« Quiconque tient l'histoire d'un peuple tient son âme, mais quiconque tient la spiritualité d'un peuple le contraint à vivre sous le joug d'une servitude éternelle. »

Cheikh Anta DIOP
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Pour un jugement d’opportunité en faveur de Théophile, Oula, Stéphane et Patrice

Théophile Kouamouo, Oula St-Claver et Stéphane Guédé sont devenus des héros. Pour avoir voulu faire passer un délit de presse en délit de droit commun, le procureur de la République a transformé leur refus en une affirmation héroïque de la liberté et de la protection absolue de la source d’information. Comme l’a démontré le Conseil National de la Presse, il y a certes eu violation de la loi. Mais, dans le cas d’espèce, il s’agit de la divulgation d’un dossier judiciaire n’ayant pas encore fait l’objet d’une audience publique. La loi sur la presse inflige une lourde amende. La dépénalisation ne veut nullement dire que le journaliste peut faire n’importe quoi et est intouchable. Elle dit simplement que dans le cadre de l’exercice de sa profession, il ne peut être mis en prison. C’est ainsi dans la procédure pour faux et usage de faux contre Assé Alafé, le Procureur Tchimou était monté lui-même au créneau pour dire que l’affaire n’avait rien à voir avec la liberté de la presse. Malgré la grande mobilisation des confrères et le sentiment d’injustice et de frustration éprouvés à l’époque, les journalistes n’ont pas fait le débat sur le délit de presse ni celui de la liberté de la presse, concernant le cas Alafé. Là où il avait la possibilité de sanctionner les journalistes dans le cadre de la loi sur la presse, le procureur a donné l’occasion à des confrères qui n’en demandaient pas tant de se poser en héros. Des héros qui nous manquaient, tant tout le monde dans le pays semble s’être abonné à des petites valeurs. C’est en cela qu’il faut saluer Danièle Boni Claverie pour avoir, aux premières heures de l’affaire, pris sa plume pour soutenir nos confrères. Nous savons qu’elle a pu avoir des réprimandes comme chacun des journalistes a reçu des réactions négatives au sujet des confrères. C’est vrai que Kouamouo peut avoir un caractère difficile, c’est vrai que Claver et Stéphane ont des défauts, c’est vrai qu’en tentant de servir loyalement Tchimou, Pohé a pu frustrer telle ou telle personne, mais ils ne sont pas moins journalistes. Et à ce titre, leur place n’est pas en prison. Alors là pas du tout ! Tant qu’ils y resteront le procureur Tchimou n’aura ni répit ni sérénité. Au contraire, il peut être grandi et réhabilité s’il fait le geste qui sauve, le geste que toute la Côte d’Ivoire et le monde entier attend. Les héros modernes sont désormais célébrés. Ils ne vont plus en prison, comme Mandela, comme au temps de l’Apartheid, comme hier on l’a fait à Sangaré Aboubrahamane et à tant d’autres. La place de Théophile, Claver, Stéphane et Pohé n’est pas la prison, au vu de leur qualité de journaliste, et de la loi 2004 sur la presse. Voici pourquoi on attend un verdict d’opportunité. Un jugement qui tient compte de l’environnement sociopolitique

Par Charles Kouassi

Mon, 26 Jul 2010 08:13:00 +0200

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La Dépêche d'Abidjan

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