Durant la brève période de flamboyance du FPI, plusieurs cadres et intellectuels ivoiriens dont Mamadou Koulibaly se sont précipités à ses portes pour tirer les marrons du feu. Mamadou Koulibaly en fut le grand bénéficiaire ; la partie léonine qui lui est revenue a fait lui la seconde personnalité de l’Etat. En sa qualité de président de l’Assemblée nationale, notre héros pouvait distiller à sa guise toutes les leçons de probité et de savoir-être dans cette jeune démocratie naissante.
Disiré Tagro en fit les frais : selon, le professeur Koulibaly, le dernier ministre de l’intérieur du régime du président Gbagbo a utilisé le tribalisme comme critère de recrutement des agents de la fonction publique. Nous savons tous quel sort fut réservé au ministre Tagro, dans les moments tragiques postélectoraux. Nous ne nous souvenons pas de la compassion exprimée par le professeur Koulibaly à l’occasion du tragique assassinat de Tagro.
Mamadou Koulibaly est plus critique à l’égard de son ancien parti qu’il ne l’est à l’endroit du régime de Dramane Ouattara. Une part de la légitimité de Ouattara vient d’ailleurs de Mamadou Koulibaly. La parodie d’investiture de Dramane Ouattara n’a pas été boudée par Mamadou Koulibaly, alors qu’il a refusé de s’inscrire dans toutes les tentatives de réconciliation entreprises par le président Gbagbo. Les responsables du FPI auraient du se rendre compte que M. Koulibaly n’était plus des leurs, cela soit dit en passant.
Il n’est pas exagéré de dire que c’est Mamadou Koulibaly qui a contribué de manière significative à l’affaiblissement du FPI en créant son parti (LIDER) alors que la grande majorité des militants lui accordaient encore beaucoup de crédit malgré ses nombreuses contradictions. Le professeur a choisi son camp en clamant publiquement que c’est Ouattara qui a gagné les élections. Dès lors, notre donneur de leçons en démocratie a perdu toute crédibilité. Ses critiques à l’emporte pièce du régime de Ouattara digne de toutes les grandes satrapies du monde ne nous amusent pas. Pourquoi du reste, Koulibaly n’est nullement inquiété par les sbires de Ouattara qui tirent dans tous les sens ? Est-ce une répartition des tâches ? Doit-on dire que le régime de Ouattara est une démocratie parce que Mamadou affirme être dans l’opposition ? Aujourd’hui, la population ivoirienne assiste impuissante à la montée de la haine, du tribalisme, des exécutions sommaires, de l’occupation des terres des autochtones par les ressortissants burkinabés, maliens… Qu’en dit le professeur M. Koulibaly ? Pour être crédible en politique, la cohérence et une certaine constance doivent être les caractéristiques majeures. Les certitudes de notre pseudo opposant à Ouattara sur les modalités de la réconciliation nationale sont pathétiques. Comment peut-on faire naître la concorde nationale en mettant constamment à l’indexe une partie de la population ? La démocratie véritable ne peut éclore que si les peuples constitutifs de la Côte d’Ivoire se reconnaissent égaux dans un projet commun, celui de vivre ensemble dans une république une et indivisible. C’est à cela que Koulibaly devrait travailler que de prospérer dans des oukases et des dénigrements pour faire plaisir .au pouvoir de Ouattara
Je pense que Mamadou Koulibaly fait partie de ces intellectuels que Pascal Boniface a surnommés : « Les intellectuels faussaires ou mercenaires qui font semblant d’adhérer à des causes, non parce qu’ils sont convaincus de leur bien-fondé, mais parce qu’ils estiment qu’elles sont porteuses, qu’elles vont dans le sens du vent dominant ».Ils étaient hier avec Gbagbo et aujourd’hui avec Ouattara.A quand l’Afrique des lumières ?ou faut il inventer une démocratie pour l’Afrique ?
Méfions-nous de Mamadou Koulibaly.
Liadé G (Militant du FPI-France).