte d’Ivoire, de sorte à l’amener à renoncer à son alliance avec le Rdr.

La seconde, établir avec le parti de Bédié un rapprochement et mettre sur pied une coalition qui sonnerait le glas du régime du président Ouattara. Mais Miaka Oureto et ses camarades du Fpi ont-il prêché dans le désert ou alors une oreille attentive leur a été accordée avec cette ” lettre ouverte” au Pdci ? Le Pr Niamkey Koffi, porte parole du président Bédié, ne rejette pas systématiquement la proposition du Fpi, pas plus qu’il n’écarte la possibilité d’une alliance. Il a expliqué simplement, dans nos colonnes (cf : Soir Info du 16 avril 2013) que la question ” n’est pas à l’ordre du jour ” et n’est pour l’instant ” pas nécessaire”. On se rappelle que le 2 juin 2012, le Bureau politique du Pdci avait critiqué son alliance avec le Rdr, dénonçant, au terme de sa réunion, ce jour-là, l’absence de règles dans le fonctionnement du Rhdp, leur coalition, et relevé des dysfonctionnements. Sous prétexte que ” toute amitié se nourrit de vérité”, le Pdci avait justement craché des vérités à son allié et donnait l’impression de remettre en cause cette ” amitié”.

Pour les élections locales couplées, le Pdci avait instamment demandé ” la rectification du découpage électoral, manifestement, trop favorable aux régions du Nord, ( bastions du Rdr : Ndlr) en dépit de leur faible poids démographique dans la nation”.

Visiblement cette recommandation n’a pas été satisfaite et le Fpi qui a en mémoire ce discours, joue sérieusement sur ce tableau afin de pousser le Pdci à lâcher le Rdr. C’est en cela que la formation politique du président Ouattara devra prendre au sérieux l’appel de Miaka au Pdci, car en politique, affirmait l’autre, il n’y a pas d’alliance contre nature, pourvu, sans doute, que l’on y gagne quelque chose.

Alain BOUABRE in Soir Info

Wed, 17 Apr 2013 08:10:00 +0200

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La Dépêche d'Abidjan

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